Les éditions 2018, 2022 et la corruption

Le stade Luzhniki de Moscou, un des douze sites où vont se jouer les matches de la phase finale de la Coupe du monde 2018. (Photo Wikipedia)
Le stade Luzhniki de Moscou, un des douze sites où vont se jouer les matches de la phase finale de la Coupe du monde 2018. (Photo Wikipedia)

Depuis 1930, année de l’organisation de la première édition de la Coupe du monde de football, certains pays se placent en tête du classement des vainqueurs : le Brésil (cinq fois), l’Italie et Allemagne (trois fois), l’Uruguay et l’Argentine (deux fois) et l’Angleterre, l’Espagne et la France (une fois). Concernant les pays hôtes de la manifestation, certains l’ont accueillie à deux reprises (Brésil, Italie, France, Mexique, Allemagne) et, d’autres, une seule fois (Uruguay, Suisse, Suède, Chili, Angleterre, Argentine, Espagne, Etats-Unis, Corée du Sud et Japon, Afrique du Sud). Dans les deux cas de figure, deux parties du monde se sont attribuée la part du lion : l’Amérique latine et l’Europe.

La compétition ayant montré son intérêt à plusieurs niveaux (sportif, politique, diplomatique, financier et économique), désormais, les pays se bousculent au portillon de la FIFA pour entrer dans la « cour des grands ». Avec le temps, des faiblesses ont été constatées dans la phase de désignation des pays d’accueil de la finale de cette coupe mondiale. Des informations sur des cas de corruption de certains membres du comité exécutif de la FIFA n’ont cessé de se multiplier, mettant même en cause le président Joseph Sepp Blatter.

En décembre 2010, le comité exécutif a été appelé à choisir les pays qui devant organiser les finales de 2018 et 2022. Plusieurs pays ont alors affûté leurs armes et déposé des dossiers de candidatures fouillés. Au terme d’un long parcours caractérisé par des rencontres diverses, de dîners dans des restaurants huppés, voire des audiences auprès de chefs d’Etat et de gouvernement, les membres du comité exécutif ont opté pour deux pays : la Russie et le Qatar. Mais, peu après, des bruits sur le monnayage des voix ont commencé à circuler et à s’amplifier, suscitant des polémiques.

Pour ce qui est de la Russie, le doute planait sur ses capacités à pouvoir apprêter les différentes infrastructures avant 2018. Vladimir Poutine, alors Premier ministre  russe, avait décidé à peser de tout son poids pour que la candidature de son pays soit retenue. Pari gagné. Les soixante-quatre rencontres prévues vont se jouer sur douze sites du 8 juin au 8 juillet 2018.

Concernant le Qatar, l’équation est plus cérébrale. Etat pétrolier et troisième producteur mondial du gaz naturel, l’émirat a, tout au long du processus de sélection, fait prévaloir en premier lieu sa puissance financière. Il a ensuite compté sur la capitalisation du marché télévisuel de la région, à peu près 3,2 milliards de téléspectateurs. Mais, certaines interrogations laissent perplexes. Cet Etat est 101è sur le classement de la FIFA et il n’a jamais participé à une finale de la coupe du monde. Par ailleurs, comme la température atteint les 50° C en été, il ne peut proposer que des stades fermés et climatisés. Ou, alors, organiser cette phase finale à la fin de l’année 2024, en hiver.

En plus, une déclaration du président de la FIFA ne va pas apaiser les esprits. En mai 2014, interrogé sur l’opportunité de jouer le mondial 2022 au Qatar, Blatter a reconnu que le choix de ce pays a été « une erreur ». « C’était la volonté politique, aussi bien en France qu’en Allemagne (…) De grandes entreprises françaises et allemandes interviennent au Qatar. », a-t-il indiqué.