Les enjeux économiques de 2017

La RDC s’est engagée à atteindre l’émergence en 2030. Mais la complexité de la situation qui porte encore un peu plus sur les urgences que sur les projets de développement durable et le contexte de fragilité, en plus de l’état de pays post-conflit, imposent des préalables à la RDC pour réaliser cette vision.

La réhabilitaion des routes prioritaires est un enjeu à la fois d’urgence et de développement durable.

Avec sa croissance d’environ 7 % et son poids démographique, la République démocratique du Congo, dont autrefois les investisseurs ont détourné leur regard, fait aujourd’hui l’objet de toutes leurs attentions. Comme la plupart des pays pauvres du monde, elle a adopté la décision de l’ONU du développement durable (Objectifs du développement durable ou ODD) comme nouvelle priorité. Mais cette vision soulève de nombreuses questions. En premier lieu, il y a les soupçons qui entourent la notion de développement durable. Il y aussi la question de savoir si la pauvreté restera au centre des préoccupations, comme c’était le cas avec les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) dont le point d’atteinte était fixé à 2015.

La pauvreté reste une question centrale pour l’Afrique, plus que pour toute autre région du monde, même si elle sort de l’ère des OMD dans une meilleure position qu’au début. Les économies africaines ont bénéficié d’une croissance régulière depuis 2000 et la croissance moyenne est restée supérieure à celle du reste du monde, Chine exceptée, au cours de ces trois dernières années. Les pays africains ont sans doute mieux traversé les dernières crises financières internationales que d’autres et les investisseurs attachent de l’importance aux consommateurs africains autant qu’aux ressources naturelles du continent. Les forts taux de croissance de la population dans ces pays posent de réels problèmes, mais l’une des conséquences est que l’Afrique, récemment devenue la deuxième région la plus peuplée au monde, y a gagné en influence.

La plupart des questions clés auxquelles les pays africains doivent répondre aujourd’hui portent sur les modèles de développement. L’Union africaine (UA) a bien fait d’adopter une « position commune » pour son programme de développement pour l’après-2015. Cette position commune incarne le changement de direction pris par le modèle de développement, d’une planification à caractère social à une autre, recentrée sur l’apport de la valeur ajoutée et l’utilisation rationnelle des ressources. Du côté de l’ONU, l’Afrique est déjà bien représentée dans les discussions sur l’après-2015. La société civile, le milieu des affaires, les représentants des milieux politiques et académiques siègent au sein du groupe de haut niveau mis en place par le secrétaire général.

Le changement climatique

Avec le changement climatique qui a un impact global, il est probable que l’Afrique soit la plus touchée par ce phénomène. L’agriculture est particulièrement menacée. Sur 54 pays africains, 30 sont classés parmi les pays les moins avancés et dans ces pays, 70 % de la population vivent dans des régions rurales et agricoles qui ne contribuent à la croissance économique qu’à hauteur de 30 %. Les produits alimentaires doivent y être importés, ce qui rend les habitants vulnérables à la volatilité des prix, aux secousses des marchés financiers et aux conditions climatiques extrêmes. Du fait de la forte natalité, l’âge moyen des Africains est inférieur de deux tiers à l’âge moyen en Amérique latine, et moitié moindre par rapport au reste du monde. Si elle n’est pas utilisée de manière productive, cette masse d’adolescents et de jeunes de moins de trente ans peut aisément se transformer en bombe à retardement du fait de la persistance d’un chômage élevé qui attise le mécontentement social.

Le chômage des jeunes

Le principal défi d’ici à 2030 reste la création d’emplois pour les jeunes. Si la RDC échoue dans ce domaine, elle sera déstabilisée. Le mécontentement de la jeunesse est déjà un facteur sous-jacent de nouveaux conflits qui se propagent au Sahel et entravent les efforts de pacification et de stabilisation de l’Afrique au XXIè siècle. Longtemps réputée pour sa stabilité, l’Afrique du Nord a été secouée par les conséquences du Printemps arabe. L’exemple de la Tunisie est là pour nous édifier : un pays où le rôle joué par une jeunesse désabusée, privée de ses droits dans un pays miné par les problèmes de gouvernance a été décisif. À l’extrême sud du continent, l’Afrique du Sud traverse une période d’instabilité comme elle n’en a pas vu depuis des années à cause du chômage. Fin 2016, le taux de chômage dans ce pays s’est établi à 27,1 % de la population active, soit son plus haut niveau depuis 2003, selon l’Agence nationale des statistiques (StatsSA).

Le chômage des jeunes se fait ressentir de manière pressante, quel que soit le pays concerné. La position commune de l’UA met l’accent sur la transformation économique, une croissance sans laissés pour compte et la mise en place de capacités productives et d’infrastructures dont l’Afrique a grandement besoin. Cela voudrait dire que dans la stratégie du développement durable, il faudra allier l’environnement, l’économie et les questions sociales. L’agriculture et la sécurité alimentaire font partie des thèmes qui peuvent fédérer les progrès économiques, la justice sociale et la protection de l’environnement sous la notion de développement durable. En RDC, les moyens d’existence de la grande majorité des populations pauvres dépendent du milieu naturel, qu’il s’agisse d’exploitations agricoles, minières ou forestières, de pêche ou d’agro-pastoralisme. C’est pourquoi, des experts du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) estiment qu’il faudra transformer adéquatement cet accès au capital naturel en capital financier (droits de propriété, services bancaires ou coopératifs d’intermédiation financière correspondants, accès à l’eau et à l’électricité…).

Projets de l’avenir

Depuis environ dix ans, la RDC s’est engagée dans une logique de développement durable. Mais dans sa marche pour atteindre cet objectif à l’échéance de 2030, le pays est confronté à un dilemme : faire face aux urgences et réaliser en même temps des grands projets de développement durable (réformes institutionnelles, infrastructures de base, investissements…). Par exemple, il est urgent de rouvrir des routes et réparer des ponts restés impraticables pendant plus de 20 ans pour faciliter la circulation des personnes et des biens et stimuler les échanges, en même temps il faut bien entretenir ces investissements pour maximiser leur productivité et éviter qu’ils ne se dégradent rapidement. Dans le secteur de l’eau et de l’électricité, il faut améliorer et étendre les services d’alimentation dans les villes et accroître de manière durable l’accès à l’eau potable ainsi qu’à l’électricité en milieux urbains et ruraux…

Les projets de développement durable pour l’avenir portent notamment sur l’aménagement des villes, en particulier la ville de Kinshasa qui est en passe de devenir la ville la plus grande d’Afrique, et l’industrie agro-alimentaire. La RDC dispose d’un immense potentiel agricole capable de nourrir plus de trois milliards de personnes. Cependant, le pays continue de dépendre des importations, avec un des taux les plus élevés au monde de malnutrition. Les télécommunications sont aussi un enjeu du futur viagra in usa. Grâce aux progrès réalisés dans le secteur de la téléphonie mobile, le nombre d’utilisateurs est passé de 2 millions à 22 millions en quelques années. Le développement de ce secteur aura un effet multiplicateur et transformateur sur l’ensemble de l’économie nationale. De même pour l’accès à l’énergie électrique. La RDC dispose d’un potentiel de production électrique énorme, mais seulement 9 % de la population ont accès à l’électricité. Ce taux est très loin de la moyenne des pays subsahariens qui est estimé à 31 %. Les projets amélioreront surtout ce taux dans les zones rurales et périurbaines…