Les ingénieurs de l’ACGT recyclés à la résistance de la chaussée

MÉDARD ILUNGA, le directeur général de l’Agence congolaise des grands travaux (ACGT) est satisfait. Le logiciel  El Mod, souligne-t-il, est un outil  adéquat et performant pour le mesurage d’autant plus  l’utilisation d’une chaussée nécessite les auscultations courantes ou annuelles afin de bien  garder la chaussée en très bon état. Il reconnaît combien il est difficile pour les ingénieurs de l’ACGT d’obtenir le meilleur résultat par le calcul manuel. Marco Francesconi qui a animé le séminaire de renforcement des capacités, est venu de la société Dynatest de Danemark. Pour lui, il est aléatoire d’évaluer le niveau de dégradation ou de micro fissure de la chaussée à l’œil nu. 

Avantages

C’est ainsi qu’il est important d’avoir des équipements permettant avec les différents essais de constater le véritable état de la chaussée, grâce aux caractéristiques mécaniques indiquant que la chaussée peut bien supporter les charges du trafic et permettant aussi de bien chiffrer la résistance de la chaussée routière ou aéroportuaire. Avis d’expert : le logiciel El mod a les facultés d’examiner et déterminer la période à laquelle on peut faire la maintenance de la route, calculer la durée de la chaussée, traiter le résultat obtenu à partir de ce logiciel et avoir les valeurs sur la capacité de la chaussée afin de prévoir la période d’une éventuelle réhabilitation. 

Il y a pratiquement 4 mois, lors du lancement des travaux inhérents au programme prioritaire de Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, le président de la République, une ONG locale s’est, réjouie à travers les médias, du fait que l’ACGT n’ait pas été associée à ce programme. L’ONG lui reproche une certaine complaisance dans ses facturations ainsi que la longévité sujette à caution des infrastructures par elle construites ou réhabilitées. Autant, l’on peut se féliciter de la formation et du nouvel outil informatique acquis par les ingénieurs de l’ACGT, autant l’on peut s’offusquer qu’elle ait mis longtemps pour s’assurer de la qualité et la durabilité de ses ouvrages. Mieux vaut tard que jamais, le directeur général de l’ACGT est d’avis que son établissement va désormais à apporter davantage des solutions pour l’entretien, le traitement des chaussées routières et aéroportuaires de la RDC.

Réaction de la société civile

« L’ACGT est le juste reflet des travaux publics en RDC marqués par des incertitudes et des incohérences », estime l’ingénieur Bokandja Sosthène. « Comment peut-on lancer des travaux de construction sur le boulevard du 30 Juin, sans avoir au préalable, la certitude sur la qualité du sol? », a-t-il renchéri. Plus personne ne parle aujourd’hui des contrats chinois, minerais contre infrastructures – routes, rails, aéroports, universités, hôpitaux, etc. – d’une valeur totale de 6.5 milliards de dollars. 

Conclus en 2007, par Pierre Lumbi O’Kongo, alors ministre des Infrastructures, des Travaux publics et de la Reconstruction, aujourd’hui opposant estampillé Lamuka, ces contrats sont d’une durée de 15 ans renouvelables. L’ACGT est justement l’émanation de contrats chinois. Président de l’Assemblée nationale à l’époque, Vital Kamerhe avait obtenu de la plénière que les contrats chinois devraient être audités, chaque année. Rien n’est venu depuis. Kamerhe est actuellement le directeur de cabinet du chef de l’État. Pour la société civile, ce qu’il faut au plus, c’est une structure pour harmoniser les différents projets de modernisation de la ville de Kinshasa, capitale de la RDC, afin d’éviter d’en faire une ville capharnaüm. En effet, chaque institution est porteuse d’un projet : président de la République, gouvernement central, Hôtel de ville, ACGT, etc.