Les multinationales se bousculent au portillon

Une équipe de la primature prépare les décrets d’accompagnement du code des assurances. Des ténors internationaux seraient prêts sur le marché congolais, apparemment très prometteur, de l’avis des observateurs.

Certaines compagnies d’assurances étrangères ont déjà dépêché des missions de prospection à Kinshasa. On cite le français AXA et des groupes sud-africains, dont Santam et Liberty Group. Un groupe semble déjà bien positionné sur le marché congolais. Il s’agit de la Nouvelle société interafricaine d’assurance (NSIA) qui travaille en partenariat avec la SONAS. Le groupe kenyan Jubilee Insurance a annoncé, le 12 octobre, avoir entamé ses opérations au Congo dans le cadre d’un plan d’expansion en Afrique subsaharienne, incluant aussi des implantations en Éthiopie et à Madagascar, avant la fin de cette année. Jubilee Insurance est une filiale de Jubilee Holdings Ltd. Basée à Nairobi, elle est présente au Burundi, à Maurice, en Tanzanie, en Ouganda et au Pakistan. Selon un rapport publié en septembre 2014 par la Kenyan Insurance Regulatory Authority, cette compagnie d’assurances a été classée première en part de marché avec 11,9 % du marché kenyan, devant Britam et Insurance Group CIC Ltd, qui contrôlaient respectivement 11,2 % et 9 %.

L’entrée des acteurs mondiaux des assurances sur le marché congolais va-t-elle sonner le glas de la SONAS ? Bien des observateurs donnaient la SONAS pour morte depuis longtemps, car elle est, en réalité, maintenue artificiellement en vie. D’après eux, elle ne survivra pas à l’élargissement de l’offre des assureurs dans un contexte concurrentiel. Avec un capital moins important, des états financiers non assurés, des arriérés des salaires sur plusieurs mois, la compagnie nationale est en faillite, soutiennent les observateurs. L’État est pour beaucoup dans cette situation, car il n’assure pas ses biens, notamment les véhicules de la police, de l’armée et de l’administration. À charge donc de la SONAS de se réformer en profondeur. Côté gouvernement, on estime que l’arrivée des multinationales dans le secteur des assurances va en faire un des piliers du développement social et économique. L’Exécutif compte, notamment, sur l’épargne collective qui en résultera pour financer l’économie. Autres bénéfices : la contribution à la sécurité des familles et à la pérennité des entreprises en compensant les conséquences des accidents qui menacent leur patrimoine ou la sécurité de leurs revenus.