Les suites des assises de Pullman Hôtel

La feuille de route issue du forum national convoqué du 21 au 25 mai a été immédiatement mise en branle au lendemain de son adoption : mettre en place les outils stratégiques du développement en vue d’améliorer et intensifier l’accès à travers le pays, et explorer d’autres voies.

 

Joindre l’acte à la parole. Le ministre de l’Énergie et des Ressources, Jean Marie Ingele Ifoto, hydrauliques a installé le lundi 28 mai l’Institut national de l’énergie solaire (INES), en tant que premier point focal de l’Alliance solaire internationale. La cérémonie d’installation mais aussi d’opérationnalisation a été rehaussée de la présence des membres du gouvernement et des représentants des partenaires techniques et financiers du gouvernement.

Les participants aux Assises sur l’électricité de la République démocratique du Congo ont entre autres recommandé que l’énergie solaire soit explorée dans le cadre du développement stratégique du secteur de l’électricité. À cette occasion, le ministre Ingele a annoncé qu’une mission sera dépêchée dans les provinces afin de visiter les sites où seront installées les premières centrales solaires pour une production estimée à 45 KW d’ici la fin de l’année. 

L’installation et l’opérationnalisation de l’INES participe de cette visée stratégique, fait remarquer Ingele Ifoto. La Banque mondiale est prête à soutenir le projet. Les discussions avec le nouveau directeur des opérations pays vont s’intensifier avant de se concrétiser avant fin juin à travers un programme d’électrification pour l’énergie solaire détaillé et chronométré, rassure le ministre de l’Énergie et des Ressources hydrauliques. 

Mise à jour du Projet national

L’objectif, poursuit-il, est de « capitaliser les ressources hydrologiques du pays, qui offrent l’opportunité d’électrifier rapidement le pays au moyen des micros et mini-centrales dont le coût n’excède pas 50 000 dollars et la construction dure moins d’une année. 

« Nous comptons reconfigurer le projet national dans le cadre de l’initiative mondiale EDT (Énergie durable pour tous) afin de concrétiser, avant la fin de cette année, non seulement l’alimentation électrique des ménages et des opérateurs, mais aussi et surtout matérialiser l’équité et l’égalité dans l’accès de toute la population à l’électricité fiable et permanente », insiste le ministre Ingele. Rien à faire, il s’est engagé dans la voie d’une gouvernance participative et transparente. Désormais, la collaboration devra être améliorée entre le ministère du Portefeuille et celui de l’Énergie et des Ressources hydrauliques pour le renforcement des capacités et des compétences de la Société nationale d’électricité (SNEL). Par ailleurs, le suivi des recommandations des Assises sur l’électricité nécessite une synergie d’efforts et d’actions entre le gouvernement et ses partenaires, notamment la coordination de différentes sources de financement. 

Deux comités permanents seront mis en place, l’un multisectoriel pour faire le suivi des recommandations, et l’autre pour la coordination de différentes sources de financement.

D’ores et déjà, le gouvernement a instruit le Comité de pilotage de la réforme des entreprises du portefeuille de l’État (COPIREP) d’identifier, par catégorie, les biens du domaine public gérés et exploités par la SNEL, opérateur public. Reste la question des actifs après la détermination du régime juridique et de la propriété.

Les enjeux de la réforme 

L’ombre des enjeux de la libéralisation du secteur de l’électricité a plané sur les assises. Le consensus était loin de se faire sur les recommandations formulées par les participants. Déjà, une vingtaine d’opérateurs privés se bousculent sur le portillon, attendant que le go ahead soit donné. 

La ministre du Portefeuille, Wivine Mumba Matipa a présenté la feuille de route de la réforme de la SNEL, fondée sur la finalisation de la transformation en société commerciale, l’impact de la réforme sur le secteur, le redressement et la restructuration de la SNEL. Quoique riche en détails, cette feuille de route manque pourtant un chronogramme. Il est prévu que la fin de l’inventaire et la valorisation du patrimoine interviendront dans la seconde phase. Quant au nouveau mode d’assistance de la SNEL, la feuille de route le conditionne à une réflexion.

Les PTF et les énergies renouvelables

Le secteur de l’électricité a toujours bénéficié de l’attention des bailleurs de fonds pour des raisons bien évidentes. Tenez : la Banque africaine de développement (BAD) a investi 485 millions de dollars ; l’Union européenne, 14 millions d’euros ; la Banque mondiale, 145 millions de dollars ; et la KFW, 211 millions d’euros… Malgré ces financements importants, les participants aux Assises de Pullman Hôtel ont déploré l’absence d’une véritable coordination des financements. 

En ce qui concerne les énergies renouvelables, les bailleurs internationaux se sont montrés entreprenants. Certains financements ont été dirigés vers l’opérateur historique, d’autres vers les projets privés. Les recommandations du forum national ont en définitive porté sur cinq axes majeurs : la finalisation de la réforme du secteur de l’électricité, le développement des infrastructures énergétiques, la mobilisation des ressources humaines et financières ainsi que l’implication accrue du secteur privé, la formation et le renforcement des capacités.