L’Ipad-Rdc veut ratisser large pour l’exploitation

L’énorme potentiel des réserves pétrolières du pays et les millions de dollars que leur mise en valeur pourrait rapporter au trésor public, ne paraissent pas pouvoir échapper aux défis et préoccupations soulevés par les recherches et leur impact à plusieurs facettes. 

 

« La contribution du secteur des hydrocarbures à l’émergence de la République démocratique du Congo et de la sous-région » : ce thème a réuni, à Kinshasa, courant septembre, des hommes politiques et des experts. La directrice de la conférence « Ipad Rdc 2014, pétrole et gaz », Nicole Smith, avait des chiffres attrayants. Selon elle, d’ici l’année 2016, si les phases d’exploration et d’exploitation se renforçaient dans les mois qui viennent, le pays pourrait faire passer sa production pétrolière quotidienne de 25 000 à 100 000 barils, c’est-à-dire une contribution à la moitié du produit intérieur brut (PIB). Elle s’est dite également convaincue que « la RDC est sur le point de faire une incroyable percée dans le domaine des infrastructures », et qu’ « à ce jour, ce pays joue un rôle géopolitique crucial dans le secteur et on le considère, désormais, comme le prochain point chaud, pour le pétrole et le gaz », dans la sous-région. La conférence, à laquelle ont participé des représentants de la République du Congo, de l’Angola et de la République démocratique du Congo, a voulu approfondir des aspects susceptibles d’amener plus de monde à accepter le principe des explorations et des exploitations pétrolières dans le pays et à ses frontières, à savoir les infrastructures et l’environnement. Ces points ont été au centre des débats sur le plan national. Ils ont même accumulé des nuages, par exemple, dans le ciel des relations entre la RDC et l’Unesco, à propos de la protection de la biodiversité dans les sites réservés du patrimoine mondial. Ils ont aussi poussé les associations de la société civile, spécialisées en environnement, à organiser des manifestations dans les provinces les plus concernées, notamment le Bas-Congo, le Nord-Kivu et le Katanga.

Se concentrer sur la gestion sociale et environnementale de l’exploitation      

Les assises de Kinshasa ont tenu compte de cette réalité. « Les récentes activités d’exploration ont soulevé des préoccupations, d’un point de vue environnemental, qui ont freiné les progrès et résultats de nombreux projets. Notre séance exclusive sur la gestion sociale et environnementale s’est concentrée sur cet aspect crucial et nos intervenants ont donné au public les outils et compétences nécessaires pour comprendre les enjeux et les solutions disponibles pour bénéficier de ces ressources précieuses dans les meilleures conditions », d’après Nicole Smith. L’opinion craint que ces initiatives ne soient avantageuses qu’aux investisseurs et à une certaine classe politique nationale, au détriment des populations congolaises. Comme c’est le cas, au niveau des produits miniers, d’aucuns craignent que le pétrole et le gaz ne soient, en fait, que des « ressources de la malédiction ».

Les échanges ont permis aux participants de se focaliser sur la réforme du cadre juridique et fiscal, l’accès au financement, le transport et la distribution des produits pétroliers à travers la sous-région, la promotion de l’industrie pétrolière et gazière, l’implication des PME et PMI dans la chaîne pétrolière l’accès au financement, la valorisation des ressources gazières. Il a été également question de la responsabilité sociale et environnementale des entreprises dans le processus d’exploitation. Les capitaux privés ont été largement sollicités.

Ces assises ont également facilité le renforcement des liens entre les pays membres de l’Association des producteurs de pétrole africains (APPA) et, surtout, de donner une autre dimension à la coopération entre la RDC et ses voisins. Des contentieux existent au niveau des frontières de ces pays, essentiellement entre Kinshasa et Luanda.