L’italien Keywell veut investir dans le courant photovoltaïque

Le projet est en poche et le montage financier déjà ficelé. La firme italienne n’attend plus que le go ahead des autorités de la province du Kwango pour construire des centrales photovoltaïques. Une technologie révolutionnaire.

 

Une délégation de Keywell Solution Italia conduite par son directeur général  s’est entretenue avec le vice-gouverneur de la province du Kwango, Emery Kaputu. La délégation de la firme italienne lui a présenté un projet de faisabilité (déjà bouclé) pour la construction des centrales photovoltaïques et la répartition de la production de ces centrales. Au total, 100 MW seront produits pour alimenter en énergie électrique les villes de Kenge et de Kasongo-Lunda (25 MW chacune), les cités de Kahemba et Feshi (20 MW) et la bourgade de Popokabaka (10 MW). La phase initiale du projet débutera par l’électrification du chef-lieu de la province du Kwango, Kenge, dont la centrale photovoltaïque sera construite à 7 km au Nord de la ville, dans la localité de Kingoma, chefferie Pelende-Nord.

Keywell Solution Italia n’a pas cependant annoncé ni la date du début des travaux ni leur durée, faute de convergence de vues avec l’administration provinciale. Le développement socioéconomique de la province du Kwango en particulier, et de toute l’ancienne province de Bandundu en général, piétine faute d’énergie électrique, alors que la province dispose d’une population plutôt active et essentiellement tournée vers les activités agropastorales. Voilà quasiment 5 ans que, dans le cadre de la Révolution de la modernité (nouvelle version du mégaprojet de Cinq chantiers lancé par Joseph Kabila avec le financement et  l’appui technique chinois), la ville de Kenge, plus de 1 million d’habitants, attend jouir de quelque 56 MW de surplus de l’énergie d’Inga devant être soutirée de la ligne Bandundu-Maluku desservant le parc agroindustriel de Bukanga-Lonzo. Rien n’est venu à ce jour.

Aux calendes grecques ?       

Par ailleurs, la connexion à la centrale hydroélectrique de Kakobola est loin d’être garantie, selon une source de la Société nationale d’électricité (SNEL). Quoique les travaux de construction de cette centrale électrique par des Indiens à Gungu, dans la province du Kwilu, soient quasiment finis. Il ne resterait plus que, selon le ministère de l’Énergie et des Ressources hydrauliques, Anatole Matusila, les travaux de bétonnage, de raccordement des câbles ainsi que l’arrivée du transformateur principal. La centrale hydroélectrique de Kakobola qui a une capacité installée de 9 MW, va desservir les villes de Kikwit, Gungu et Idiofa… qui connaissent des difficultés d’accès à l’énergie électrique. Lancés en 2014, les travaux de construction de la centrale hydroélectrique de Kakobola ont coûté 55 millions de dollars.

L’autre projet d’électrification sur lequel la province du Kwango pourrait compter est celui d’Inga III. Mais le début des travaux de construction de cette centrale ne pourrait guère être fixé avant plusieurs mois. L’Agence pour le développement et la promotion du projet Grand Inga (ADEPI) est encore à l’étape de l’étude des plis d’appel d’offres des entreprises finalistes à la sélection du concessionnaire, en vue de la réalisation de la phase A, dénommée « Inga III », du Grand Inga. Les plis réceptionnés par l’ADEPI concernent deux groupements finalistes, à savoir La China Tree Gorges Corporation représentée par Lu Guojun et la PROINGA, Accès espagnol, conduite par URS Brunner, a fait savoir le chargé de mission de l’ADEPI, Bruno M. Kapanji. Ce dernier précise que ces plis seront évalués conformément au document de consultation y relatif.

Le chargé de mission de l’Agence pour le développement et la promotion du projet Grand Inga a assuré les partenaires et les bailleurs de fonds qui continueront d’apporter leur concours à la réalisation du projet que la RDC met en œuvre pour le maintien d’un processus compétitif transparent et soucieux des pratiques en la matière et des préoccupations environnementales. L’objectif poursuivi dans la réalisation de ce projet  est d’assurer une production énergétique optimale dans le but de booster le développement  du pays et de réaliser le rêve de l’électricité pour tous d’ici 2021, a affirmé Kapanji. Inga III est la première phase d’une capacité de 4 800 MW d’un projet conçu en plusieurs phases et visant le développement de l’ensemble du potentiel énergétique du complexe d’Inga estimé à 44 000 MW.