Lutte contre le VIH/sida : une perspective d’avenir

L’ONUSIDA estime à 26,2 milliards de dollars le financement de la lutte contre le sida en 2020 dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.

Cette année, le thème ou la campagne de la Journée mondiale de lutte contre le sida est : « Ma santé, mes droits ». Il met l’accent sur le droit de chacun de jouir du niveau de santé physique et mentale le plus élevé possible. La campagne rappelle que le droit à la santé est bien plus que l’accès à des services de santé et à des médicaments de qualité. Mais ce droit dépend d’une série de garanties, notamment l’accès à une éducation sexuelle complète de qualité et des environnements d’apprentissage inclusifs.

En d’autres termes, il s’agit d’accroître l’impact grâce à la transparence, la responsabilisation et les partenariats. Ce thème reflète l’engagement d’amplifier l’impact pour que les épidémies ne soient plus une situation de crise mais une situation sous contrôle. Il souligne également l’opportunité historique qui s’offre à l’humanité d’accélérer les progrès effectués vers l’éradication de l’épidémie du VIH/sida, en tant que « menace » pour la santé publique dans le monde. Il insiste aussi sur le rôle essentiel de la transparence, de la responsabilité et des partenariats dans la réalisation des objectifs communs.

Pour la première fois dans l’histoire moderne, l’humanité dispose aujourd’hui d’outils pour changer le cours d’une pandémie, en la contrôlant sans l’existence de vaccin ni de remède. Les scientifiques espèrent que réussir à contrôler l’épidémie jetterait les bases de sa prévention, de son élimination ou de son éradication. Et grâce à de futures percées scientifiques continues, la mise au point d’un vaccin et d’un traitement efficaces contre le virus seront à portée. Le leadership et l’engagement dans la lutte contre le VIH/sida reflètent directement la bonne volonté, la compassion et la générosité. Bref, la stratégie pour l’avenir doit être de donner aux femmes les moyens d’agir dans ce combat. « Les véritables héros de cette guerre, c’est parmi elles qu’il faut les chercher, et il nous appartient de leur fournir l’arme de l’espoir. », déclarait Kofi Annan, alors secrétaire général de l’ONU. En 1988, l’Assemblée générale de l’ONU avait exprimé sa vive préoccupation devant la pandémie de sida. Aujourd’hui, la Journée mondiale de lutte contre le sida n’est pas la seule occasion de revenir sur ce dossier brûlant, mais d’insister sur le fait qu’ensemble nous pouvons venir à bout du sida.

Mobilisation pleine et entière

En célébrant la Journée mondiale de lutte contre le sida, on veut atteindre l’objectif zéro, c’est-à-dire zéro nouvelle infection due au VIH, zéro discrimination, zéro décès lié au sida. Cela passe par la sensibilisation pour inciter chacun à se protéger et se faire dépister. La maladie cause la mort des millions de personnes et entraîne de grandes souffrances, aggravées dans les régions du monde les plus pauvres où l’accès aux médicaments efficaces est très difficile.

Selon le rapport 2017 de l’ONUSIDA, environ 1 million de personnes à travers le monde sont mortes de maladies liées au sida en 2016. L’année dernière, on estimait qu’environ 36,7 millions de personnes à travers le monde vivaient avec le VIH. Cette année, les organismes qui s’occupent de la lutte joignent un message nouveau à leurs campagnes de prévention entourant la Journée mondiale du sida. Un message qui affirme, de manière définitive, qu’une personne vivant avec le VIH, qui prend son traitement et qui maintient sa charge virale à un niveau indétectable, ne transmet pas le virus à ses partenaires sexuels. L’ONUSIDA, l’organisme des Nations Unies responsable de la réponse mondiale face au VIH/sida, étudie différents aspects de la prévention du VIH.

Statistiques mondiales sur le VIH

Environ 20,9 millions de personnes avaient accès au traitement antirétroviral en juin 2017 ; 36,7 millions de personnes dans le monde vivaient avec le VIH en 2016 (dont 34,5 millions d’adultes ; 17,8 millions de femmes de 15 ans et plus ; 2,1 millions d’enfants de moins de 15 ans) ; 1,8 million de personnes ont été nouvellement infectées par le VIH en 2016 ; 1 million de personnes sont mortes de maladies liées au sida en 2016 ; 76,1 millions de personnes ont été infectées par le VIH depuis le début de l’épidémie ; 35,0 millions de personnes décédées de suite de maladies liées au sida depuis le début de l’épidémie.

En juin 2017, il y avait 20,9 millions de personnes vivant avec le VIH qui accédaient à un traitement antirétroviral, contre 17,1 millions en 2015 et 7,7 millions en 2010. En 2016, environ 53 % de toutes les personnes vivant avec le VIH avaient accès au traitement. Quelques 54 % des adultes âgés de 15 ans et plus vivant avec le VIH avaient accès au traitement, mais seulement 43 %  des enfants âgés de 0 à 14 ans en avaient accès. En 2016, environ 76 % des femmes enceintes vivant avec le VIH avaient accès à des médicaments antirétroviraux pour prévenir la transmission du VIH à leurs bébés,

Nouvelles infections par le VIH. Dans le monde entier, 1,8 million de personnes ont été infectées par le VIH en 2016. Depuis 2010, les nouvelles infections par le VIH chez les adultes ont diminué d’environ 11 %, passant de 1,9 million à 1,7 million en 2016. Les nouvelles infections par le VIH chez les enfants ont diminué de 47 % depuis 2010 ; de 300 000 en 2010 à 160 000 en 2016. Par ailleurs, les décès liés au sida ont diminué de 48 % depuis le niveau le plus élevé de 2005. En 2016, 1 million de personnes sont mortes de suite des maladies liées au sida dans le monde, contre 1,9 million en 2005 et 1,5 million en 2010.

La tuberculose reste la principale cause de décès chez les personnes vivant avec le VIH, soit environ un décès sur trois liés au sida. En 2015, il y avait environ 10,4 millions cas de tuberculose à l’échelle mondiale, dont 1,2 million (11 %) chez les personnes vivant avec le VIH. Les décès liés à la tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH ont diminué de 33 % entre 2005 et 2015. Cependant, près de 60 % des cas de tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH n’ont pas été diagnostiqués ou traités, ce qui a entraîné 390 000 décès liés à la tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH en 2015,