Mariage de raison entre Easy Commerce USA-RDC et NCCN-RDC

Mercredi 4 septembre, les deux chambres de commerce ont annoncé à Kinshasa leur partenariat en vue de renforcer les liens d’affaires entre les entrepreneurs congolais et les hommes d’affaires américains.

LA NOUVELLE chambre de commerce nationale (NCCN-RDC) et Easy Commerce USA-RDC ont décidé de mutualiser leurs efforts pour promouvoir les échanges commerciaux entre la République démocratique du Congo et les États-Unis. C’est dans cette perspective que les responsables de ces deux chambres de commerce ont organisé une cérémonie de présentation de leur partenariat au siège même d’Easy Commerce USA-RDC à Kinshasa.

La première à prendre la parole lors de cette cérémonie, Caroline Poncelet Lokemba, la présidente de la NCCN-RDC, a fait une présentation de sa structure, en indiquant qu’elle assume les fonctions de chambre de commerce, d’industrie, de métiers, de mines, d’agriculture, d’élevage, de pêche et d’artisanat, ainsi que d’organisation professionnelle des TPE-PME-PMI-PMEA et grandes entreprises. Bref, a-t-elle poursuivi, il s’agit d’une chambre de commerce multilatérale pour promouvoir les échanges des entreprises de la RDC avec celles des autres pays, ainsi que d’une organisation professionnelle forte encadrant des TPE, des microentreprises, des PME, des PMI, des PMEA et des grandes entreprises.

Dans cette optique, les priorités de la NCCN-RDC consistent à favoriser la compétitivité des entreprises de la RDC, quelle que soit leur taille, en les informant correctement et en les accompagnant ; développer et promouvoir les initiatives des jeunes et des femmes par une méthodologie de professionnalisation des activités ; de faciliter les démarches administratives aux entreprises, renforcer leurs capacités normatives et favoriser la performance des entreprises locales par des formations adaptées.

Il s’agit aussi de mettre en œuvre des stratégies visant à rendre attractive une économie basée sur l’agriculture, dans le souci d’assurer des productions alimentaires aux besoins du marché congolais, un moyen d’autonomiser la femme rural et la femme commerçante de ces produits. Il s’agit également de faire entendre la voix des entreprises locales, porter la parole des entreprises membres, en s’impliquant au quotidien dans les grands dossiers d’aménagement et développement au service du pays ; et de favoriser la diversification des modes de financement, faciliter l’accès au financement et à l’accompagnement des projets, en mettant en relation des investisseurs potentiels et des entrepreneurs.

Pour Caroline Poncelet Lokemba, « le monde évolue en permanence, la concurrence est toujours plus exacerbée et touche notre économie, encore très traditionnelle ». Pourtant, d’après elle, « des opportunités et des initiatives sont en train d’émerger, il faut les saisir et les développer ». Et pour mieux aider et accompagner les entreprises, dans ce contexte, la NCCN-RDC s’engage dans une dynamique de changement. Elle se veut, en tout cas, « exemplaire et solidaire ».

La NCCN-RDC, a dit sa présidente, est déjà en partenariat stratégique pour la mise en œuvre d’un pacte de réussite « Programme PME » avec l’Afriland First Bank, la société financière IFOD SA, Finance Management et Investissement pour l’Afrique installé en France, Golden Project, le Fonds d’investissement installé au Maroc… Mais aussi avec les ONG, les regroupements professionnels, les chambres de commerce au pays et à l’étranger, les institutions publiques et privées et les organisations locales et internationales. 

Avec Easy Commerce USA-RDC, la NCCN veut expérimenter un partenariat solide, car, comme le dit Caroline Poncelet, entreprendre signifie, pour sa structure, « savoir prendre des risques, ne pas se décourager, et être passionné et engagé ». Et d’ajouter : « C’est avec la plus grande détermination que nous allons mener à bien nos projets avec Easy Commerce USA-RDC et nous ferons survivre nos convictions du rêve congolais. »

La caution morale

Succédant à Caroline Poncelet, Gérard Tumba, le Project Manager d’Easy Commerce USA-RDC, a présenté, à son tour, sa plateforme, et son produit Congo Profile. Concis, précis et net, Gérard Tumba a fait remarquer que la plupart des entrepreneurs congolais sont tournés vers les marchés asiatiques, Chine, Inde, Émirats Arabes Unis, Turquie, etc. Pourtant, les États-Unis sont le leader dans plusieurs secteurs économiques, par exemple, dans les NTIC, l’énergie, l’agriculture, etc. 

Le volume des échanges commerciaux entre la RDC et les USA avoisine seulement les 100 millions de dollars, a-t-il fait savoir.  Les exportations des USA vers la RDC sont constituées essentiellement des produits pharmaceutiques, de la volaille, des machines industrielles et du blé. Tandis que le pétrole représente 90 % des importations des USA en provenance de la RDC. En 2017, les États-Unis ont exporté pour 14,1 milliards de dollars de marchandises vers les pays africains, contre un volume de 18,8 milliards de dollars en 2015. Soit un recul de -32 %. Dans le sens inverse, le volume des marchandises importées des pays africains vers les USA est passé de 18,8 milliards de dollars en 2015 à 24,9 milliards de dollars en 2017, principalement grâce à une remontée des prix des matières premières. Soit donc une augmentation de +32 %. 

Cinq pays d’Afrique subsaharienne ont été les principaux moteurs de cette performance en 2017. Il s’agit du Nigeria avec des exportations estimées à 6,1 milliards de dollars, de l’Afrique du Sud avec 2,9 milliards de dollars, de l’Angola avec 2,3 milliards de dollars, du Tchad avec  590 millions de dollars et du Niger avec 408 millions de dollars. Comment faire alors pour que des entrepreneurs de la plus grande puissance mondiale soient mieux connectés au pays qui regorge de matières premières stratégiques tant recherchées ? 

C’est dans cette perspective, a expliqué Gérard Tumba, que Easy Commerce USA-RDC a été pensé et créé. Avant tout comme une chambre de commerce pour contribuer au développement économique entre la RDC et les USA, mettre en contact les entrepreneurs congolais et leurs homologues américains, assurer une mission de représentation des intérêts du commerce, de l’industrie et des services auprès des pouvoirs publics. Mais aussi de mettre au point une stratégie de réseautage des entreprises et des entrepreneurs en RDC et aux USA, et favoriser enfin les échanges commerciaux entre la RDC et les USA. Dans cette démarche, Easy Commerce USA-RDC peut compter sur l’accompagnement de l’ambassade des États-Unis en RDC, particulièrement de Mike Hammer, très entreprenant sur le terrain. 

Pour faciliter ces échanges commerciaux, Easy Commerce USA-RDC a mis en place une plateforme interactive dénommée « Congo Profile ». « C’est la première plateforme interactive et professionnelle de présentation et de certification des entrepreneurs congolais. C’est à la fois un outil de certification des entreprises et des entrepreneurs et de crédibilisation pour garantir une sécurisation optimale dans les échanges. C’est un programme révolutionnaire qui vise à simplifier les procédures de l’offre et de la demande en utilisant les nouvelles technologies », a déclaré Gérard Tumba.

Dans cette perspective, les résultats attendus sont : l’image des PME congolaises à travers la certification de qualité est renforcée, les achats et les ventes en ligne ainsi que les contacts sont facilités, un climat propice pour la création de richesses par la classe moyenne capable de créer des emplois pour les jeunes est favorisé, les barrières des déplacements sont brisées et l’accès au marché américain est facilité.

Forum et Trade Show

Ted Mvutu Luvangadio, le président de l’AE-RDC et Easy Commerce USA-RDC, a, quant à lui, dévoilé les activités prévues en 2019 et 2020. La caravane de sensibilisation et de conscientisation d’Easy Commerce USA-RDC se rendra à Kolwezi en octobre prochain, après un forum économique annoncé à Kinshasa en septembre. Puis, l’année prochaine, pour matérialiser le partenariat avec la NCCN-RDC, deux grands événements dénommés « Trade Show » ou Salon d’exposition et d’affaires, d’abord, à Kinshasa, en janvier, et, ensuite, aux États-Unis au mois de mai. 

Selon Dovas Saulys, le conseiller économique de l’ambassade des États-Unis en RDC, les deux pays ont tout à gagner « économiquement et culturellement », s’ils augmentent le volume de leurs échanges commerciaux. En effet, les États-Unis sont à la fois le premier pays importateur et le deuxième pays exportateur au monde.