Michelin entame une réforme applicable en 2018

Le patron de Bibendum va communiquer officiellement sur le vaste projet d’avenir auprès des organisations syndicales et des cadres du groupe. Dans cette nouvelle vision, l’objectif est de donner plus de responsabilités aux managers et d’orienter l’entreprise vers le client.

C’est un vaste chantier dans lequel se lance Michelin, le géant français du pneumatique. Le sujet peut sembler aride – il s’agit de revoir l’organisation du groupe – mais les conséquences risquent d’être importantes. L’objectif est double: donner plus de responsabilités aux managers et orienter l’entreprise vers le client. Le groupe mène cette réflexion depuis septembre 2016, lorsque les dirigeants avaient lancé des études sur le sujet. Aujourd’hui, il passe à la vitesse supérieure.

La direction devrait être donnée par Jean-Dominique Senard, le président de Michelin, la semaine dernière. Le patron de Bibendum va communiquer officiellement sur ce vaste projet auprès des organisations syndicales et des cadres du groupe. Les contours de cette réorganisation ne sont pas encore figés, loin de là. Pas moins de 70 groupes de travail vont être constitués afin de les définir précisément. Ils devraient remettre leurs conclusions d’ici la fin du premier semestre, avant une application concrète de cette réforme au début de l’année 2018.

Les clients d’abord

Sur le premier point – donner plus de responsabilités aux managers – Michelin prévoit de créer pas moins de dix régions, qui vont succéder à des zones beaucoup plus vastes. Ces régions seront chargées de la commercialisation de tous les produits et services du groupe. Surtout, et il s’agit d’un changement majeur. Les managers de ces régions seront directement intéressés à la performance en termes de croissance et de résultat opérationnel. Ce n’est pas le cas aujourd’hui. Le client au premier plan.

Ensuite, le manufacturier va créer 14 à 15 lignes métier, qui s’intéresseront donc aux clients, et à ses besoins précis. Jusqu’à présent, Michelin raisonnait en termes de produits, le client ne venant qu’après. Le manufacturier ne s’adressera plus de la même manière, en termes de produits et des services, aux constructeurs automobiles, aux acteurs du transport longue distance ou gestionnaires de flotte automobile. Cette vision « métier » permettra, également, de mieux s’adapter à des demandes en pleines évolutions. Les nouveaux services de mobilité, par exemple, seront rassemblés dans une ligne métier spécifique. Les managers de ces « business lines » seront intéressés aux résultats au niveau de la part de marché et de résultat opérationnel  Par ailleurs, les fonctions supports seront resserrées, afin de faire disparaître un certain nombre de niveaux hiérarchique. C’est sans doute à ce niveau que les conséquences sociales pourraient être les plus importantes. Le groupe s’est cependant fixé comme objectif de ne procéder à aucun départ contraint, quelles que soient les conclusions des groupes de travail.