Mwilanya d’accord avec le projet Trade Mark East Africa

Les échanges commerciaux sur les lacs Tanganyika, Edouard et Albert pourront s’intensifier grâce à la réhabilitation des infrastructures portuaires dont le coup de pioche sera donné dans les tout prochains jours.

La réhabilitation des ports de Kalundu, sur le lac Tanganyika (Sud-Kivu), Kasenyi sur le lac Edouard (Nord-Kivu) et Mahagi-Port sur le lac Albert (Ituri) est l’un des aspects du protocole d’entente conclu, en mars, entre la République démocratique du Congo et Trade Mark East Africa. Le coût des travaux qui démarrent incessamment est évalué à 6,7 millions de dollars, don du gouvernement des Pays-Bas. Trade Mark East Africa vise à faciliter la réalisation des projets susceptibles d’améliorer le commerce transfrontalier et à renforcer les liens commerciaux entre les États membres de la communauté est-africaine (CEA). Le directeur de cabinet du chef de l’État, Néhémie Mwilanya, se félicite de cette initiative. « Le commerce est un moyen de réduire les conflits et le chômage. Le protocole d’entente contribue à la formation des commerçants transfrontaliers sur des questions relatives à l’exportation et l’exploitation des marchés régionaux. Cela profitera particulièrement à nos jeunes. », a déclaré Mwilanya. Outre la réhabilitation des ports congolais, le port de Ntoroko, en Ouganda, sera aussi réfectionné. Le projet prévoit également la mise en œuvre des systèmes intégrés de gestion des frontières aux postes de Ruzizi entre la RDC, le Rwanda et l’Ouganda.

Les NTIC dans le commerce 

Trade Mark East Africa qui pilote ces différents projets, est, en effet, une institution de facilitation des commerces transfrontaliers et ambitionne de faire intégrer les nouvelles technologies de l’information et de la communication dans les activités mercantiles transfrontalières dans la région des Grands-lacs. Selon le directeur général, David Stanton, « Trade Mark East Africa a établi un partenariat fructueux avec les gouvernements et les entreprises des pays partenaires de la CEA, afin de réduire les coûts du commerce le long de principaux corridors qui arrivent jusqu’à la frontière de la RDC. « Nous voulons maintenant aller plus loin, en reproduisant les initiatives réussies dans le but de faire en sorte que les entreprises congolaises soient compétitives et que les avantages du commerce le long de ces corridors se répandent en RDC ».

Trade Mark cible particulièrement le corridor nord qui partant du port kenyan de Mombassa relie l’Ouganda, le Sud-Soudan, le Rwanda à la RDC ou encore le corridor centre qui ouvre, par  voies routière et lacustre, le Sud-Est de la RDC, le Rwanda et le Burundi au port tanzanien de Dar-es-Salaam. Pour mémoire, a été construit par les fonds du Haut-Minière  du Katanga (Gécamines) du temps du Congo-Belge. Ce port appartenait à l’ancien Zaïre jusqu’en 1971 quand l’alors président tanzanien, Julius Nyerere, prit unilatéralement la décision de le nationaliser. La question de l’indemnisation de la RDC a été relancée par l’Association nationale des entreprises publiques (ANEP), le patronat des entreprises du portefeuille. Mais l’appui du gouvernement n’est pas venu.

Réticences de la RDC

Toutefois, la RDC n’est pas encore prête pour adhérer à la convention inhérente à la gestion consensuelle des eaux du lac Kivu et de la rivière Ruzizi qui a plutôt la dimension d’un fleuve. L’Assemblée nationale a décidé en plénière, le 31 mars, de la surséance du vote du projet de loi autorisant la ratification de la Convention internationale relative à la gestion intégrée des ressources en eau du bassin du lac Kivu et de la rivière Ruzizi. Cette option fait suite à la motion incidentielle présentée par le député national Henri-Thomas Lokondo. « On ne peut pas voter la ratification parce que cette convention est antérieure à la loi sur la gestion de l’eau, votée récemment. Il faut qu’on donne le temps à la représentation nationale de prendre connaissance calmement de la Convention pour se prononcer en conséquence », a fait savoir Henri-Thomas Lokondo.

Pour l’élu de Mbandaka, la loi sur la gestion de l’eau est assise sur une base constitutionnelle. C’est question donc de voir si certaines dispositions qui sont dans la loi ne contredisent pas la Convention qui est antérieure à la loi. Pour rappel, il s’est tenu à Kigali, au Rwanda, en date du 6 juillet2016, la réunion des ministres en charge de la ressource en eau des États membres de la Communauté économique des pays des Grands Lacs (CEPGL). Cette rencontre avait débouché sur la déclaration commune des ministres : réaffirmation de l’engagement et leur soutien au processus de mise en place du cadre institutionnel adéquat pour la gestion intégrée et durable des eaux du lac Kivu et de la rivière Ruzizi aux fins de marquer la volonté politique des États membres de souscrire à la protection et la conservation de la ressource en eau de ce bassin.

Pour ce, les États parties doivent coopérer dans l’élaboration d’une vision stratégique commune de gestion du bassin et la mise en œuvre des programmes d’actions en découlant. Les États sont censés coopérer dansla mise en œuvre des normes sur la gestion des eaux  du bassin. Hélas.