Pétrole : la prudence est de mise dans l’attente de la réunion de l’OPEP

Ici et là, on se demande si la chute du pétrole est une bonne ou une mauvaise nouvelle. La situation est pour le moins paradoxale. Alors que des mouvements de contestation sont signalés ici et là contre le prix élevé du carburant, le baril de pétrole se négocie sur des niveaux plus observés depuis octobre 2017. Depuis le début octobre, les cours de l’or noir ont dévissé de près de 30 % sur fond d’offre abondante, alimentée par les États-Unis, et de signes de ralentissement de la demande mondiale. 

Cette chute du brut est une bonne nouvelle pour les pays importateurs de pétrole tels que l’Inde ou l’Afrique du Sud. La Chine, premier importateur mondial d’or noir, devrait également se satisfaire de ce retournement du marché pétrolier alors que Pékin lutte pour éviter un atterrissage trop brutal de son économie. 

À l’inverse, le plongeon des prix de l’huile va peser sur le budget des principaux producteurs de la planète comme l’Arabie saoudite ou la Russie. Selon les calculs des analystes de Capital Economics repris par Bloomberg, une baisse de 10 dollars du baril provoque une contraction du Produit intérieur brut (PIB) de 3 à 5 % dans les économies du Golfe et une baisse de 1,5 à 2 % dans les Émirats, en Russie et au Nigeria.

Pour les États-Unis, le phénomène est plus contradictoire malgré les récentes déclarations de Donald Trump, le président américain, à ce sujet. Alors que le président américain a comparé le plongeon du brut à une forte baisse d’impôts, ces propos doivent être nuancés dans la mesure où l’explosion du pétrole de schiste outre-Atlantique a rendu moins dépendante la première économie mondiale aux importations d’or noir. En pleine croissance, le secteur pétrolier local pourrait commencer à souffrir si le recul des prix venait à se prolonger.

Moins de pression sur les Banques centrales

Enfin, la consolidation du brut offre un bol d’air aux Banques centrales engagées dans un processus de resserrement monétaire. Ces dernières, Fed en tête, devraient en effet voir la menace que représente l’inflation s’éloigner pendant un certain temps. Après avoir lourdement chuté (-7,7 % pour le baril de WTI; -6,1 % pour le Brent), les cours du pétrole ont rebondi en début de la semaine passée. 

Le prix du baril de WTI gagnait 3,1% à 51,99 dollars et celui du Brent, de 3,27 % à 60,72 dollars. Cette embellie s’explique en premier lieu par des rachats à bon compte, le pétrole étant tombé à ses plus bas niveaux depuis plus d’un an.