Peugeot a le vent en poupe dans un marché très incertain

Quatre années de croissance consécutives... et sans doute une 5è aux termes de l’année 2018. Après un record absolu de production en 2017, et une hausse de 15,6 %, le constructeur français poursuit sur sa lancée. Les analystes de marché misent sur une croissance de plus de 7 % encore.

UNE SANTÉ enviable au milieu d’un marché qui reste très incertain, soumis aux aléas d’un environnement persistant de guerre commerciale, de mise en œuvre de réglementations de plus en plus sévères en matière de pollution, de nouvelles normes, et d’inquiétudes plus générales sur le cycle de la demande. L’industrie automobile, d’ailleurs, qui pourrait (selon les analystes de la banque RBC) connaître sa première récession nette en 2018.

Mais au milieu de tout cela, la galaxie PSA fait figure d’exception. Profil moins internationalisé que les géants GM, Toyota ou même Renault-Nissan, marchés centrés principalement sur l’Europe et la France, et surtout un travail payant d’adaptation aux tendances automobiles lourdes du moment.

Grâce au renouvellement de la gamme Citroën, au décollage de la petite marque haut de gamme DS, au succès spectaculaire d’un Opel redressé et remodelé, et au maillage de plus en plus fort de la marque de mobilité digitale Free2Move, PSA dispose de boosters de croissance supplémentaires.

La 3008 superstar

Mais le gros du travail est toujours opéré par Peugeot. Et si on devait résumer l’assise de croissance et les perspectives du constructeur en 3 lettres et 4 chiffres, ce serait SUV 3008. Conçue à partir de la plate-forme EMP2 (qui sert à fabriquer au total une quinzaine de modèles PSA au total), la 3008 reste un des succès les plus étonnants de l’industrie automobile française de ces dernières années.

Lancée en 2016 de zéro, elle devient l’année d’après seulement voiture de l’année, et est aujourd’hui la 3 voiture la plus vendue de France, et 15è d’Europe. Une performance hors du commun en si peu de temps. Elle s’est écoulée à 530 000 exemplaires à ce jour, avec une croissance spectaculaire sur 2017 (+250 %), et 37 % sur les 6 premiers mois de l’année 2018. 

Peugeot surfe sur une vague à la fois suivie et anticipée, celle de l’émergence des SUV de segment B, de taille moyenne. Car si les SUV restent sur une tendance extrêmement forte (près de 40 % de part de marché en Europe), la demande semble se réorienter vers les modèles de taille plus modestes qu’auparavant, les gros 4×4 étant désormais les premiers visés par les réglementations anti-pollution.Une fusée à deux étages, car ces modèles peuvent aussi au besoin recevoir des motorisations classiques qu’hybrides rechargeables (la 3008 sera produite avec ces spécifications dès cette année) ou même totalement électrique chez les plus petits modèles (PSA lancera un modèle du genre chez DS, la DS3 Crossback E-Tense 100 % électrique, dans les prochains mois).

L’autre atout de Peugeot, c’est aussi une gestion de l’outil de production, qui permet de construire un maximum de modèles sur la même ligne, le tout avec un maximum d’efficacité. L’usine historique Peugeot de Sochaux, où est précisément construite la 3008, a d’ailleurs battu un record historique de production en fin d’année 2018, avec plus de 500 000 voitures produites.