Plus de vingt pays ont échangé sur les stratégies de la BCC

Les participants partagent leurs expériences lors de l’atelier tenu  à Addis-Abeba (Ethiopie)
Les participants partagent leurs expériences lors de l’atelier tenu à Addis-Abeba (Ethiopie)

La salle des réunions du premier étage de l’hôtel Capital & SPA d’Addis-Abeba a abrité en septembre dernier un atelier sur le statut d’évaluation et de mise à jour des stratégies et des plans de Communication pour le Changement Social et de Comportement ou Behavior Change Communication (BCC) sur la prévention du paludisme ou la malaria. Financée par l’USAID/DPMI (Initiative du Président Américain de Lutte contre le Paludisme), cette rencontre a été coordonnée par une équipe mixte composée des experts en Communication et en Suivi et Evaluation de PMI, de la mission de l’USAID/Ethiopie et de Johns Hopkins’Health Communication Capacity Collaborative (HC3). Cet atelier a aussi connu la participation des experts en communication pour la santé, surtout de lutte contre le paludisme, venus d’une vingtaine de pays dont l‘Angola, le Benin, le Burkina Faso, le Burundi, la République démocratique du Congo (RDC), l’Ethiopie, le Ghana, la Guinée, le Kenya, le Liberia, le Malawi, le Mali, la Mozambique, le Nigeria, le Rwanda, le Sénégal, la Tanzanie, l’Ouganda, la Zambie, le Zanzibar et le Zimbabwe, pays appuyés essentiellement par PMI.

Motivation de la rencontre 

La tenue de cette rencontre a été motivée par le fait que la communication contribue grandement aujourd’hui au changement de comportements après une bonne analyse de la situation et de la réponse au sein de différentes communautés africaines dans la prévention du paludisme et dans des interventions de contrôle de ce fléau. Par ailleurs, il a été observé que même si des progrès ont été réalisés dans quelques pays, des défis majeurs existent encore dans d’autres par rapport aux zones inaccessibles aux épidémies récurrentes liées au paludisme et aux immunités de certaines populations. D’où, les participants aux travaux des assises d’Addis-Abeba ont reconnu que leurs tâches demeurent énormes en ce sens qu’elles consistent à réfléchir sur le changement, les efforts pour réussir ou obtenir le changement des comportements afin d’inverser les ressources dans les prochaines années et, partant, la tendance haussière du paludisme en Afrique grâce à des actions concrètes.

Pendant toute la durée des travaux, les présentations des facilitateurs ont été suivies d’échange d’expériences et de partage d’informations sur les activités de BCC, dans une approche participative et interactive en plénière afin d’identifier les solutions aux problèmes comportementaux qui constituent des barrières dans la prévention et la lutte contre la malaria sur le continent. Pour atteindre cet objectif, les participants de la vingtaine des pays africains ont consacré leur temps au travail en groupes pour construire des brefs plans d’actions nationaux pour la BCC/Paludisme. En effet, il s’est agi pour les participants de s’approprier des outils de réflexion à utiliser pour capturer les idées importantes, de partager efficacement les fruits de leurs réflexions, d’en partager et d’en discuter  avec leurs collègues d’autres pays. Tout cela, dans le but de combler des lacunes communicationnelles, car toutes les discussions ont tourné autour  des stratégies de la pérennisation des progrès enregistrés depuis la mise en place des interventions de la communication pour le changement de comportement (CCC) en 2009.

Plusieurs sujets ont été développés au cours de ces assises, notamment la contribution de la BCC dans la lutte contre le paludisme, le contexte national de BSCC en ce sens que chaque entité ou pays  possède des attributs propres, dont la population, la topographie, les normes sociales, les croyances culturelles, l’environnement, les stratégies par Jessica BUTS qui a relevé qu’une approche généralisée ne peut pas réussir ou produire des effets attendus en matière de Communication, l’importance de la CCC dans l’utilisation de la moustiquaire imprégnée d’insecticide à longue durée d’action (MILD) qui s’est attardée sur les indicateurs de la CCC, les barrières et inconvénients à l’utilisation, notamment l’inconfort à cause de la chaleur, l’absence des moustiques tout autour, la mauvaise perception de la MILD, les aspects techniques (lavage de la MILD par exemple) ainsi que sur les bénéfices (protection, bonne nuit de sommeil…) et les défis dont la chaleur (dormir à l’extérieur), l’ignorance des risques, la culture entravant l’utilisation de la MILD.

La présence de la RD Congo

La  RDC a parlé de son expérience axée sur  mHealth qui constitue aujourd’hui une grande opportunité pour soutenir les activités de santé au pays grâce à ce que l’on nomme « ligne verte » facilitant gratuitement la transmission des messages par SMS. En effet, le mHealth ou la fourniture des services de santé par l’entremise des téléphones mobiles ou des appareils portables (NTIC) est une réalité vivante en RDC. Il a été, par exemple, signalé qu’au début, le taux de pénétration du mHealth a été de 28% avec des statistiques indiquant que trois sur dix Congolais possédaient un téléphone mobile, mais qu’à ce jour, cet outil de communication est détenu par un total de vingt millions de Congolais et qu’il aide à communiquer rapidement et facilement lors des campagnes MILD ou pour échanger des informations relatives aux bonnes pratiques sanitaires.

A la clôture des travaux, les participants ont remercié PMI et les facilitateurs pour l’organisation de la rencontre d’Addis-Abeba au vu de son importance puisqu’elle a permis le partage des expériences et de meilleures pratiques pour la conduite des programmes en charge du Paludisme. Ils ont émis le vœu de voir cet atelier aboutir à la formation d’un réseau de connaissances et d’un lien entre Francophones et Anglophones pour l’avancement des programmes de lutte contre le paludisme et de partager les informations avec les experts des programmes Paludisme dont les membres n’ont pas participé aux travaux d’Addis-Abeba.

Parlant au nom du HC3, Monsieur Kojo Lokko a apprécié la qualité et le niveau des débats ainsi que la contribution de chaque pays avant de demander aux participants de tout faire pour le maintien du réseautage et de connaissances en vue de continuer à échanger pour faire changer les choses.

Mme Zandra André de PMI a invité tous les participants à l’action après avoir beaucoup appris pour leur succès. Elle a renchéri en leur demandant de discuter avec les communautés qu’ils servent pour engager le changement en focalisant l’importance sur la priorisation de la BCC dans le but d’éliminer le Paludisme. A l’instar de ses prédécesseurs, elle a souhaité que le réseau créé grâce à cette réunion puisse continuer à échanger.