Pour la défragmentation de l’Afrique

Commentant le rapport de la Banque mondiale intitulé «La défragmentation de l’Afrique : approfondissement de l’intégration du commerce régional des biens et services», un professeur estime que la RDC a beaucoup d’opportunités qu’il convient d’exploiter à bon escient.

Selon les experts de la Banque mondiale, il existe de nouveaux marchés en Afrique et le continent se doit de les exploiter. Cependant, à l’analyse, il semble plus difficile pour les États africains de faire le commerce entre eux, fait remarquer le professeur Simon Biselele, économiste consultant. «Il y a plusieurs accords sur le commerce régional en Afrique sur papier. Le défi, pour l’heure, c’est de les mettre en œuvre», souligne cet expert qui, en commentant le rapport de la Banque mondiale intitulé «La défragmentation de l’Afrique : approfondissement de l’intégration du commerce régional des biens et services», souligne que les barrières douanières régionales constituent un obstacle majeur sur le continent africain et font perdre plusieurs milliards de dollars aux États.

Plus facile de commercer avec le reste du monde

Les experts de la Banque mondiale qui ont rédigé ce rapport, expliquent qu’il est beaucoup plus facile pour certains pays africains de faire du commerce avec le reste du monde qu’entre eux. Simon Biselele note que l’Afrique a plusieurs regroupements régionaux qui prônent l’intégration économique sans lien direct entre eux. «Le continent africain est composé de plusieurs marchés régionaux qui, si on les mettait ensemble, permettraient aux États africains de tirer profit du commerce transfrontalier. Mais les barrières douanières restent leur obstacle majeur et fragmentent de ce fait le marché».

Il précise que les opportunités ne manquent pas en RDC pour ouvrir un plus large marché. «Par exemple, dans le secteur agricole, la RDC a un énorme potentiel pour produire et vendre ses produits, mais les tarifs douaniers limitent ce potentiel. C’est aussi le cas pour le secteur manufacturier. Il y a de la place pour produire localement avec l’émergence de la classe moyenne dans un pays appelé à une pleine expansion. Mais, encore une fois, rien ne se passe. Il y a aussi des opportunités qui s’offrent aux professionnels, médecins, enseignants, qui leur permettent de vendre leurs produits au-delà des frontières». À bien considérer les choses, le marché africain fait traditionnellement le commerce avec l’Europe et les États-Unis, que la crise financière et la récession mondiale de 2008 affectent encore.

Pour Biselele, il existe de nouveaux marchés en Afrique et le continent doit les exploiter : «Mais il semble plus difficile pour les Africains de faire le commerce entre eux qu’au-delà de leurs frontières», indique-t-il.

Les recommandations de la Banque mondiale

Dans ce rapport, la Banque mondiale recommande aux États africains, notamment, un allègement des procédures aux frontières et l’utilisation de banques transfrontalières afin d’améliorer les transactions financières et d’éliminer les procédures coûteuses pour les licences de l’import-export. Pour rappel, la Banque mondiale a, jusqu’ici, dépensé plus de 4 milliards de dollars dans le commerce régional en Afrique. Une bonne partie de cet argent va aux infrastructures et au secteur de l’énergie. Ses investissements devraient passer à plus de 5,7 milliards de dollars depuis 2012.