Pour Samy Badibanga, les PME doivent s’intégrer dans les chaînes de valeurs mondiales

Le 1ER Ministre a eu l’insigne honneur de présider à l’ouverture et à la clôture (23-24 mars) de la Table ronde organisée par la FEC sur les Petites et moyennes entreprises au Pullman Hôtel, ex-interConti de Kinshasa. Lui-même issu des milieux d’affaires, il a voulu marquer par sa présence tout l’intérêt qu’il attache au développement de ces unités de production.

Le 1ER Ministre, Samy Badibanga Ntita, s’est engagé à faire de l’État « un acteur booster d’opérateurs économiques ». Aux participants à la Table ronde sur les Petites et moyennes entreprises (PME) organisée par la Fédération des entreprises du Congo (FEC) pendant deux jours (23-24 mars) au Pullman Hôtel de Kinshasa, il a déclaré que sa conception de l’État n’est pas  celle « d’un acteur omniprésent et envahissant », mais « d’un facilitateur des activités économiques et commerciales, par la création de conditions attractives pour les entrepreneurs ». C’est ce qu’on appelle « un climat des affaires incitatif », a souligné Samy Badibanga à l’ouverture des assises du forum.

Dans une approche explicative, il a indiqué que la mission économique essentielle de l’État est en réalité de permettre aux opérateurs économiques de mener à bien leurs projets et activités. Le 1ER Ministre et chef du gouvernement a également rappelé la mission de l’État aujourd’hui, qui, selon lui, est de « mettre en place le cadre qui permettrait aux opérateurs économiques, notamment le secteur des PME, de développer leurs affaires en un temps record et avec efficience », comme jamais auparavant. Samy Badibanga a été chaleureusement applaudi. Quand on sait que ces cinq dernières années, les relations entre le gouvernement et la FEC ont été les plus tumultueuses de l’histoire. La confiance est en train de renaître pour instaurer des relations aussi cordiales que sincères, a commenté un membre de la Fédération des entreprises du Congo. Voilà qui explique, confie-t-il, l’accueil chaleureux réservé au 1ER Ministre par le président de la FEC, Albert Yuma, dont le mandat arrive à échéance en mai prochain. Samy Badibanga a fait la promesse ferme d’aider à l’intégration des PME dans les chaînes de valeurs nationales, régionales ou mondiales.

« Yes, we can» 

« C’est le rôle de l’État de vous accompagner dans votre développement », a encore soutenu le 1ER Ministre. Persuadé que les PME peuvent, que les PME doivent, et que les PME vont construire et développer leurs capacités de production de biens et services, tirer le meilleur parti des cycles de croissance et de résister aux situations de crise. Le 1ER Ministre s’est dit confiant en l’avenir du grand Congo. Pour créer le cadre et le climat des affaires dont les opérateurs économiques ont besoin afin de saisir et exploiter les nombreuses  opportunités, Samy Badibanga estime que la clé de réussite se résume à stabilité, simplification et accompagnement. Et d’expliquer : « stabiliser, c’est assurer la prévisibilité du cadre et des règles. C’est le combat contre les incertitudes qui épuisent les entreprises. C’est une aspiration naturelle et légitime des entrepreneurs, qui prennent déjà suffisamment de risque, pour pourvoir exiger un maximum de stabilité de la part des pouvoirs publics, en termes d’environnement politique, juridique, judiciaire, fiscal et monétaire. »

Pour perdurer, la stabilité et la prévisibilité doivent s’appuyer sur une détermination, sur la solidité du partenariat entre les PME et le gouvernement, a précisé le 1ER Ministre. Et simplifier, c’est le défi du gouvernement, celui de libérer les opérateurs économiques de « la complexité coûteuse », qui pèse sur leurs activités. Ce qui conduit bien des acteurs économiques dans le secteur informel. « Nous devons pour cela créer et mettre en place un cadre de règles, qui soit compris et utilisables par toutes les entreprises, petites, moyennes ou grandes », a déclaré Samy Badibanga.

Fiscalité, crédits et sous-traitance  

Pour qui, simplifier consiste également à « baisser les charges qui pèsent sur les PME, pour leur permettre d’investir dans la production ». En simplifiant leurs activités, a estimé Samy Badibanga, les PME gagneraient, quant à l’accès aux financements  nécessaires à leur développement. Simplifier, c’est aussi « faciliter les opérations d’importations et d’exportations, pour rendre plus rapides vos activités de production et de commerce », a lancé Samy Badibanga aux participants à ce forum.  Et accompagner, « c’est être proactif », pour apporter aux PME et aux créateurs d’entreprises, des « structures qui les appuient dans la définition et la mise en œuvre de leur projet et activités ». C’est tout l’objet d’un programme d’incubateurs de PME, sur lequel travaille le gouvernement.

C’est aussi faciliter l’accès aux crédits, la commande publique et la sous-traitance.  Aussi pour  permettre aux entrepreneurs  d’investir, l’État doit mener à bien les réformes de libéralisation des services, notamment les services financiers, qui sont aussi un gisement de création d’entreprises, a soutenu le 1ER Ministre. D’après lui, autant l’argent est le nerf de la guerre, dit-on, autant l’accès au crédit et aux services financiers est donc une priorité absolue. Le sens de l’écoute. Tous ses interlocuteurs le disent de Badibanga, au sortir des audiences que leur accorde le 1ER Ministre. Albert Yuma l’a aussi évoqué lors des échanges de vœux de nouvel an entre la FEC et les corps constitués. Issu de milieux des affaires, l’homme en sait pertinemment les vertus. « Pour stabiliser, simplifier et accompagner, il faut savoir écouter. Parce qu’il faut écouter pour construire et écouter pour saisir les opportunités, on dit, en effet, qu’il vaut mieux écouter la forêt qui pousse que l’arbre qui tombe », a confié Samy Badibanga aux opérateurs du monde des PME, dont il a visité quelques stands et loué les produits et les services. « Ce n’est pas l’État qui créera les produits, les services et les emplois de demain. C’est vous. Notre rôle est donc de vous simplifier le travail, en levant les obstacles qui vous freinent dans vos projets et entreprises », leur a-t-il lancé.

« Le travail, notre défi commun »

« En tant qu’entrepreneur, parvenir à la simplicité exige du travail et de la détermination », a fait comprendre  le 1ER Ministre. « Créer un cadre simple, accessible et efficace, c’est bien là notre défi commun, et c’est, il semble, l’objet de cette Table ronde », a poursuivi Samy Badibanga. À ses yeux, en tant que 1ER Ministre, ce qui importe, c’est de stimuler la production nationale, notamment  dans le domaine agricole et agroalimentaire, mais aussi dans le secteur minier, dans les services aux entreprises et à la population, et bien d’autres secteurs. Samy Badibanga a encouragé les opérateurs économiques à « créer de la valeur ajoutée, source de création d’emplois nombreux et durables ».  C’est un principe bien connu: rien ne se perd, rien se crée, tout se transforme. Pour un entrepreneur, une situation de crise est avant tout une situation de changement, qui crée des opportunités, des besoins et des potentiels. Il est aussi riche de créativité et d’inventivité. En définitive, le 1ER Ministre croit qu’« une entreprise qui réussit, c’est avant tout une entreprise qui répond à un besoin avec une solution, un produit ou un service qui satisfait ce besoin ». Le rôle de l’État est d’appuyer pour saisir ces opportunités, en libérant des contraintes qui éloignent des objectifs, du marché, des clients, et empêche de se concentrer sur le développement des produits.