Près de 9 millions de barils produits au premier trimestre grâce au champ de Mvia

Selon les statistiques de la Société nationale des hydrocarbures (SNH), environ 8,82 millions de pétrole brut ont été produits dans le pays au 30 avril 2014.

Des chiffres en hausse de 24,5 % par rapport à la même période l’année dernière. Cette augmentation observée est essentiellement due à l’augmentation de la production du champ Dissoni, ainsi qu’à la mise en production des champs Padouk et Mvia. Le champ Mvia, situé en on shore, dans le bassin Douala-Kribi-Campo, est entré en production en novembre 2013, tandis que le champ Padouk, est opérationnel, depuis le début de cette année. La production pétrolière des quatre premiers mois de l’année 2014 reflète, au baril près, les prévisions d’augmentation de 24 % faites dans le budget de l’Etat pour le compte de l’exercice en cours. Sur l’ensemble de cette production, la SNH indique avoir vendu, pour le compte de l’Etat camerounais, un peu plus de 5 millions de barils de brut, au prix moyen de 105,8 dollars le baril (53 000 francs Cfa). En 2013, les traders suisses Glencore, Vitol et Gunvor ont, ensemble, acheté près de la moitié du pétrole brut vendu par la SNH. Ces achats ont abouti au paiement à l’Etat camerounais, de près de 600 millions de dollars (environ 300 milliards de FCfa), représentant 12 % des recettes de l’Etat.

Au cours de la même période, Glencore a acheté, pour près de 400 millions de dollars (environ 200 milliards de FCfa), de pétrole brut à la SNH. Le chiffre d’affaires (volume des ventes brutes) de ce trader, la même année, a culminé à « 233 milliards de dollars, et représente neuf fois le PIB du Cameroun en 2012. En rappel, entre 2009 et 2011, la production pétrolière du Cameroun est passée de 26,8 millions à 21,4 millions de barils, soit une baisse de 5,4 millions de barils en deux ans. Depuis 2012, la SNH annonce une remontée de la production nationale, qui était projetée à 24,4 millions de barils en 2012. Fin période, 22,5 millions de barils avaient été effectivement produits, selon les chiffres publiés par la SNH, soit 2 millions de barils en moins que les prévisions de départ.

Des traders suisses contrôlent près de 25 % des achats 

Dans un rapport publié fin juillet, des ONG suisses et américaines avaient dénoncé l’opacité du négoce du pétrole africain sur le marché suisse. « La Déclaration de Berne Swissaid » et le « Naturel Resources Governance Institute » ont également noté dans ce rapport publié à Lausanne et Berne que les ventes du pétrole africain sont soumises à l’hégémonie des sociétés de négoce suisses, soulignant le manque de transparence de ces transactions représentant des dizaines de milliards de dollars. Intitulé « les traders suisses, le pétrole africain et les risques d’opacité », le rapport révélait que trois traders suisses avaient acheté, au cours de l’année 2013, près de 50 % de la production pétrolière camerounaise revenant à la SNH.

La SNH est le bras armé de l’Etat camerounais en matière d’exploitation pétrolière. Elle pilote actuellement un projet de production de gaz dans la localité de Kribi, avec le concours de GDF Suez. Perenco est, quant à elle, la plus grande productrice de pétrole au Cameroun (45 000 barils par jour), depuis le rachat des actifs de Total Exploration.