Production de cuivre : faible contribution au budget de l’Etat

{{Information |Description={{en|1=Crystals of native copper , Lake Superior, Keweenaw Co., Michigan, USA (18x8.5cm)}} {{fr|1=Cuivre natif cristallisé, Lac –Supérieur, Comté de Keweenaw, Michigan, Etats-Unis (18x8,5cm)}} |Source={{own}} |Author=Didier
Cuivre natif cristallisé | Didier

Les derniers chiffres fournis par les autorités de la Province minière du Katanga attestent que les opérateurs miniers de cuivre ont produit  en 2013, 980.000 tonnes de cathode de cuivre (cuivre brut affiné industriellement) contre 18.000 tonnes en 2007. Les mêmes sources renseignent que les différentes entreprises minières de la province ont produit plus de cathode de cuivre que la Générale des carrières et des mines (Gécamines). En effet, la production du géant minier congolais a atteint 40.000 tonnes de cuivre contre des prévisions de 50.000, soit 80 % des prévisions. M. Amed Kalej Nkand, administrateur directeur général de la Gécamines, qui a fait cette déclaration courant décembre 2013 a jugé positif ce bilan et souligné que d’autres actions seront entreprises avec des partenaires miniers pour augmenter cette  production. Le patron de la Gécamines se félicite de son plan stratégique mis en place pour la  période allant de 2010 à 2015.

Selon ce plan, la Gécamines devrait atteindre une production annuelle de 100.000 tonnes de cuivre. « Notre premier objectif était de revoir le matériel de production. Pour ce faire, nous avons suppléé avec un peu d’argent récolté sur les activités permanentes. Et nous avons planifié d’augmenter la production à 100.000 tonnes par an », a déclaré Ahmed Kalej. En 2012, cette société avait atteint 36.000 tonnes de cuivre et en 2013, il était prévu une production de 50.000 tonnes. Mais, à cause de quelques difficultés que nous avons eues comme la coupure d’électricité, nous n’avons produit que 40.000 tonnes, soit 80 % de la production du cuivre », a expliqué M. Kalej. De nombreuses réserves minières vendues aux différents partenaires ont été récupérées. Il s’agit notamment de la mine de Kanfundwa à Kambove où une usine est déjà construite. La Gécamines a en outre entamé des négociations avec ses partenaires et le Gouvernement pour la construction de la centrale thermique à Luena et le rachat des parts de l’entreprise minière SMK à Kolwezi.

Pour sa part, un autre opérateur minier, la compagnie australienne Tiger Resources Ltd, déclarait avoir atteint en décembre 2013, son objectif de production de 41 000 à 43 000 tonnes de concentré de cuivre pour 2013, soit une croissance de 17 à 22% de la capacité nominale. Tiger Resources se félicitait d’avoir atteint, plutôt que prévu, cet objectif.

La performance des industries extractives de cuivre est imputable à la bonne tenue des cours de minerais et à l’importance des investissements qu’elles ont attirés ces dernières années. Parmi les gros investisseurs figurent également Tenke Fungurume Mining qui a injecté plus de Usd 2 milliards, Kamoto Copper Company avec Usd 1, 5 milliard et Metalkol avec Usd 75 millions d’investissements.

Les chiffres rendus publics par ces opérateurs laissent penser que les Congolais en sont les principaux bénéficiaires. Que non. En effet, cet activisme doit être relativisé. On indique que la progression exponentielle de la production de cuivre consécutive au boum enregistré dans le Katanga contraste avec les recettes canalisées vers le Trésor public. Le pays ne tire pas un réel profit du dynamisme du secteur. Car sous la 2ème République, la Gécamines avait atteint le plafond de 450.000 tonnes de cuivre produites à la fin des années 90.

A l’époque, le budget de l’Etat en était le plus grand bénéficiaire. Le Trésor public était alimenté en raison de plus de 80% par les recettes provenant de la Gécamines.

Aujourd’hui, la contribution au budget de l’Etat s’est rétrécie comme une peau de chagrin. La progression de cette contribution est d’environ 4 % l’an.

Moïse Katumbi Chapwe, le gouverneur du Katanga voit le problème d’un autre regard. A l’en croire en effet, cette augmentation de  la production va avoir un impact considérable  sur la croissance du produit intérieur brut (PIB) et qu’elle est un atout majeur  dans le cadre de la  participation du pays au processus de l’initiative pour la  transparence dans  les industries extractives (ITIE). La décision du gouvernement provincial de Katanga  interdisant l’exportation de cuivre brut était motivée par le faible contrôle des services de l’Etat et la fraude dans la déclaration des tonnages transportés, une situation qui occasionnait  un manque à gagner important pour l’Etat congolais. Pour lui, « n’eut été les problèmes relatifs à l’électricité, la production de la province  allait atteindre 1.800.000 tonnes ».

A ce propos, on signale que l’explosion des mines au Katanga a fait augmenter les besoins en consommation électrique que la Société nationale d’électricité n’est pas en mesure de satisfaire.

Fin décembre 2013, l’autorité provinciale avait effectué une démarche auprès de la Zambie qui avait alors accepté de fournir 200 mégawats, au lieu de cent auparavant, d’énergie électrique à la province du Katanga à travers sa société de production de l’énergie électrique ZESCO. Les Zambiens avaient accepté de  donner le courant électrique à condition qu’eux-mêmes puissent installer le limiteur de régulation de la consommation pour ne pas perturber le réseau.

Des observateurs sont d’avis que les soucis en desserte électrique des milieux d’affaires rd congolais prendront fin avec la finalisation de la première phase du projet hydroélectrique Grand Inga – communément appelé « Projet Inga 3 », qui consiste à développer une capacité de production électrique de 4.800 MW sur le site d’Inga, et à aménager des lignes de transport électrique pour approvisionner tout à la fois la République Démocratique du Congo et l’Afrique du Sud. Une partie du courant produit, soit 1300 MW, sera consacrée à améliorer l’accès à l’électricité dans les zones semi-urbaines de Kinshasa, concernant plus de 25.000 foyers et à l’industrie extractive au Katanga.