Que faut-il attendre de l’accord BAD-ONUDI ?

Certes, le Groupe BAD-FAD a consacré ses assises annuelles qui se sont tenues à Busan (Corée du Sud) à la problématique de l’industrialisation de l’Afrique. La préoccupation aujourd’hui, c’est comment accélérer le processus pour rattraper le retard. Décryptage.

 Busan (Corée du Sud) -21 mai. En marge de l’ouverture des assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (BAD, 53è session) et du Fonds africain de développement (FAD, 44è session) ont scellé une entente cordiale que l’on espère fera date. Le président de la BAD, Akinwumi Adesina, et le directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), Philippe Scholtès, ont en effet signé un protocole d’accord pour intensifier leur collaboration afin d’atteindre cet objectif d’ici 2025. Selon la BAD, ce nouvel accord facilite la coopération sur les activités d’intérêt commun dans des domaines tels que le développement agro-industriel, l’économie circulaire, les parcs éco-industriels, les investissements dans l’innovation et la technologie, le développement des entreprises et le renforcement des capacités et la finance. 

À cette occasion, Akinwumi Adesina a rappelé que la BAD avait lancé en 2016 sa stratégie décennale (2016-2025) d’industrialisation pour l’Afrique, « fruit d’une collaboration avec l’ONUDI et la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) ». D’après lui, le protocole d’accord qui vient d’être signé est « la clé de la mise en œuvre » de cette stratégie. Selon des experts, ce protocole d’accord est « conforme » aux objectifs fixés dans la stratégie High 5 de la BAD, à l’Agenda 2063 de l’Union africaine (UA), à la troisième décennie du développement industriel pour l’Afrique (IDDA III), au Programme des Nations Unies pour le développement durable et à l’Initiative du G20 sur l’industrialisation en Afrique.

On rappelle également que la BAD a déjà bénéficié, « énormément » de l’expertise de l’ONUDI pour élaborer des politiques, programmes et outils de connaissances qui aident les pays membres à s’industrialiser. En 2017, l’ONUDI a alloué 1,2 milliard de dollars à Industrialize Africa, l’une des priorités de développement de la BAD. 

Pour sa part, Philippe Scholtès a prévenu qu’atteindre le potentiel industriel de l’Afrique ne sera pas le fruit du hasard. Convaincu que seuls, des « partenariats solides » tels que celui que son organisation vient de conclure avec la BAD, sont « essentiels ». 

D’après lui, ce partenariat créera des « opportunités significatives » et facilitera leur travail en commun vers « l’opérationnalisation » de l’IDDA III (2016-2025). Notons que la BAD et l’ONUDI collaborent déjà dans le cadre du modèle phare du Programme de partenariat pays (PCP) de l’ONUDI, qui permet de synchroniser les efforts de développement et de mobiliser des ressources pour aider les pays à accélérer l’industrialisation.

Les ministres africains de l’Industrie, les représentants des États membres régionaux, les dirigeants du secteur privé et d’autres partenaires se réjouissent de cet accord. Un communiqué officiel précise d’ailleurs que la BAD et l’ONUDI ont récemment entrepris une mission conjointe au Maroc dans le cadre du développement initial du PCP et continueront à explorer les possibilités de coopération dans les PCP en cours au Sénégal et en Éthiopie. Une collaboration a également été engagée pour la création de zones de traitement des cultures de base dans un certain nombre de pays africains.