Quelque 200 millions de téléphones 5G se vendraient cette année

Selon des analystes, l’épidémie de coronavirus pourrait perturber la production et entraîner des pénuries. Mais Strategy Analytics prédit que les ventes mondiales de téléphones 5G devraient atteindre 199 millions d’unités d’ici la fin de 2020.

LES perturbations engendrées par le nouveau coronavirus ou Covid-19 devraient affecter les ventes de téléphones 5G. En 2019, seulement 19 millions de mobiles 5G ont été écoulés. D’ici la fin de cette année, Strategy Analytics prévoit que 15 % de tous les smartphones expédiés dans le monde seront compatibles 5G. Les principaux marchés devraient être les États-Unis, la Chine, la Corée du Sud, l’Allemagne et le Japon. « La peur suscitée par le coronavirus et le ralentissement économique qui s’ensuit vont plafonner la demande globale en 5G cette année », estime Neil Mawston, de Strategy Analytics. « L’épidémie de Covid-19 restreint actuellement la production de smartphones en Asie, perturbe les chaînes d’approvisionnement et dissuade les consommateurs de se rendre dans les magasins pour acheter de nouveaux téléphones 5G dans certaines régions de Chine ». Mais l’analyste prévoit « un fort rebond » au cours du second semestre 2020 si l’épidémie est enrayée. Selon le dernier bilan, le Covid-19 a infecté 76 727 personnes et fait 2 247 victimes.

En France, les opérateurs 5G vont devoir démontrer que cette technologie ne présente aucun danger. Des militants écologistes assignent les quatre opérateurs français en justice et réclament une expertise pour déterminer si des risques y sont associés. Le déploiement de la 5G provoque une nouvelle levée de boucliers de la part de certains militants écologistes. Comme le rapportent nos confrères du site Capital, les quatre opérateurs français mobiles (Free, Bouygues, Orange et SFR) vont devoir se justifier auprès d’un expert dans le cadre d’une procédure en référé. 500 militants, représentés par Me Jean-Marc Descoubes, font valoir le principe de précaution pour justifier cette manœuvre : « le principe de précaution s’impose lorsque les risques pour la santé ou l’environnement ne sont pas certains, mais simplement probables, ou en tous cas non exclus […] Par leurs expérimentations et leurs candidatures, les opérateurs exposent la population à un risque à venir, qui n’est actuellement pas certain, mais ne peut être exclu ». Ils estiment que les données actuelles sur la 5G et les fréquences utilisées ne sont pas assez nombreuses et pertinentes.

Récemment, un organisme indépendant, la Commission internationale de protection contre les rayonnements non ionisants (ICNIRP) a réalisé une analyse et a conclu que la 5G ne représentait pas de dangers pour la santé. Le président de président de l’ICNIRP avait ainsi indiqué : « Nous savons que certaines parties de la communauté sont préoccupées par la sécurité de la 5G et nous espérons les lignes directrices actualisées contribueront à mettre les gens à l’aise […] Lorsque nous avons révisé les lignes directrices, nous avons examiné celles que nous avons publiées en 1998. Nous avons constaté qu’elles étaient toujours d’actualité dans la plupart des cas ».  

Union contre Huawei

Par ailleurs, le Royaume-Uni ne veut plus dépendre de Huawei. En tous cas, le moins possible. Le Times a rapporté le vendredi 29 mai que Londres s’était rapproché de Washington pour lui proposer de former un club de 10 pays qui pourraient, ensemble, mettre sur pied leur propre technologie 5G et réduire, de ce fait, leur dépendance à l’égard de l’équipementier chinois Huawei. Une proposition qui intervient avant un sommet du G7 que Donald Trump, le président américain, espère accueillir le mois prochain. 

Malgré plusieurs mises en garde américaines, le gouvernement britannique a permis à Huawei de construire jusqu’à 35 % de l’infrastructure nécessaire pour déployer le nouveau réseau du pays. Tandis que les relations avec la Chine se sont dégradées, le Royaume-Uni propose la formation d’un club de dix démocraties comprenant les membres du G7, l’Australie, la Corée du Sud et l’Inde, rapporte le Times.

Nokia et Ericsson à la rescousse? Selon le journal, l’une des options implique de centraliser les investissements dans des entreprises de télécommunications existantes dans les 10 États membres. Les sociétés finlandaise Nokia et suédoise Ericsson sont les seules options alternatives actuellement disponibles en Europe pour fournir des équipements 5G tels que des antennes-relais. « Nous avons besoin de nouveaux entrants sur le marché », a déclaré une source gouvernementale britannique au Times. « C’est la raison pour laquelle nous avons dû accepter Huawei à l’époque. » Cette décision avait déclenché la colère de Washington qui considère que la société chinoise pose des risques en matière d’espionnage.

Ne plus dépendre de Huawei d’ici 2023. Selon le journal The Telegraph, Boris Johnson, le 1ER Ministre britannique, souhaite couper complètement Huawei de ce réseau d’ici 2023. Mais supprimer Huawei du réseau pourrait brouiller complètement les relations de Londres avec Pékin, au moment où Boris Johnson cherche de nouveaux partenaires commerciaux après la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. 

En janvier, Boris Johnson avait défié ses détracteurs américains de trouver une alternative à Huawei s’ils ne souhaitaient pas que le Royaume-Uni fasse appel à l’entreprise chinoise.