Quels sont les effets des antennes des réseaux mobiles qui nous entourent

L’exposition aux ondes radio menacerait-elle la santé de la population tout comme les millions de téléphones en service ? Scientifiques et cancérologues relancent le débat en appelant à la prudence.

L’exposition aux ondes radio a-t-elle des conséquences sur la santé ? Aujourd’hui, rien ne justifie de prendre des mesures sanitaires. En France, par exemple, le grenelle des ondes a fait des avancées significatives en matière d’exposition aux ondes radio par rapport à la santé. La Fédération française des télécoms qui a pour objectif de promouvoir une industrie des télécoms responsable et innovante au regard de la société, de la santé, de l’environnement, des personnes et des entreprises, veille scrupuleusement à ce que les seuils des ondes soient respectés.

Les seuils en vigueur

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a fixé des seuils pour les ondes radio qui sont indispensables à plusieurs services : la radio, la télévision, la téléphonie mobile, les connexions wifi, les portiques antivol, les télécommandes… Mais l’exposition aux ondes radio peut susciter des inquiétudes, voire des oppositions. Les seuils et les niveaux d’exposition deviennent alors un sujet central dans le débat. Différents chiffres sont invoqués, mais plusieurs éléments du débat sont souvent occultés, en particulier sur les seuils OMS qui sont les seuils en vigueur. Les seuils OMS sont régulièrement évalués. Ils sont confirmés par les avis les plus récents des autorités sanitaires. Les seuils OMS sont 50 fois inférieurs au niveau d’exposition à partir duquel le premier effet sanitaire est établi scientifiquement. Ce premier effet est une élévation de 1°C de la température corporelle.

Les seuils OMS sont exprimés en watt par kilogramme (W/kg). Ils différencient deux conditions d’exposition aux ondes radio. Et ils sont fondés sur les meilleures connaissances scientifiques. Ils reposent sur une évaluation approfondie des connaissances scientifiques disponibles. En 2009, l’Agence nationale (française) de sécurité sanitaire (ANSES, ex-AFSSET) et le comité scientifique de l’Union européenne (SCENIHR) ont, tous deux, conclu qu’il n’existait aucune raison scientifique de modifier ces seuils. En avril 2012, dans l’avis sanitaire, la Health Protection Agency (HPA) du Royaume-Uni a également confirmé les seuils OMS.

Les seuils OMS sont en vigueur dans 19 pays de l’Union européenne et dans de nombreux pays des autres continents. La communauté scientifique considère que les seuls effets sanitaires avérés des radiofréquences sont des effets thermiques à court terme (échauffement des tissus). Le seuil de l’exposition ambiante est de 2 W/kg. L’OMS recommande aux États d’appliquer les seuils d’exposition aux ondes radio qui ont été établis par l’ICNIRP (Commission internationale de protection contre les rayonnements non-ionisants) et par l’IEEE (Institute of Electrical and Electronics Engineers). Les seuils établis par ces deux organismes sont proches les uns des autres. En France, par exemple, les chiffres indiqués dans les fiches de la Fédération française des télécoms sont ceux de l’ICNIRP recommandés par le Conseil de l’Union européenne et en vigueur en France (Décret n°2002-775 du 3 mai 2002 relatif aux valeurs limites d’exposition du public aux champs électromagnétiques).

Le seuil de 0,6 V/m

Les seuils recommandés par l’organisation mondiale de la santé assurent la protection de la santé. Question : doit-on passer à un seul seuil de 0,6 V/m ? Le chiffre de 0,6 V/m n’est recommandé par aucune autorité sanitaire au monde. Il est sans fondement scientifique, comme l’a indiqué l’ANSES, ex-AFSSET dans son rapport de 2009. Ce chiffre n’est en vigueur et n’a été en vigueur dans aucun pays et dans aucune ville au monde. En particulier, il n’y a jamais eu de seuil réglementaire à 0,6 V/m à Paris ou à Kinshasa. Un seuil à 0,6 V/m entraînerait de fortes pertes de couverture, en particulier à l’intérieur des bâtiments (jusqu’à 80 % de pertes à certains endroits), comme l’ont montré les travaux du Grenelle des ondes en 2011.

Il n’y aurait aucune rigueur scientifique à modifier les seuils pour les antennes-relais et à ne pas le faire pour les autres services et sources d’ondes radio. Qu’il s’agisse d’ampoules basse consommation, plaques à induction, antennes relais, émetteurs radio, wifi, émetteurs télévision, portiques de sécurité, aucun effet sanitaire n’a été établi quand l’exposition est inférieure à ces seuils.

Les seuils OMS en V/m sont 87 V/m, 28 V/m, 41 V/m, 58 V/m, 61 V/m, 61 V/m, 100 kHz87,  V/m 20 à 50kHz, 28 V/m, 100 MHz, 14 MHz, 31 V/m, 400 MHz, 900 MHz, 39 V/m, 800 MHz, 1,8 GHz, 61 V/m, 2,6 GHz, 61 V/m, 5 GHz, 2,1 GHz, 2,4 GHz…

Les niveaux en W/kg correspondent à la puissance absorbée par le corps humain et sont donc à mesurer à l’intérieur du corps humain. Leur mesure nécessite une instrumentation lourde qui se trouve uniquement en laboratoire. Pour cette raison, l’Organisation mondiale de la santé recommande également des seuils en volt par mètre (V/m) qui sont plus simples à mesurer et qui peuvent être mesurés dans l’air en tout lieu. Les seuils en V/m garantissent que le seuil de 0,08 W/kg n’est jamais dépassé. Ces seuils en V/m dépendent de la fréquence utilisée. Ils ont, tous, le même fondement scientifique et sanitaire. Les seuils de l’OMS s’appliquent à tous les appareils et services émettant des ondes radio, et pas uniquement à la téléphonie mobile.