Tracasseries et exactions sur les populations: miliciens et Fardc au banc des accusés

Un militaire dans le Nord-Kivu
Un militaire dans le Nord-Kivu

Les pratiques inhumains et dégradants accompagnées des exactions et tracasseries sont de plus en plus relevés dans la partie est de la République démocratique du Congo, malgré les efforts déployés par les FARDC pour nettoyer ces territoires des groupes armées illégaux. Depuis une semaine, les miliciens Raïa Mutomboki sont accusés d’ériger des barrières illégales sur l’axe Burhala-Shabunda dans le Sud-Kivu, où ils exigent le paiement des taxes qui varient entre 1000 Fc (1,1 Usd) et 2 500 Fc (2, 7 Usd). Le président de la société civile de Shabunda, l’abbé Kizito Kitanga l’a dénoncé, mercredi 19 mars, au cours d’un point de presse dans lequel il a souligné que cette situation a paralysé la circulation des personnes et de leurs biens dans cette contrée, créant ainsi la rareté des produits manufacturés en provenance de Bukavu dans la cité de Shabunda et environs.

Des sources de la région renseignent que certains habitants de Mukenge, Makese, Kitako et Mabese ont abandonné leurs localités pour fuir les exactions de ces miliciens. Pour franchir les barrières routières qu’ils ont érigées, les Raïa Mutomboki exigent de l’argent. A défaut de payer, les passagers sont fouettés. Dans cette opération, ils ravissent des téléphones portables, habits et autres biens de valeurs, indique un étudiant de l’ISP/Bukavu dont le groupe a été victime. C’est ainsi que les ONG des droits de l’homme ont à nouveau appelé les groupes armés encore actifs dans le territoire de Shabunda à intégrer le processus de désarmement, démobilisation et réinsertion. Pour semer la confusion, quelques hommes armés s’adonnent au pillage des maisons, à l’extorsion des biens aux passants et au viol des femmes dans le quartier Keshero dans la ville de Goma au Nord-Kivu. Les habitants de cette ville accusent des policiers et militaires incontrôlés de causer l’insécurité et cela depuis le mois de janvier dernier. «Le 10 mars, sept hommes en uniforme armés et porteurs de machette ont pénétré dans la maison, blessé un jeune homme et violée une femme. Le 16 mars dernier, 5 maisons ont été visitées sur l’avenue Kituku. Sur l’avenue Bukama, ils ont violé une fille de 23 ans et une autre de 14 ans » s’exprime un habitant de ce quartier qui demandent plus de sécurité».

Alerté, le commissaire supérieur de la police en charge de la sécurité dans la ville de Goma, José Mbangi, parle plutôt d’une nette amélioration de la situation depuis plus de 4 mois, évoquant toutefois que cela est plus provoqué par le manque d’éclairage public, l’enclavement de certains coins et la présence d’éléments incontrôlés de l’armée et de la police ainsi que des ex-combattants. Les responsables policiers et militaires doivent prendre au sérieux ces alertes et mettre en pratique des stratégies d’éradication définitive de cette criminalité car il s’agit de perte des vies humaines et surtout des viols, acte considéré comme crime contre l’humanité. Des mesures d’encadrement sont nécessaires au niveau des éléments de la police et des Fardc pour éviter des cas graves comme celui commis il y a une année par un sergent des FARDC en état d’ébriété qui a tué sept personnes lors des obsèques organisées dans le village Mongo situé dans le territoire de Songololo dans la province du Bas-Congo. Six autres personnes avaient été blessées lors de cet incident dont un Major de la police, selon les autorités de la place.