Un marché pour valoriser l’agriculteur et l’artisan congolais, pourvu que ça dure

Les réactions sont favorables, voire encourageants après la tenue du premier salon organisé par la Délégation générale Wallonie-Bruxelles de Kinshasa et ses partenaires, le 22 février, sur la Place de la Gare centrale de Kinshasa, pour promouvoir les produits agricoles dans toute leur chaîne et le savoir-faire congolais dans l’artisanat.

AGRICULTURE et artisanat sont deux concepts intrinsèquement liés. La délégation générale de Wallonie-Bruxelles de Kinshasa et ses partenaires veulent donner une réalité concrète à cette diptyque en organisant un marché de l’agriculteur et de l’artisan congolais. L’initiative de dédier un espace à l’agriculture et à l’artisanat s’inscrit apparemment dans la durée. « Le marché sera l’occasion pour les entrepreneurs congolais dont l’activité principale repose sur la production, la transformation, la conservation et la commercialisation de produits locaux de « présenter, à l’ensemble des partenaires privés et publics, le potentiel de l’économie informelle existant dans ce domaine », expliquent les organisateurs. 

Et ils poursuivent que « cette plateforme s’offre également en opportunité pour la population congolaise de découvrir et redécouvrir les produits et services issus des terroirs locaux, tout en se familiarisant avec ceux-ci ». Par ailleurs, le marché de l’agriculteur et de l’artisan qui est avant tout une exposition, « fournira plus d’informations sur l’ensemble des points de vente où les clients finaux pourront s’approvisionner en cas de besoin ». Enfin, le marché est conçu comme « une vitrine de promotion des produits locaux de la République démocratique du Congo ». La première édition de ce marché, le vendredi 22 février, a connu une grande participation de plusieurs entreprises et institutions publiques et privées ainsi que d’ONG. Par exemple, la Société congolaise agro-industrielle, l’Office congolaise de contrôle (OCC), le ministère du Plan à travers le Centre national de coordination de la formation au développement (CENACOF), des femmes entrepreneurs de la Confédération des petites et moyennes entreprises du Congo (COPEMECO), Caritas-développement, ONG de l’Université libre de Bruxelles, le fonds de promotion de l’industrie (FPI), l’ASBL de l’hygiène et la protection de l’enfant (HPE). 

Mettre fin à l’import

Dans un article du 28 juin 2011, « La Voix du paysan congolais » écrit ceci : « Un million de tonnes de nourritures importées pour un milliard de dollars peut être évité ou réduit en République démocratique du Congo. » L’ombre de cette réflexion a plané sur la première édition du marché de l’agriculteur et de l’artisan. Ici, le débat a tourné sur l’engagement qui doit être celui de la RDC à réaliser les objectifs du développement durable (ODD) initiés par les Nations unies, particulièrement l’Objectif 2 relatif à la lutte contre la faim, à la sécurité alimentaire, à l’amélioration de la nutrition et à la promotion de l’agriculture durable. Cet état de fait est d’autant plus réel que la problématique relative à la consommation de produits locaux se pose. 

« C’est pour tenter de donner une solution à cette problématique et faisant suite aux différentes formations assurées aux groupes d’entrepreneurs locaux et dans le souci de valoriser les produits locaux que ce marché est organisé, dans un premier temps à Kinshasa avec possibilité d’une extension ultérieure dans d’autres provinces de la République démocratique du Congo », ont encore expliqué les organisateurs. Comme objectif général, « l’organisation de ce marché est une occasion privilégiée pour assurer la promotion des entrepreneurs congolais, encourager des initiatives locales et pousser les Congolais à consommer ce qui est produit localement, mais aussi permettre à l’ensemble des acteurs de trouver un espace dédié à l’échange et à la discussion autour de l’avenir de la consommation de produits locaux en République démocratique du Congo », ajoutent-ils.

Le marché vise aussi à « mettre ensemble les entrepreneurs et les institutions qui interviennent sur toute la chaîne de valeur. Ainsi, l’objectifs spécifiques sont ceux de valoriser la transformation de produits locaux, notamment l’agroalimentaire et l’artisanal ; inviter la population à consommer les produits locaux ; susciter l’esprit d’entrepreneuriat dans le secteur des produits issus de la terre et dans l’artisanat ; concrétiser les opportunités d’affaires entre les différents acteurs présents à cette activité ; faire connaître les différents points de ventes des produits locaux, partager les expériences entre les acteurs… 

Les résultats attendus 

Selon les organisateurs, l’effet recherché est que les produits locaux et leurs points de vente soient connus, des nouveaux marchés créés, la population sensibilisée sur l’existence des produits locaux mis sur le marché, les produits locaux transformés et les œuvres artisanales valorisés, des nouvelles expériences partagées entre différents participants. Qui n’ont pas manqué d’exprimer leur satisfaction à la fin de la journée portes ouvertes. 

Le marché s’adresse d’abord aux entrepreneurs congolais dont l’activité principale est basée sur les produits agricoles locaux et l’artisanat. Il s’adresse également aux autorités administratives et patronales, aux institutions financières et de micro finance, aux médias, aux structures d’accompagnement de création d’entreprise, aux artisans et étudiants en polytechnique. La population est naturellement la bienvenue car elle est la première consommatrice de ces produits. L’accès au marché est gratuit, ouvert aux entrepreneurs ayant réellement une activité productive tant dans l’agroalimentaire que dans l’artisanat, repris dans la base de données de la Délégation générale de Wallonie-Bruxelles.