Un Plan tributaire des IDE en baisse continue depuis 10 ans

Le succès du Plan directeur des investissements privés est notamment tributaire des investissements directs étrangers (IDE). L’État escompte, en effet, dans son PDIP, des IDE de l’ordre de 550 millions de dollars dans le secteur de bâtiment et travaux publics (BTP). Ainsi le secteur connaîtrait une croissance moyenne de 13 % sur la période cible. 

CES INVESTISSEMENTS sont en chute continue depuis 10 ans. De 1 808 000 000 dollars en 2007, les IDE ont continué à dégringoler : 1 726 800 000 dollars (en 2008), 951 400 000 dollars (en 2009), 638 800 000 dollars (en 2010), 210 500 000 dollars (en 2011), 6 592 645 954 (en 2012), 4 027 877 966 dollars (en 2013), 2 952 333 506 dollars (en 2014), 1 852 642 795 dollars (en 2015) selon l’Agence nationale pour la promotion des investissements (ANAPI).

De 1.808 milliard de dollars en 2007, les IDE titillaient à peine le 1 milliard en 2017, selon la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED). Déjà en 2016, elle attestait d’une réduction de 28 % des IDE par rapport en 2015, soit une injection extérieure représentant seulement 1,2 milliard de dollars. 

Selon l’ANAPI, les croissances sont lentes pour des investissements du secteur relevant du code des investissements contre une forte évolution avec forte amplitude pour les investissements du secteur minier. Les investissements miniers sont réalisés en RDC à plus de 80 % par les filiales ou succursales des entreprises étrangères. Mais il reste que la RDC est un des pays qui n’accueille pas les IDE par rapport à d’autres pays. 

Selon une étude récente réalisée par l’Université de Kinshasa sur l’impact des IDE dans l’économie nationale, des facteurs ci-après empêchent l’augmentation des IDE en RDC : faible rendement social avec comme corollaires coût de financement élevé, faible capacité d’appropriation, géographie défavorable, infrastructures déficientes, faible capital humain, dysfonctionnement de l’État, dysfonctionnement du marché, droit de propriété, corruption, fiscalité,  instabilité financière, monétaire, budgétaire, défaut  de coordination. 

Pourtant, selon le Rapport mondial sur les investissements (RAMI), édition 2010, « Avec un niveau de développement comparé à celui de la Corée du Sud et de la Chine après l’indépendance (1960, Ndlr), la RDC a vu les flux entrants des IDE progresser par rapport à d’autres pays d’Afrique. 

Cette évolution fut stoppée en 1974, pendant la crise économique aigue principalement à cause de la privatisation des nombreuses entreprises des étrangers et les politiques des grands travaux (Éléphants blancs) ». 

Et le rapport de souligner : « Ce comportement a été très décourageant pour les investisseurs étrangers et jusqu’à ce jour, la méfiance continue à exister auprès de ces derniers. La RDC a connu un désinvestissement net (-7 125 200 dollars) après la suspension de la coopération entre les institutions de Breton Wood. Les mesures de redressement commencèrent à donner des résultats en 2001, année de reprise de relations avec le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale ».