Un réseau de faussaires démantelé à la DGRK

L’administration fiscale urbaine a mis la main sur une importante quantité de timbres contrefaits destinés au paiement de la taxe automobile. 

Le centre de perception de la DGRK à Binza Macampagne.
Le centre de perception de la DGRK à Binza Macampagne.

Quelques jours seulement après le lancement de l’opération vente de vignettes pour l’exercice 2014-2015, la Direction générale des recettes de Kinshasa (DGRK) s’est vite rendu compte de l’existence d’un réseau parallèle de vente. Il s’agit d’un groupe de gens non attitrés qui profitaient de l’ignorance des propriétaires de véhicules pour leur proposer des vraies fausses vignettes. Mais la principale régie financière de Kinshasa refuse de divulguer la moindre information sur cette affaire, encore moins sur la quantité de timbres qui auraient déjà été écoulées et sur la catégorie d’assujettis qui auraient été victimes de ce réseau de faussaires. Des sources proches du dossier laissent entendre qu’il s’agirait d’agents maison, étant donné que ce n’est pas la première fois que ce genre de scandale éclate à la DGRK. Sur ce dossier, les responsables de la Direction générale des recettes de Kinshasa gardent le silence sur une probable récupération des vignettes contrefaites, invoquant des raisons d’enquête. Ils se contentent seulement de calmer les esprits en invitant les assujettis, en particulier les propriétaires de véhicules ou de motos, à s’adresser uniquement aux guichets de la DGRK ouverts dans les agences agréées de la Banque internationale pour l’Afrique au Congo (BIAC).

Recouvrement forcé 

C’est depuis novembre 2015 que la Direction générale des recettes de Kinshasa a lancé une opération de recouvrement forcé après cinq mois de campagne pour l’achat volontaire de vignettes. Force est de constater que les Kinois ne s’étaient pas empressés de se mettre en règle. C’est ainsi que la DGRK a lâché sa brigade de contrôleurs visibles par leur gilet vert fluorescent sur les principales artères de la capitale. « Par crainte de voir leurs véhicules envoyés à la fourrière, la plupart des automobiles se sont laissé arnaquer. Ils ont sans doute été attirés par le prix bas de la fausse vignette. C’est évident que beaucoup sont tombés dans le panneau parce qu’il est difficile de distinguer le vrai du faux », explique un agent de la DGRK. À la régie financière, certains agents affirment que la gestion des recettes provenant de la vente de vignettes a, plus d’une fois, provoqué un bras de fer entre l’hôtel de ville et l’Assemblée provinciale de Kinshasa. Le prédécesseur de Jean-Claude Mwissa, l’actuel directeur, a justement été éjecté de son poste à la suite d’une interpellation à l’Assemblée provinciale.