AN I : amélioration du climat des affaires et promotion de l’entrepreneuriat et de la classe moyenne

L’État congolais ayant levé l’option du libéralisme économique, pour le 1ER Ministre, il va sans dire que l’exploitation de nos différentes potentialités repose largement sur les investissements privés que nous sommes appelés à attirer et à sécuriser.

RIEN À FAIRE, l’amélioration du climat des affaires, la promotion de l’entrepreneuriat et de la classe moyenne apparaissent aux yeux de Sylvestre Ilunga Ilunkamba comme des « nécessités impérieuses ». C’est dans cette optique qu’il a engagé son gouvernement à finaliser le processus de mise en œuvre du Traité et des Actes uniformes de l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA) ; à mettre en place une Charte d’investissement qui va activer un système fiscal relatif aux nouvelles sociétés industrielles, ainsi qu’aux grandes, petites et moyennes industries exportatrices ; à suivre et appliquer les indicateurs d’appréciation du climat des affaires édictés par le Doing Business ; à susciter la culture entrepreneuriale pour permettre l’émergence d’une classe moyenne congolaise. 

À ce sujet, le 1ER Ministre a engagé son gouvernement à veiller particulièrement à « l’application rigoureuse de la loi portant sur les activités de sous-traitance, afin d’amener les sociétés minières et autres grandes entreprises à conclure des contrats de prestation de services et d’exécution de travaux avec des petites et moyennes entreprises congolaises ».  D’après lui, c’est par ce biais que le gouvernement peut les aider à s’affirmer compétitivement sur le marché, et ainsi contribuer à l’élargissement de la base d’une classe moyenne nationale. 

En septembre dernier, Sylvestre Ilunga Ilunkamba a réaffirmé que le gouvernement va s’assurer également que s’applique désormais sans faille la législation sur le petit commerce réservé aux seuls nationaux. « Parce que nous parlons des investissements et autre conduite des affaires, je voudrais vous faire part de la volonté qui anime votre gouvernement à favoriser, à travers un accompagnement spécifique et particulier, l’émergence des grands hommes et grandes femmes d’affaires congolais. » 

En effet, a fait savoir le 1ER Ministre, ce n’est pas juste que dans un pays comme le nôtre, que l’on continue à s’accommoder de la triste réalité qui voudrait que les grandes fortunes n’appartiennent qu’à des étrangers, et que les autochtones ne courent que derrière les petits intérêts. « J’en appelle à toutes celles et à tous ceux des Congolais qui souhaitent entreprendre, d’avoir le courage de le faire. N’attendons plus le travail des autres, créons nous-mêmes du travail. »

Diversifier l’économie 

Le septième pilier du programme du gouvernement se rapporte à la diversification de l’économie et à la création de conditions d’une croissance inclusive. Grâce au dynamisme de son secteur extractif, la République démocratique du Congo figure parmi les pays de l’Afrique subsaharienne à avoir enregistré des taux de croissance économique remarquables au cours de la dernière décennie. Cependant, l’analyse du 1ER Ministre est que cette croissance s’est avérée à la fois sujette aux aléas de la conjoncture internationale et globalement peu créatrice d’emplois directs. La majorité de la population estime n’avoir pas tiré profit des effets de cette croissance. Les retombées sociales engrangées tendent à se limiter à quelques îlots géographiques, du fait notamment de la faible intégration économique, d’une part, entre les divers secteurs productifs, et, d’autre part, entre les différentes régions de notre pays.  Par ailleurs, poursuit-il, faute d’opportunités économiques et sociales viables dans l’arrière-pays, nous assistons, de plus en plus aujourd’hui, à l’exode rural et au dépérissement du secteur agricole. La montée des pressions démographiques dans les grands centres s’est accompagnée d’une urbanisation incontrôlée, du chômage de masse, sinon de la prolifération des activités de survie, le désœuvrement et l’apparition du grand banditisme.  « Face à cette situation, votre gouvernement, fort de la volonté de toujours placer l’homme au centre de ses actions, entend œuvrer pour la diversification de l’économie et pour une croissance véritablement inclusive, c’est-à-dire impliquant une plus large participation de la population tant au processus de création de richesses qu’au partage des fruits de ladite croissance. » 

S’agissant de la diversification de l’économie, le gouvernement a projeté des actions dont la redynamisation de l’agriculture vivrière, industrielle et pérenne, la pêche et l’élevage ; la consolidation de la base industrielle en favorisant une plus large transformation locale des produits agricoles et miniers ; l’implantation des parcs agro-industriels et des Zones économiques spéciales (ZES) ; le développement et la rentabilisation du tourisme ; l’accroissement de l’implication économique des acteurs nationaux par l’élargissement de la classe moyenne nationale, à travers des contrats de sous-traitance en faveur des PME et PMI. 

Sylvestre Ilunga Ilunkamba a déclaré : « Ma conviction, confortée du reste par la vision du chef de l’État, est que la principale richesse de notre pays, contrairement aux idées reçues, n’est ni le cobalt, ni l’or, ni le cuivre ni même le diamant, mais plutôt l’agriculture, source d’une véritable croissance économique inclusive. » 

Et de poursuivre : « Ce secteur mérite donc toute notre attention en raison de son caractère intensif en main-d’œuvre ainsi que de sa capacité à contribuer efficacement à la lutte contre la pauvreté, laquelle est aujourd’hui aggravée par une véritable crise alimentaire et nutritionnelle, chose inconcevable dans un pays comme le nôtre ! » 

Les services, dont le tourisme, s’offrent aussi comme un secteur porteur d’emplois. Le tourisme, considéré sous d’autres cieux comme un secteur à haut rendement, paraît à ce jour insuffisamment exploité dans notre pays, a analysé le 1ER Ministre. « Il bénéficiera désormais de plus d’attention de mon gouvernement, qui s’emploiera à mettre à profit les possibilités offertes par la nouvelle loi sur le tourisme pour rentabiliser les nombreux sites touristiques qui existent dans toutes nos provinces. » 

Inclusivité 

Pour le 1ER Ministre, l’inclusivité de la croissance implique d’améliorer l’aménagement du territoire national notamment en brisant l’enclavement qui frappe plusieurs portions de celui-ci. Au-delà de l’immédiat, qui touche à la réhabilitation ou la construction des routes d’intérêt national et celles de desserte agricole, il a engagé son gouvernement à entrevoir sérieusement le réexamen du schéma national d’aménagement du territoire pour sa plus grande transversalité, en y incluant la problématique des infrastructures de transport, de l’énergie, de communication et de télécommunication, qui peuvent permettre de bâtir l’économie numérique dans notre pays. 

« L’inclusivité de la croissance que nous envisageons est un processus qui va s’étaler dans le temps. Il nécessite un cadre de programmation des actions qui soit consensuel et élaboré de manière participative, en impliquant l’ensemble des parties prenantes à l’action de développement. C’est pourquoi, mon gouvernement envisage de relancer, dans les meilleurs délais, la reprise de la finalisation du Plan national stratégique de développement (PNSD) initié en 2015. »