Angola : 23 milliards $ d’investissements dans l’électrification

Ils sont une dizaine à avoir fait le déplacement mi-mars à Luanda. Représentants de PME ou de grands groupes, connaisseurs de l’Afrique ou novices, ce sont tous des acteurs français du secteur de l’électricité à la recherche de nouveaux marchés.

Sorti dévastée d’une violente guerre civile en 2002, l’Angola est en pleine reconstruction depuis une décennie grâce à son pétrole. Mais aujourd’hui, seul un tiers de sa population a accès à l’électricité sur un territoire grand comme deux fois et demie la France et peuplé de 24 millions d’habitants.

D’ici à 2025, le gouvernement veut faire doubler ce taux d’électrification pour le faire passer à 60 %. Il a donc fait de l’énergie l’un des axes majeurs de son plan de développement 2013-2017. Sur cette période, il a prévu de construire sept centrales thermiques à Luanda, douze en province et 2 500 kilomètres de lignes électriques avec leurs sous-stations associées. Au total, ce sont près de 23 milliards de dollars d’investissements qui doivent être réalisés : 12 milliards ayant déjà été sécurisés, il en reste 11 à trouver auprès de partenaires et futurs investisseurs.

Tous ces projets doivent permettre à l’Angola de multiplier par deux sa production d’électricité afin de répondre à la hausse annuelle de la demande de 12 %. « Notre capacité de production, d’environ 2 162 mégawatts (MW) installés, doit plus que doubler pour atteindre 5 000 MW », a souligné fin 2014 le ministre de l’énergie et de l’eau João Baptista Borges. Pour ce faire, l’exécutif angolais compte exploiter au maximum la richesse hydrique du pays, à commencer par le fleuve Kwanza, qui a donné son nom à la monnaie nationale.

Ainsi, les sites de Cambambe (960 MW) et Capanda (520 MW), qui alimentent la capitale angolaise, ont été rénovés pour augmenter leur capacité. Plus en amont, à Lauca, un barrage d’une capacité de 2 060 MW doit voir le jour en 2018 suivi d’un autre, d’une capacité de 2 050 MW, à Caculo Cabaça.

Et ce n’est pas tout : il y a la construction d’une première centrale combinée à Soyo dans le nord du pays afin d’utiliser le gaz associé à la production pétrolière, l’électrification des campagnes, l’édification d’un système national haute tension et l’interconnexion avec les réseaux voisins de la Namibie et de la République démocratique du Congo. Le Monde Afrique