Fin d’une ère pour le Real Madrid

Au lendemain de l’élimination brutale du Real Madrid en 8è de finale de la Ligue des champions européenne de football, la débâcle est encore difficile à digérer par la presse locale, qui accable les Merengue qu’elle estime déjà en fin de cycle.

C’EST UNE SAISON « tragique » pour le plus grand club dans l’histoire du football mondial. Le Real Madrid est tombé de très haut, mardi soir 5 mars. Sur le toit de l’Europe depuis 2016 avec trois Ligues des champions remportées d’affilée – avec un certain Cristiano Ronaldo au sommet de son art et peut-être aussi de sa gloire, qui sait ? -, les Merengue se sont fait éliminer en 8è de finale de l’édition 2018-2019 de la Ligue des champions européenne en prenant « une énorme claque » à domicile par l’Ajax Amsterdam (1-4), après avoir pourtant remporté la manche aller (1-2). 

Une chute vertigineuse qui continue de faire évidemment des vagues à Madrid. Au lendemain de cette humiliation à domicile, les deux principaux quotidiens de la capitale espagnole n’ont pas fait dans la dentelle. La Une de Marca a été la plus forte: « Ici gît une équipe qui a fait l’histoire ». Un titre puissant qui s’impose au milieu d’une photo du (stade) Santiago-Bernabeu parsemé, surplombé du tableau d’affichage rappelant le vertige du score (1-4). Trois adjectifs complètent cette première page sans autre titre: « humiliant, fin de cycle, irremplaçable ». 

Celle de As angle sur l’enchaînement de désillusions vécues par la bande de (l’entraîneur) Santiago Solari en l’espace de quelques jours avec ce titre: « semaine tragique », illustré par une photo des joueurs de l’Ajax célébrant leur succès dans un stade quasiment vide. « En six jours, Madrid se retrouve sans Coupe, sans Liga et sans Champions League », rappelle le quotidien en référence aux deux échecs face au FC Barcelone la semaine d’avant (0-3 en Coupe du Roi et 0-1 en Liga).

Le tout en soulignant les sifflets contre (le président du club) Florentino Perez, les slogans « Florentino Démission » ou les chants en faveur de Cristiano Ronaldo. « Madrid fut un désastre dans les deux surfaces. Lucas Vinicius et Bale se sont blessés. » Les quotidiens catalans n’ont pas manqué de souligner la débâcle du grand ennemi comme Sport qui fait sa Une sur « La fin d’une ère ». Le Mundo Deportivo y va fort aussi: « Rien de rien ».

Propos déplacés cher payés

À la suite de propos déplacés concernant le Real Madrid et certains des joueurs à la suite de la défaite face au FC Barcelone en Coupe du Roi (0-3), Alvaro Benito, l’entraîneur de la réserve, a été démis de ses fonctions par le club madrilène. 

Il y a des choses qu’un entraîneur ne peut pas dire. Du moins pas dans la sphère publique. Après avoir été éliminés en demi-finales de la Coupe du Roi face au FC Barcelone (0-3), les joueurs du Real Madrid se sont attirés les foudres de la presse madrilène, mais pas que.

À l’issue de cette rencontre, Alvaro Benito a critiqué certains joueurs du club. « Les deux premiers buts encaissés sont largement évitables. Le problème pour moi est qu’il y a des joueurs loin de leur niveau actuellement. C’est un vrai problème » a-t-il déclaré. Ce qui a, évidemment, déplu aux dirigeants du club, qui ont décidé de limogé l’entraîneur. Une personne exemplaire, selon Iker Casillas, l’ancien gardien du Real.

Conscient de ses erreurs, Alvaro Benito n’a pas contesté la décision de ses supérieurs et a tenu à rendre un dernier hommage au Real Madrid en le remerciant via son compte Twitter: « Je quitte mon club de cœur avec la conscience tranquille, a déclaré l’Espagnol. C’est un honneur d’avoir eu l’opportunité de diriger cette équipe. Je respecte la décision du club et espère que ça ne sera pas un adieu définitif. » 

Une déclaration à laquelle Iker Casillas n’a pas hésité à réagir en louant l’entraîneur: « Vous êtes une personne exemplaire. Un vrai Madrilène ! Je suis sûr que vous allez revenir et que ce club sera plus grand ! Bonne chance dans cette nouvelle étape et j’espère que vous continuerez à donner des leçons de football partout où vous irez. »