Glencore fait un retour à la Zorro au Katanga

On s’active sur les marchés boursiers à la suite de la remontée des cours des matières premières. Le contexte est favorable pour certaines multinationales de prendre des participations ici et là.

 

L’actionnariat change de visage dans deux grands sites miniers en République démocratique du Congo. En casquant 1 milliard de dollars, la multinationale anglo-suisse Glencore reprend le contrôle (total) de la mine de cobalt de Mutanda (MUMI) au magnat israélien Dan Gertler, en rachetant (924 millions de dollars) la participation restante de 31 % détenue par son partenaire Fleurette Group. Les deux parties ont également conclu un accord visant à augmenter de 10,25 % la participation de Glencore dans la filiale Katanga Mining, pour un montant de 38 millions de dollars. Selon des sources proches du dossier, cette opération qui se chiffre en réalité à 962 millions de dollars, offre à la multinationale une majorité confortable (86 %) dans l’actionnariat de la mine de cuivre du Katanga. « C’est un deal qui signifie un meilleur contrôle de ses actifs pour Glencore, au moment où les cours du cuivre et du cobalt enregistrent un trend positif », explique-t-on. C’est aussi signe que la séparation est désormais nette entre les actifs de Dan Gertler et ceux de Glencore.

Les mêmes sources soulignent que l’opération a été conclue entre Glencore et Fleurette Group. Selon les termes de ces deux accords, Glencore versera 534 millions de dollars en espèces à Fleurette Group, après le remboursement de toutes les dettes que lui doivent la compagnie du milliardaire israélien Dan Gertler et ses filiales. Les deux transactions permettent ainsi à la 6è plus grande compagnie minière au monde de détenir désormais à 100 % le projet Mutanda, et à 86,33 % le projet Katanga. MUMI (Mutanda Mining) est considérée comme  la plus grande mine de cobalt au monde. Cette acquisition représente une sortie de crise pour Glencore qui a été fortement impacté par la crise des matières premières.

Réaction positive

En effet, l’opérateur minier a été poussé à vendre l’équivalent de 10 milliards d’actifs pour éponger ses dettes. Après près de 20 mois de baisse, le cours du cuivre a repris des couleurs, alors que le cobalt, élément essentiel aux batteries au lithium-ion a enregistré une hausse de 75 % depuis le début de l’année en cours. La production de cobalt de MUMI, qui opère dans le Sud de la RDC, a augmenté de près de 50 % l’année dernière à 24 500 tonnes, selon Glencore. En comparaison, la production mondiale du métal a totalisé 110 000 à 120 000 tonnes en 2016, selon le fournisseur Darton Commodities Ltd. MUMI a également produit 213 300 tonnes de cuivre. Le marché a positivement réagi à cette acquisition. Les actions de Glencore ont gagné 2,6 % pour clôturer à 328,95 pence à Londres, le seuil le plus haut depuis novembre 2014.

Cette embellie témoigne par ailleurs de la meilleure santé financière de la multinationale anglo-suisse, alors qu’elle a, comme tous les géants miniers, subi les contrecoups de la chute mondiale des prix des matières premières. Cette année, la Banque mondiale prévoit que le prix du cuivre augmentera à 5 400 dollars la tonne, comparativement aux 4 868 dollars la tonne de l’année passée. Hausse dont devrait tirer plein profit la compagnie anglo-suisse sur ses actifs congolais. La mine Mutanda à Kolwezi au Katanga a produit de janvier à septembre 2016, 162 300 tonnes de cuivre et plus de 18 000 tonnes de cobalt. Elle est considérée comme l’un des principaux actifs de croissance de Glencore et une des plus grandes mines en RDC. Quant à Katanga Mining, elle opère en RDC sur la mine à ciel ouvert KOV, la plus grande source du cuivre de haute qualité au monde.