Hémorroïdes : il ne faut pas trop attendre avant de consulter

L’inconfort et les douleurs doivent pousser à voir son médecin. Pourtant trop de patients attendent et ne se soignent pas.

LES hémorroïdes sont de petits paquets vasculaires, à l’intérieur de la partie haute du canal anal (hémorroïdes internes), mais aussi sous la peau, à la sortie de l’anus (hémorroïdes externes). Ils peuvent être responsables de sang dans les selles, de douleurs ou encore de démangeaisons. Or, face à ces symptômes, trop souvent encore considérés comme tabous, trop peu de patients consultent. Il faut dire que des périodes d’accalmie succèdent souvent spontanément aux moments les plus douloureux ou inconfortables. Résultat : les malades attendraient en moyenne 18 mois avant d’en parler à leur médecin. Ce qui est une erreur selon le Dr Godeberge, gastro-entérologue à Paris, interrogé par nos confrères de Fréquence Médicale, un site d’information destiné au corps médical.

Même si cette affection est bénigne, des saignements dans les selles ne doivent pas être pris à la légère. Le médecin peut explorer le rectum et la partie basse du côlon par un examen peu douloureux, appelé rectosigmoïdoscopie. Derrière ce terme barbare se cache un acte court (une quinzaine de minutes) et bien supporté. Le coloscope utilisé est court et ne nécessite donc pas l’usage d’une anesthésie. Seule contrainte : effectuer un lavement la veille de l’examen et un autre deux heures avant. Si vous ne saignez pas, l’examen consistera simplement en un toucher rectal. 

Cette consultation permet d’écarter toute autre cause (cancer polype, infection sexuellement transmissible, inflammation, etc.) et de délivrer des conseils d’hygiène au patient. Principalement, augmenter son apport en fibres, bouger, boire suffisamment chaque jour et éventuellement prendre des laxatifs doux pour ramollir les selles et faciliter leur expulsion. Certaines infusions (marron d’Inde, vigne rouge, petit houx…), à prendre trois ou quatre fois par jour, peuvent aussi stimuler la circulation sanguine et aider à résorber ces excroissances veineuses. Dans tous les cas, qu’il s’agisse d’une simple gêne ou de saignements dans les selles, parlez-en à votre médecin. Il en a vu d’autres !

Les bons réflexes

Les hémorroïdes sont souvent occasionnées par des efforts de poussée en allant à la selle. Luttez contre la constipation en buvant beaucoup d’eau et en adoptant une alimentation riche en fibres (fruits et légumes frais et secs, céréales complètes, amandes, germe et son de blé). Pour tonifier les veines, il est conseillé de privilégier les aliments riches en vitamine C (agrumes, persil, épinard…), en vitamine E (huile végétale, germe de blé, soja, céréales complètes…), en vitamine B3 (fruits rouges, levure de bière) et en sélénium (ananas, poisson, céréales). En période de crise, il convient d’éviter les mets épicés, les condiments (moutarde..), le café et les boissons alcoolisées.

Pour soulager la douleur, il faut appliquer après la toilette et après chaque selle, du bout du doigt, une goutte d’huile essentielle de lentisque pistachier, à la fois adoucissante et veino-tonique. Quant aux bonnes habitudes anti-hémorroïdes, il est conseillé de pratiquer régulièrement du Pilates, gym kiné, yoga… pour renforcer la ceinture abdominale, assurer un meilleur soutien des organes pelviens et éviter les poussées vers le bas.

Ou faire de la phytothérapie, c’est-à-dire faire usage de plantes indispensables en cas de crise. Comment ? Il suffit seulement de verser dix gouttes de teinture-mère de calendula dans une bassine d’eau fraîche et faire un bain de siège. Idéal pour atténuer la douleur et favoriser le retour veineux et la cicatrisation. Ou encore faire une cure d’oligo-éléments (type Oligosol ou Granions) en associant manganèse et cobalt, à raison d’une dose par jour pendant 3 à 4 semaines pour lutter contre les troubles circulatoires.