Kibali Gold Mines sommé de mettre la main à la poche

Un lingot de métal jaune (Photo Wikipédia)
Un lingot de métal jaune (Photo Wikipédia)

Le ministre provincial des mines de la Province Orientale réclame plus de 2 millions de dollars à l’entreprise aurifère active en Ituri depuis plus d’une année déjà.

La société minière Kibali Gold Mines doit à la Province Orientale, quelque 2,645.134 millions de dollars dans le cadre de la redevance minière prévue par le Code minier. C’est ce qui ressort des déclarations faites par Paulin Odiane, ministre provincial des Mines avant de préciser qu’aux termes de ce code, une rétrocession de 40 % doit être versée à la province productrice dont 15 % pour la zone d’exploitation qui est le territoire de Watsa, en Ituri, à 700 km de Kisangani. A en croire Paulin Odiane, Kibali Gold Mines a produit plus ou moins 7.181 kilos d’or depuis le début de son exploitation en 2013. A ce jour, cette société n’a encore rien payé à la province, malgré toutes les démarches menées et plusieurs rencontres.

Pour sa part, le député provincial Omer Badiabane, le gouvernement provincial doit contraindre la société Kibali Gold Mines à verser sa quote-part à la Province Orientale à l’instar d’autres provinces comme le Katanga où les 40 % sont retenus à la source. Le député provincial de Watsa, Patrice Batiambale a affirmé de son côté que le ministre national des mines a promis de régulariser cette situation afin de favoriser le développement économique et social du territoire de Watsa et celui de la province avant d’ajouter que Kibali Gold respectait jusqu’à présent ses engagements.

Le projet Kibali a produit son premier lingot d’or le 24 septembre 2013. Son investissement initial se chiffre à 1,7 milliard de dollars, constitué de capitaux apportés par Randgold et Anglogold Ashanti. La société exploite un gisement dont les réserves sont estimées à 11 millions d’onces. La mise en fonction de la mine avait provoqué la délocalisation de plus de 4.000 foyers de 14 villages situés sur le site.

Véritable exploit géologique, métallurgique, de l’ingénierie et de la logistique, Kibali a vu le jour dans l’une des régions les plus reculées du pays, dépourvues d’infrastructures et de voies de communication et en proie à une insécurité chronique du fait des groupes armés qui y sévissaient alors. Randgold Resources détient 45 % de la mine, à parité avec le sud-africain Anglogold Ashanti. L’Etat congolais est propriétaire des 10 % restants, à travers la Société minière de Kilo-Moto (SOKIMO). D’autre part, entre cette dernière et Kibali, les violons sont encore loin de s’accorder. Depuis plusieurs mois en effet, la Sokimo accuse Kibali Gold Mining de ne pas s’acquitter de la redevance alors qu’elle lui a cédé des gisements d’or en Ituri depuis mars 2009. A en croire les dirigeants de Kibali, « la redevance est payée régulièrement à l’Etat congolais conformément aux lois qui existent ». « Si la Sokimo veut que nous allions encore dans d’autres contrats qui peuvent être négociés différemment, Kibali est tout à fait à l’aise pour en discuter. Mais, nous n’allons pas changer les contrats qui nous lient actuellement à la Sokimo », expliquait il y encore peu Mark Bristow, le DG de Kibali.

En 2014, la production attendue de Kibali devrait atteindre 18 tonnes d’or. A plein régime, la production annuelle va augmenter jusqu’à atteindre 22 tonnes d’or. Chaque partenaire voudrait mettre la main sur le pactole en vue.