La Miba peine à relancer sa production

La traversée du désert pour cette entreprise d’exploitation des diamants au Kasaï Occidentale se poursuit, malgré un timide élan de relance des activités.

La MIBA réalise actuellement une faible production d’environ 30 carats de diamants industriels. (DR)
La MIBA réalise actuellement une faible production d’environ 30 carats de diamants industriels. (DR)

Hier, considérée comme l’une des principales entreprises génératrices des recettes en RDC, aujourd’hui, la Minière de Bakwanga (MIBA) se retrouve dans une situation chaotique. Au manque d’investissements, s’ajoutent des dettes pouvant aller jusqu’à 9 millions de dollars. Pourtant, pour permettre à cette industrie du diamant de relancer ses activités, à l’arrêt depuis 2008, un plan d’urgence a été mis en place par l’actuelle équipe dirigeante. Cette entreprise avait besoin de 20 millions de dollars, sollicités auprès du gouvernement congolais, pour réhabiliter ses unités de production. 10 millions seulement ont été obtenus, sans trop bouger les choses. A tous ces problèmes, viennent se greffer celui de la spoliation de son patrimoine foncier.

Progrès insignifiants  

Les 10 millions de dollars obtenus du gouvernement, pour la relance de production de la MIBA, n’ont pas trop bougé les choses. 

Contrairement aux années précédentes, en 2014, la production de la MIBA a commencé à donner quelques signes positifs. L’entreprise enregistre actuellement une production de trente mille carats de diamants industriels, soit une moyenne journalière de deux mille carats, selon les statistiques de sa direction d’exploitation. Ce redressement est confirmé par la Chambre des mines de la RDC, dans son rapport intermédiaire d’activités du premier trimestre. « Le redressement de la production de la MIBA progresse de 3,5% en rythme annuel, en 2014 », précise ce rapport qui projette « une production de 180.000 carats, à la fin de l’année » Pour ce trimestre, la Chambre des mines note que « cette production a atteint 45.085 carats pour une valeur totale de 1.240.597 dollars américains, soit un prix moyen de 27,52 dollars, le carat. » Comparativement à la moyenne mondiale, qui se situe autour de 120 dollars, la Chambre des mines constate que la valeur de la production de la MIBA est insignifiante.

Prédominance de la production artisanale   

Les difficultés de la MIBA permettent aux exploitants artisanaux de sortir la tête. La production artisanale s’est renforcée, au cours du premier trimestre de l’année. La Chambre des mines chiffre les exportations artisanales à un volume de près de 4,117 millions de carats, pour une valeur totale de 121, 984 millions de dollars, contre 3,175 millions de carats, valant 47,342 millions de dollars, en 2013. Concernant ces exportations, ce rapport relève une augmentation de 73%. Cette augmentation s’accompagne de celle de la valeur du prix du diamant congolais dont la moyenne, pour les trois premiers mois, a été doublée, passant de 14,91 dollars, à 29,62 dollars, par carat.

Depuis sa descente aux enfers, la production de la MIBA est en déséquilibre. En mars 2014, elle a connu une baisse en volume d’exploitations. Cela s’est expliqué par la diminution du préfinancement de l’exploitation artisanale, par les comptoirs.

INFO BOX

  • La MIBA est une société mixte, dont 80% d’actions sont détenus par l’Etat congolais et le reste par des investisseurs étrangers.