Le Gouv de la BCC rassure les entrepreneurs sur la reprise de l’activité

 Pour Deo Gracias Mutombo, les signes de la reprise pointent à l’horizon. Il le croit ferme, après le recul observé en 2016, et l’a déclaré à l’issue de la réunion du Comité de politique monétaire, le 7 février. 

Ce n’est pas encore l’accalmie, mais une légère amélioration des activités économiques est observée, selon le gouverneur de la Banque centrale du Congo (BCC), Deo Gracias  Mutombo Mwana Nyembo. Cette légère embellie est impulsée essentiellement par le secteur primaire, à savoir les industries des secteurs naturels : hydrocarbures, forêts et mines. Le gouverneur de la BCC note que le solde d’opinions des chefs d’entreprises au mois de janvier s’est établi à 4,3 % contre -7,1 % au mois de décembre 2016. Sur le marché des biens et des services, Deo Gracias Mutombo relève que le mois de janvier a été marqué par un ralentissement du rythme de formation des prix intérieurs, attesté par une inflation mensuelle de 1,424 % contre 4,194 % le mois précédent. À la  période correspondante de 2016, l’inflation s’était située à 0,079 %.

À politique inchangée, ce trend (tendance) porterait le taux d’inflation à fin décembre 2017 à 21,73 % et en glissement annuel à 12,84 % contre un objectif de 7,0 %.

Resserrement des dépenses

Pour ce qui est des finances publiques, l’exécution du Plan de trésorerie du secteur public en janvier s’est clôturée par un excédent de 19,3 milliards de CDF contre un déficit de 33,7 milliards à la période correspondante de 2016. Le gouverneur Mutombo a précisé que ce résultat tient au resserrement des dépenses publiques. Sur le marché des changes, le Comité de politique monétaire (CPM) a noté la poursuite de la dépréciation du taux de change sur les deux segments du marché. Les cours interbancaire et parallèle moyen ont enregistré des dépréciations mensuelles respectivement de 5,08 % et de 2,60 %, s’établissant respectivement à USD/CDF 1 280,59 et USD/CDF 1 303,00 à fin janvier. Pour lisser les fluctuations du taux de change, particulièrement à la deuxième quinzaine du mois, la Banque centrale est intervenue par la vente des devises d’un import de 50 millions de dollars. Ainsi, les réserves de change se sont établies à 789  millions de dollars, soit moins de 4 semaines d’importation.

Sur le plan monétaire, à fin janvier, la situation monétaire intégrée indique une légère baisse de la masse monétaire de 0,40 %, impulsée par la baisse des avoirs extérieurs. S’agissant des conditions monétaires, le CPM relève que le taux débiteur des banques commerciales s’est maintenu autour d’une moyenne de 14,5 % pour les prêts en devises et à 15,7 % pour ceux en monnaie nationale, eu égard au dernier relèvement du taux directeur de la Banque centrale à 14 %. Le CPM a donc décidé de maintenir inchangé le dispositif actuel pour observer encore la réaction du marché aux dernières mesures prises. Ainsi, le taux directeur demeure à 14 %. Les coefficients de la réserve obligatoire sur les dépôts en devises à vue et à terme sont respectivement à 13 % et 12 % et ceux pour les dépôts en monnaie nationale à vue et à terme à 2 % et 0 %. La régulation de la liquidité va se poursuivre avec le Bon BCC.

Pesanteurs politiques 

Par ailleurs, le CPM prévoit cette année un sensible relèvement des cours des matières premières afférents au secteur industriel, impulsé par le resserrement de l’offre et l’augmentation de la demande. À fin janvier, le cours du cuivre s’est établi, en moyenne, à 5 706,88 dollars la tonne, soit une progression mensuelle de 0,7 %. Le CPM reste persuadé qu’en dépit de cette timide reprise qui constitue une aubaine pour la stabilisation de l’économie nationale, il est indispensable pour le gouvernement d’engager des réformes robustes à l’effet de diversifier la base productive et de renforcer durablement la résilience de l’économie aux chocs exogènes. Mais de l’avis des experts, l’économie étant fille d’ordre…politique, un probable insuccès des négociations politiques sous la médiation de la CENCO, par ailleurs suspendues à la question des obsèques du leader de l’opposition, Etienne Tshisekedi, pourrait remettre en cause l’élan de la relance économique actuelle.