Le Kongo Central demande des subventions

L’ananas connaît un succès formidable au Bas-Congo devenu Kongo-Central. La production a presque doublé en 20 ans. Cependant, les planteurs éprouvent des difficultés pour évacuer leur production vers les centres de consommation et/ou pour la transformation au niveau local. 

La mauvaise passe que traverse l’ananas africain frais à l’exportation peut être une chance pour le développement des marchés locaux et régionaux, pense Modeste Mbadu Kinsala, ingénieur agronome et planteur à Kinzao Mvuete dans la province du Kongo-Central. Cette contrée produit de l’ananas en très grande quantité pour sa propre consommation et pour celle de Kinshasa, la capitale du pays.

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De petites productions locales de transformation peuvent toutefois se développer si le ministère de l’Agriculture ainsi que celui des PME leur viennent en aide, à l’instar des pays voisins. Par exemple, en Ouganda, l’entreprise Britannia Allied Industries incite à cultiver l’ananas pour la fabrication de jus destinés au Rwanda, au Kenya et à l’Union Européenne.

Au Burundi, les agriculteurs apprécient ce fruit qui leur procure des revenus réguliers car il se récolte toute l’année grâce à l’induction florale. «Le salut pour les planteurs du Bas-Congo passerait donc plutôt par des marchés, des niches plus rémunérateurs. L’ananas de cette province reste une valeur sûre et offre une qualité irréprochable. La culture vraiment mécanisée sera d’un très bon apport pour permettre à la RDC de se classer parmi les grands producteurs africains comme le Nigeria (près de 900.000 tonnes), le Kenya (environ 600.000 tonnes) qui, avec des exportations, quoique modestes (de l’ordre de 2.000 tonnes), montent régulièrement sur le créneau original de la savoureuse variété pain de sucre», déclare cet ingénieur.

Selon la FAO, près de 19 millions de tonnes ont été produites, en 2007, dans le monde. Les prévisions les plus optimistes des experts pour 2015 sont déjà dépassées. L’essentiel de la production mondiale se fait en Asie, championne des jus et des conserves, et en Amérique latine qui transforme peu mais exporte énormément vers l’Union européenne et les États-Unis, en frais et par bateau.

«L’ananas jouit d’une réputation de fruit sain diététique qui n’est sans doute pas étrangère à son succès au Nord. Un autre défi pour la province du Kongo Central pour la recherche est de développer des variétés plus résistantes aux parasites du sol et aux chocs pendant le transport», conclut Modeste Mbadu Kinsala.