Les participants, tous ou presque, ont pris Congo Airways

Beaucoup de gens ne misaient même pas une pièce sur la nouvelle compagnie aérienne à sa création. Au fil du temps, le nouveau management a relevé le défi, en faisant vraiment d’elle la première dans la préférence des voyageurs dans le pays en si peu de temps. 

C’est un fait qui ne saurait passer inaperçu. Venus de partout, les participants à la 18è édition de la Semaine minière de la RDC ou DRC Mining Week ont, pour la plupart, voyagé à bord des avions de Congo Airways en partance de Kinshasa pour Lubumbashi, la ville hôte de ce meeting d’affaires annuel. Lundi 11 juin, à bord de l’un des avions de la compagnie nationale (Vol 8Z 221), une hôtesse nous confie : « Aujourd’hui, c’est full passagers ». Et nous reconnaissons beaucoup de visages, des habitués du meeting tout comme ceux qui s’y rendent pour la première fois : chefs d’entreprise, cadres supérieurs des sociétés, fonctionnaires de l’État, journalistes, activistes de la société civile… « Où vas-tu ? », « Je vais là où tu vas », se lance-t-on dans l’avion en signe de retrouvailles. 

Et il en a été ainsi pour les vols des jours suivants. Voilà qui pourrait réjouir les dirigeants de Congo Airways. Sans vraiment être un partenaire officiel de DRC Mining Week, la compagnie l’est déjà. De fait ! « Nous sommes en contact permanent avec le président de la Chambre de mines et attendons une invitation formelle de la DRC Mining Week », nous déclare, interrogé, le directeur général Désiré Balazire Bantu (DBB). 

À la question de savoir pourquoi tous les hôtes ou presque de DRC Mining Week ont choisi Congo Airways, on nous a expliqué que « c’est la ponctualité et la sécurité », qui ont déterminé ce choix. Tous ou presque sont à peu près d’accord que Congo Airways, c’est « l’assurance d’arriver à destination dans les meilleures conditions ». En effet, tout voyageur en témoigne : chez Congo Airways, les horaires (heures de départ et d’arrivée) sont respectés avec la rigueur de la discipline militaire. Et le voyage lui-même est « un vrai plaisir à bord », selon une sexagénaire qui a pris le même avion que nous. Sa joie était perceptible quand l’avion a touché la piste de l’aéroport de la Luano. Applaudissements, puis : « Bravo à ce pilote qui a réussi à poser l’avion sans problème. Souvent, ça n’est pas le cas », nous susurre-t-elle à l’oreille.  

Réalité palpable et mesurable

Pour le directeur général Désiré Balazire, « Congo Airways, le plaisir de voyager » n’est pas slogan. « C’est factuel, du vécu ; c’est une réalité palpable et mesurable », souligne-t-il. D’après lui, cette réalité est observable par les indicateurs ci-après : primo, le prix du billet a été rendu démocratique et accessible à tout le monde. « Sous l’impulsion de Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’État, et du Gouvernement, Congo Airways, quoiqu’une entreprise commerciale, propose, dès sa création, des prix qui stimulent la mobilité aérienne de la population », explique-t-il à Business et Finances. Vrai ! Les prix offerts ont été divisés de tiers, comparativement aux prix pratiqués par d’autres compagnies en 2015. 

Secundo, les services au sol et à bord sont de qualité et à la hauteur des attentes des passagers. « Ces derniers bénéficient de la meilleure attention possible de notre part. Les services que nous leur offrons sont dignes de la confiance qu’ils ont placée en nous. 

En effet, nous faisons toujours de notre mieux pour donner la bonne information au passager », fait remarquer DBB. Et d’ajouter : « Le personnel au sol s’évertue à le prendre correctement en charge du début à la fin des opérations ; le personnel navigant est constamment à l’écoute du passager et veille à le rassurer de la qualité du vol. » 

Tertio, les soins que la compagnie met pour préparer ses vols et pour les sécuriser répondent aux exigences de l’autorité de régulation ainsi qu’aux normes et aux standards les plus exigeants de l’OACI (Organisation internationale de l’aviation civile). 

« La sûreté, la sécurité et la fiabilité opérationnelle sont la condition première de nos services. Nos vols ne sont pas cauchemardesques, car notre personnel est qualifié, consciencieux et recyclé dans les meilleures écoles du monde ; l’âge de notre flotte relativement jeune constitue aussi un atout, etc. », rassure DBB. Qui n’a d’autre objectif que de faire de la compagnie qu’il dirige l’une des plus importantes du continent africain. 

Congo Airways, quoiqu’une entreprise commerciale, propose, dès sa création, des prix qui stimulent la mobilité aérienne de la population… Les prix offerts ont été divisés de tiers, comparativement aux prix pratiqués par d’autres compagnies en 2015. 

Ce qui détonne chez lui, c’est sa foi inébranlable en l’avenir de Congo Airways. Depuis le 23 avril 2016, le jour où le président de la République, Joseph Kabila Kabange, lui a confié la gestion de la compagnie nationale aérienne, avec à la clé une mission précise : la redresser après un faux départ, plus de deux ans se sont écoulés. DBB dit saisir l’occasion pour renouveler sa loyauté au président de la République, et surtout le remercier de « la marque de confiance » qu’il a placée en sa modeste personne. 

« Aussi, étant donné que nous sommes encore au mois de juin, je profite de votre opportunité pour présenter à sa déférente Autorité mes vœux de bonne santé, de paix et de réussite à l’occasion de son anniversaire de naissance récemment écoulé. Naturellement, ces vœux sont également adressés à sa sœur jumelle, l’Honorable Députée nationale Jaynet Kabila Kyungu », déclare-t-il. 

Résultats en chiffres

Avant son arrivée à la tête de cette compagnie, Congo Airways avait à peine six mois et 20 jours d’exploitation. Ses quatre aéronefs avaient transporté 27 708 passagers en deux mois et 20 jours d’exploitation en 2015 pour six escales desservies : Kinshasa, Lubumbashi, Kisangani, Goma, Kindu et Mbuji-Mayi ; et 57 145 passagers en quatre mois d’exploitation en 2016 pour deux nouvelles escales (Kananga et Mbandaka), soit 84 853 passagers en six mois et 20 jours. 

À l’arrivée du nouveau management, de mai à décembre 2016, 146 063 passagers ont été transportés avec deux nouvelles escales : Bunia et Kalemie, tandis que l’escale de Mbuji-Mayi, qui était entre-temps fermée, a été rouverte. Au cours de l’exercice 2017, 357 712 passagers ont pris place à bord des appareils de Congo Airways avec deux autres nouvelles escales : Gemena et Isiro. À mi-parcours 2018, soit de janvier à mai, à l’approche de la haute saison, la compagnie a déjà transporté 135 984 passagers avec deux escales additionnelles : Bukavu et Johannesburg. 

Sur la même période, soit de mai 2016 à mai 2018, la compagnie, qui a une flotte de quatre appareils en propre, a aussi pris alternativement en leasing (location) un Boeing 737 chez Ethiopian Airlines pour six mois, un airbus A 320 de la compagnie tunisienne Nouvel Air et un airbus A 319 de la compagnie grecque Olympus. 

« Tous ces avions ont été loués pour mieux répondre à la demande de mobilité aérienne de la population congolaise et pour afficher les ambitions de croissance de la compagnie. Nous avons aussi permis à la compagnie d’adhérer aux différentes associations tant nationales qu’internationales du monde de l’aviation et des affaires », commente le directeur général de Congo Airways, toujours maître de son sujet. 

Pour illustration, dit-il, la compagnie a adhéré à la Fédération des entreprises du Congo (FEC) où elle siège aussi au conseil d’administration et préside le comité professionnel des transporteurs aériens. 

Congo Airways est membre de l’Association des compagnies aériennes d’Afrique (AFRAA) depuis 2016 et de l’Association des transporteurs aériens francophones (ATAF) en 2017. D’ailleurs, elle représente l’Afrique centrale et de l’Ouest au comité exécutif de l’AFRAA. 

Accords commerciaux en vue

La compagnie, qui sera bientôt certifiée IOSA (Iata Operational Safety Audit) et membre de la chambre de compensation de l’Association internationale de transporteurs aériens (IATA), envisage de finaliser quelques accords commerciaux avec certaines grandes compagnies africaines, telles qu’Ethiopian Airlines, Asky Airlines, Air Burkina, Air Côte d’Ivoire et Air Zimbabwe, pour élargir son réseau. 

« Par ailleurs, et pour maintenir à flot la compagnie, certaines réformes ont été nécessaires, dès mon arrivée, afin de faire face aux difficultés que celle-ci éprouvait.

Il a été utile, en ce moment-là, de réduire le personnel, d’opérer quelques coupes budgétaires et de résilier certains contrats. Fort de l’élargissement du réseau et de l’agrandissement de la flotte actuellement, une partie du personnel, qui avait été congédié pour raison technique, est en train d’être réintégré », souligne DBB. Qui constate seulement : « Beaucoup de choses ont été faites grâce à l’apport de l’ensemble du personnel, car du plus grand au plus petit, nous formons tous une équipe. S’il y a de la réussite, alors c’est la réussite de tout le monde. À quelques exceptions près, le personnel est motivé et consciencieux ». Quoiqu’il en soit, reconnaît-il, d’énormes défis sont devant eux, la direction générale et le personnel. « L’objectif est de faire de Congo Airways une compagnie de référence en Afrique. À l’instar de beaucoup d’autres compagnies, elle doit être capable de desservir l’Europe, l’Asie et l’Amérique. L’ambition la plus immédiate est de sortir Congo Airways de la liste noire des compagnies aériennes blacklistées en Europe, en Amérique, etc. Le léopard volant mérite d’intégrer la short list des compagnies qui vont partout à travers le monde », confie-t-il la main au cœur. Que Dieu l’entende !

En février 2017, le directeur général nous avait dit dans un entretien : « Congo Airways est une société jeune qui a de l’avenir devant elle ». Quel avenir ? Et comment le voit-il aujourd’hui ? Réponse : « En bientôt trois ans d’exploitation, Congo Airways a fait ses preuves sur le réseau domestique. Il s’est ouvert, depuis le 11 mai 2018 sur le ciel africain en desservant Johannesburg, via Lubumbashi. Le léopard volant veut desservir d’autres escales africaines et intercontinentales. C’est pourquoi, nous envisageons de poursuivre les négociations avec les grands avionneurs et des grands loueurs pour avoir une importante flotte, mais jeune et adaptée à nos besoins ainsi qu’à notre réseau. » 

En aviation, aucune compagnie ne peut dégager des marges et des bénéfices au cours de trois premières années de son existence. Est-ce que c’est encore le cas pour Congo Airways ? « Généralement oui ! Sauf quelques exceptions comme Emirates, Etihad Airways, Qatar Airways, etc. La compagnie aérienne nationale est sur la bonne voie. À la fin de cet exercice, nous vous donnerons des informations intéressantes », rassure DBB.