L’Ordre national des architectes opposé à tout régime d’exception pour les expatriés

Tout architecte étranger sollicité en vue d’un quelconque projet à exécuter en RDC doit d’abord s’inscrire au tableau de l’ONA. Sinon, il doit s’associer à un architecte congolais reconnu par lui.

BRUNEL Joseph Gibale est le président de l’Ordre national des architectes (ONA) de la République démocratique du Congo. Il précise que les architectes étrangers doivent se soumettre à une exigence légale. Par ailleurs, l’ONA doit également homologuer les titres académiques et attester ou non le principe de réciprocité entre le pays d’origine de l’architecte expatrié et la RDC. 

Pour l’Ordre national des architectes, ces obligations visent notamment à prémunir la société congolaise des malfaçons architecturales, environnementales et urbanistiques et garantir la qualité des travaux de différentes infrastructures initiées par Félix Antoine Tshisekedi, le chef de l’État. 

Il n’y a plus de circonstances qui puissent justifier le laxisme des autorités vis-à-vis des étrangers. Selon certains commentaires, les architectes congolais en auraient ras-le-bol du « tout chinois » auquel l’État se serait longtemps complaint. Il nous revient que certaines entreprises chinoises telle que China Railways Engineering Company ont créé des filiales en RDC avec des dirigeants congolais afin de soustraire à certaines obligations étatiques.  

Dépenses en crescendo

Le budget 2019 du secteur des bâtiments et travaux publics équivaut à 9,7 % des dépenses du budget générales pour l’exercice 2019 qui se chiffrent à 10 313,3 milliards de FC. Les prévisions de l’exercice 2020, encore en draft, dépassent la barre symbolique de 10 % des dépenses de l’État, alors que ce dernier avait réduit considérablement ses dépenses dans les bâtiments et travaux publics pour 2018. Le budget public du secteur des IBPT se chiffre 865,5 milliards de FC, soit moins de 480 millions de dollars. Ces prévisions des dépenses représentent un taux de régression de 51,3 % par rapport à la prévision de 2017 chiffrée à 1 777,4 milliards de FC, mais dont le taux d’exécution est resté à moins de 10 %. Pour la période 2019-2021, les dépenses programmées par l’État couvrent, en effet, la construction, la réfection, la réhabilitation, l’addition d’ouvrage et d’édifice ainsi que l’acquisition immobilière.

En 2019, le gouvernement a, en effet, prévu que 4 424 840 000 FC pour l’acquisition des terrains, et 800 000 000 FC pour acquérir des bâtiments. Les prévisions des dépenses inhérentes aux constructions d’ouvrages et d’édifices se chiffrent à 598 296 645 927 FC. Par ailleurs, le coût programmé de la réhabilitation, la réfection et  l’addition d’ouvrages et d’édifices se chiffre à 261 904 115 561 FC. Le coût de la construction d’un bâtiment public par mètre carré qui revenait officiellement depuis 2017 à 500 000 FC devrait être renégocié, selon les projections des experts du ministère du Budget. 

Côté recettes, le gouvernement espère de substantiels revenus dans le domaine du génie civil courant 2019. Selon la loi des finances publiques en cours, les  contributions des branches « Bâtiments et Travaux publics » seraient  0,1 point de pourcentage. Pourtant, après une décote de -0,7 points sur la croissance en RDC en 2016, le secteur des bâtiments et travaux publics s’est repris et le  nombre d’entreprises de construction est en nette augmentation en 2017.  

BTP boostés par les cimentiers

Selon les estimations de la Commission des études statistiques et des comptes nationaux (CESCN), le secteur secondaire aurait connu une performance en crescendo 2017, basée essentiellement sur la bonne tenue attendue de la branche « Bâtiments et Travaux publics ». L’entrée en production de deux nouvelles cimenteries aura été déterminante pour le secteur du génie civil, selon la CESCN. Ces cimenteries devraient produire à terme 2,2 millions de tonnes de ciment par an, en raison de 1,0 million pour le PPC Barnet et 1,2 million pour la Cimenterie Kongo (CIMKO). 

Comme par effet domino, les demandes d’agrément des entreprises de construction ont explosé  ces derniers mois. Selon les données statistiques fournies par le ministère des Infrastructures et des Travaux publics, la taxe inhérente à l’agrément des entreprises de construction a rapporté plus de deux fois (270 %)  les prévisions escomptées au premier trimestre 2017, soit près de 14 millions de FC (13 627 722 FC), contre des projections de 5,055 millions de FC. Le gouvernement a encore engrangé près de 125 millions de FC à fin décembre 2018. En 2016, le taux de réalisation était de 405 %, soit des prévisions de  plus de 20 millions de FC (20 222 509 FC), contre des recettes de plus de 81 millions de FC (81 901 998 FC). 

Par ailleurs, le ministère des Infrastructures et des Travaux publics enregistre aussi un nombre croissant des constructeurs unipersonnels (indépendants) dans le secteur de la construction et de l’aménagement intérieur depuis 2016. Si en 2015, la taxe d’enregistrement des indépendants avait juste rapporté 370.100 FC contre des assignations de 468.250FC, en 2016 ses recettes ont frôlé le million de FC, soit un taux de réalisation de 142,44 % pour de près de 950 000 FC sur des prévisions de 666 423 FC. 

Fort de ces résultats, les assignations du premier trimestre 2017 seront bâties de 166 606 FC. Et une fois encore, les réalisations avaient explosé à près de 270 %, soit des recettes de près de 450 000 FC. À fin décembre 2017, le ministère des Infrastructures et des Travaux publics a gagné plus de 1.2 million de FC grâce à la taxe sur d’enregistrement des opérateurs indépendants dans le secteur des constructions. L’on note, par ailleurs, une ruée des jeunes diplômés et des étudiants en classes terminales de l’Institut des bâtiments et des travaux publics (INBTP), principale école supérieure de génie civil, sur différents chantiers tant dans la capitale que dans les grandes agglomérations de l’arrière-pays.