Transco : la fin de la grève suspendue à la décision ministérielle

le 30 juin 2013, la Société des transports du Congo (Transco) est agitée par la grève du personnel. La réponse promise jusqu’au 8 mai par le ministre des Transports, Justin Kalumba, est très attendue.

Après la descente du ministre des Transports au siège de la Transco à Masina, suite à la grève de quelques heures initiée lundi 4 mai par les conducteurs et receveurs, la situation est redevenue calme mais demeure précaire. Comme Justin Kalumba a promis de se pencher sur la question avant la fin de la semaine, il n’y a que sa décision qui peut durablement décanter la situation. « On est d’accord que nous allons mettre à profit les cinq jours qui viennent pour que nous puissions examiner revendication après revendication et que nous nous retrouvions pour y donner suite », a déclaré le ministre Justin Kalumba aux agents en colère.

Optimiste, le ministre des Transports a affirmé que la situation de la Transco ne constitue pas un faux pas, deux ans après son lancement. « Du point de vue structurel, on n’a pas de problème. Mais dans la gestion, dans le fonctionnement, on peut avoir des difficultés mais le plus important ce n’est pas de regarder les difficultés, c’est comment sortir de ces difficultés. Pour en sortir, il faut donc attendre la rencontre du vendredi prochain », a-t-il indiqué.

Selon le service de communication de la Transco, parmi les revendications présentées au ministre il y a «l’augmentation des salaires, la signature du contrat à durée indéterminée [des contrats à durée déterminée avaient été signés en 2013 avec l’ancien comité de gestion], la réduction de l’écart des salaires qui existe entre les équipages et les sédentaires [personnel administratif], le paiement de salaires par la Rawbank, la dissolution de la délégation syndicale et l’annulation de la récente restructuration».

Le comité de gestion brandit ses prouesses

En attendant l’intervention du ministre, dans la société, les uns et les autres se rejettent la responsabilité. Pour Michel Kirumba, une commission est mise en place pour examiner toutes les revendications des employés « et les réponses idoines seront données d’ici vendredi 8 mai ».

Le DG de la Transco ne reconnaît pas les arriérés de salaires de quatre mois qui figurent dans le mémorandum des membres d’équipage de la société. Il rejette la demande du retour aux affaires de l’ancien directeur de cette entreprise.  « Tous les conducteurs, tous les membres d’équipage sont payés et toutes les preuves existent. C’est une fausse information qui circule et je dois confirmer que le mémo qui a été lu publiquement devant le ministre n’a pas repris cette revendication. C’est un mémo pirate qui n’est pas celui que nous, employeur, avons reçu pour y répondre », a-t-il déclaré. Pour Michel Kirumba, la société  « est en bonne santé ».

La Direction générale et la direction des finances disent ne pas se reprocher quelque chose. Pour la Direction des finances, la masse salariale consomme au maximum 55% du chiffre d’affaires et qu’avec son taux de réalisation très proche de la réalité (99,28%), la Transco maintient le cap.

Le comité de gestion brandit ce qu’il a apporté comme innovations et performances  depuis son avènement à la tête de l’entreprise. Entre autres, il y a la mise en place d’un système anti-incendie au sein de l’entrepôt, la formation régulière des conducteurs, notamment par la Commission nationale de prévention routière (Cnpr), la mise à niveau des sédentaires, le renforcement des capacités du personnel par l’INPP, l’affichage d’un panneau d’information voyageurs ainsi que la mise en service d’un nouveau système de girouette.

Une centaine d’agents faussaires

Il met aussi à son actif le pointage biométrique des agents sédentaires et au réseau, l’assainissement du milieu du travail dont les toilettes et les bureaux, le transport scolaire et, au regard du Business plan, le taux de remplissage par jour d’un bus standard à 480 sur une prévision de 470 et à 386 pour le minibus sur une prévision de 340.

Du point de vue statistiques, le taux d’accidents  est actuellement de 1 sur 26.000 km sur une prévision de 1 sur 10.000 km et le chiffre d’affaires annuel réalisé aujourd’hui atteint 15.000.000.000 CDF, alors que la prévision est de 12.000.000.000 CDF.

Toutefois, dans l’entourage proche du comité Michel Kirumba, on reproche au comité de gestion précédent d’avoir commis des irrégularités au recrutement du personnel. Il semble qu’un contrôle de routine initié par le comité directeur actuel a permis, par la vérification des documents académiques des travailleurs, de découvrir que nombreux sont des faussaires. Après avoir effectué une descente dans les différentes institutions d’enseignement supérieur de Kinshasa et des provinces pour vérification, la commission chargée du contrôle a trouvé qu’une centaine d’agents n’ont pas étudié dans les universités dont ils détiennent des documents.

Outre les problèmes qui opposent à l’interne l’employeur et les employés, la société Transco est confrontée au problème de beaucoup de militaires et policiers qui montent gratuitement à bord de ses bus. Un bus Transco transporterait jusqu’à 70 agents de l’ordre chaque jour, ce qui cause un grand manque à gagner. Selon les agents de la Transco, des militaires et des policiers violent intentionnellement la réglementation qui limite à quatre le nombre d’agents de sécurité « en tenue » devant prendre place à bord de bus par course.

Selon les responsables de la société, sur tous les itinéraires, plus ou moins sept hommes  en uniforme se déplacent par course. Le  ministre des Transports a demandé à son collègue de la Défense de contraindre les militaires à respecter la réglementation.