Une toute petite production

Si le condiment est aujourd’hui exporté aux quatre coins du monde, du Japon à l’Afrique du Sud, en passant par l’Allemagne ou les Émirats arabes unis, son succès reste

confidentiel. Et pour cause, la production exportée ne dépasse pas 15 tonnes par an, quand le marché mondial atteint 338 000 tonnes en provenance du Vietnam, d’Inde ou du Brésil. «L’IGP n’a pas encore fait exploser la demande, mais 2015 pourrait être l’année du poivre de Penja», anticipe Erwann de Kerros, fondateur de Terre exotique, principal distributeur de l’épice à l’international.

Adopté par l’Occident depuis l’Antiquité, le poivre a longtemps été injustement négligé. Dans le sillage de l’intérêt récent porté au sel, qu’il soit rose, noir ou gris, de l’Himalaya ou d’Hawaii, l’épice retrouve peu à peu ses lettres de noblesse. Terre exotique fournit un millier d’épiceries fines, dont la Grande Épicerie du très chic Bon Marché parisien, Harrods à Londres, Dean & DeLucas à New York ou Lafayette Gourmet à Berlin. Comptez environ 9 euros pour un pot de 70 g.

D’autres terroirs essaient aussi de valoriser leur production comme Bélem au Brésil ou Kampot au Cambodge. «Quand on fait un test à l’aveugle avec des sommeliers ou des chefs cuisiniers, c’est le poivre de Penja qui remporte tous les suffrages», jure Erwann de Kerros. Dans la vallée de Penja, les producteurs profitent eux aussi de cette reconnaissance. Après l’obtention de l’IGP, le prix du poivre payé aux récoltants est passé de 4 500 à 8 000 F CFA (de 7 à 12 euros) le kilo.