Après Ndjili, l’aéroport de Lubumbashi tente de se mettre aux normes

Longtemps épinglée par l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), la RDC semble avoir décidé de se mettre en règle. Cela, afin de sortir de la liste noire de l’Union européenne, qui a interdit l’acces à son ciel aux aéronefs appartenant à des compagnies congolaises. 

L’inauguration de la piste réhabilitée de l’aéroport de la Lwano.
L’inauguration de la piste réhabilitée de l’aéroport de la Lwano.

Kinshasa a entrepris des efforts pour mettre aux normes internationales ses infrastructures aéroportuaires. Après l’aéroport de Ndjili, dans la capitale, c’est au tour de celui de la Luano, à Lubumbashi. Dans la ville cuprifère, 64 millions de dollars au total ont été investis pour financer l’équipement du nouveau bloc technique et l’élargissement de la piste de l’aéroport.

La cérémonie d’inauguration simultanée de la piste, de la nouvelle tour de contrôle et du nouveau bloc technique de l’aéroport international de la Luano dans la ville de Lubumbashi a eu lieu le 25 juillet. D’une longueur de 3 250 mètres, la piste réhabilitée est dotée d’un nouveau système de balisage lumineux avec, comme innovation, l’installation de deux rampes ; l’ancien tarmac d’une superficie de 26 000 m² a été élargi d’une superficie de 7 000 m², offrant un total 33 000 m². Il est capable d’accueillir en stationnement sept avions gros porteurs. Quant à la nouvelle tour de contrôle haute de 29 mètres contre 15 pour l’ancienne, elle permet des conditions de travail idéales. Elle dispose, sur le plan technique opérationnel d’une chaîne radio de technologie récente pour les communications air/sol et d’un récepteur ADS-B pour la réception et la transmission via la station VSAT.

Le bloc technique, lui, est composé de plusieurs locaux parmi lesquels le bureau d’approche, le centre de contrôle régional, le bureau de piste, le bureau central de télécommunication, le service de météorologie aéronautique, les salles d’équipements… L’aéroport de la Luano dispose également d’une caserne anti-incendie, dont la nouveauté réside dans la construction d’un dispositif de ravitaillement en eau et d’un émulseur d’une capacité de 20 000 litres, alors que les besoins requis pour cette catégorie d’aéroport est de 18 000 litres.

Tous les travaux ont été exécutés par la société chinoise China First Highway Engineering pour un coût de 64,828 millions de dollars dont 52,912 millions de dollars financés par la Banque africaine de développement (BAD) et 11,9 millions de dollars par le gouvernement congolais grâce à la redevance Go Pass.

On annonce également l’érection à Lubumbashi, dans les tout prochains mois, d’une aérogare moderne conforme aux normes internationales. Ensuite, ce processus devrait permettre d’envisager, à terme, la sortie des listes de bannissement de l’Union européenne et de l’OACI, qui sont soucieuses des conditions de sécurité, de sûreté et de confort. Ce processus devra également contribuer, espère-t-on, à l’éclosion du tourisme et la baisse du coût des billets d’avion, selon le ministre des Transports et voies de communication. Le Katanga sollicite également la réhabilitation des aéroports de Kamina et de Kalemie.

Avant la Luano, l’aéroport international de Ndjili, à Kinshasa, avait déjà mis ses habits neufs. Il a été doté d’une aérogare modulaire et d’une nouvelle tour de contrôle pour un coût total de 79,5 millions de dollars, financés à hauteur de 86 % par la Banque africaine de développement et à 14% par la Régie des voies aériennes, grâce à la redevance de développement des infrastructures. Les travaux ont été exécutés par les compagnies Sino- Hydro et Alpha Airports, qui ont réalisé tous les travaux de construction et d’équipement de l’aérogare et de la tour de contrôle, l’installation de la nouvelle centrale électrique et de la caserne anti-incendie. À côté de l’effort de modernisation des infrastructures aéroportuaires, le gouvernement envisage l’achat d’appareils neufs auprès d’Airbus en vue de desservir des destinations internationales. Le pays ne compte pour l’heure que deux compagnies privées (CAA et Korongo), toutes les deux inscrites sur la liste noire des compagnies aériennes dangereuses établie par l’Union européenne.

L’essentiel du trafic aérien est assuré par des vols affrétés par la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco) ou le Programme alimentaire mondial (PAM). Une cinquantaine d’autres compagnies enregistrées dans le pays figurent sur la même liste et la plupart n’assurent plus de vols.

En attendant, elle a acquis deux Airbus A320 d’occasion auprès d’Alitalia, pour sa future compagnie aérienne nationale, Congo Airways. Le coût d’achat total des deux avions s’élève à 50 millions de dollars.  Les deux appareils moyen-courrier A320 ont été acquis par crédit-bail. La nouvelle compagnie aérienne devrait commencer par desservir huit villes en RDC et passerait à quatorze destinations intérieures au bout de trois ans. Les deux appareils datent de 2007-2008.