Augustin Kibassa Maliba promet de changer les choses là où ça ne va pas

Si son nom reste accolé à celui de son père, Frédéric Kibassa Maliba, l’un des treize parlementaires, signataires de l’historique « Lettre Ouverte » à Mobutu Sese Seko, le Président Fondateur du MPR-Parti-État, en 1980, et l’un des pères fondateurs de l’UDPS, Augustin, lui, le fils, a, après tout, un parcours du combattant dont il peut se prévaloir.

CE N’EST PAS le moment de se tromper de cap et de cible. Pour Augustin Kibassa Maliba. Comme pour les autres membres du gouvernement Ilunga, le premier de l’ère Tshisekedi. L’époque est au changement, voire aux bouleversements : rétablir la paix et la stabilité, les revendications sociales se font de plus en plus exigeantes et les défis du développement s’amplifient. Dans ce contexte changeant, les membres du gouvernement que Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo (Fatshi), le président de la République, a récemment nommés, sont astreints à resserrer les rangs et à imprimer leurs marques.

Augustin Kibassa est conscient de la tâche et se dit prêt à relever les défis qui l’attendent à la tête du ministère des Postes, des Télécommunications et des Nouvelles technologies de l’information et de la communication (PT&NTIC). Né à Lubumbashi, dans l’actuelle province du Haut-Katanga, aujourd’hui, marié et père de famille, ce titulaire d’une licence en administration des affaires, option finance de l’université de Québec (Montréal au Canada) a connu la relégation, les intimidations et les tortures des forces de sécurité du régime de Mobutu, du fait de l’activisme politique de son père.

Pour l’anecdote : Frédéric Kibassa Maliba a été l’un des plus bouillants et brillants hommes politiques de la République démocratique du Congo. En novembre 1980, il fait partie du groupe de treize députés (commissaires du peuple, à l’époque) qui ont signé la fameuse « Lettre Ouverte au Président de la République », un document en dix points énumérant la corruption et les abus de pouvoir du régime et appelant à la légalisation d’un second parti politique. Arrêtés et déchus de leur mandat d’élus, ils vont connaître des brimades, la relégation au village, etc. Mais ils finiront par créer le parti politique Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) en 1982, dont Frédéric Kibassa est le tout premier président. 

Parcours politique

De 2002 à 2003, Augustin Kibassa a été le conseiller diplomatique de son père. Apres le décès de celui-ci à Bruxelles, le 5 avril, il est député national (de 2003 à 2006), après l’Accord politique de Sun City issu du Dialogue intercongolais. Promoteur du complexe scolaire Les Compagnons, il devient le 2è vice-président national dans le triumvirat à la tête de l’UDPS/Kibassa, aux côtés de Protais Lumbu Maloba Ndiba et Lusanga Ngiele, tous deux pères fondateurs de l’UDPS. Et depuis 2016, Augustin Kibassa Maliba est le président national de ce parti.

Réagissant à sa nomination comme le nouveau ministre des Postes, des Télécommunications et des Nouvelles technologies de l’information et de la communication, Augustin Kibassa a promis de ne pas se détourner du sens du combat des pères fondateurs de l’UDPS. Le combat pour la démocratie et le progrès social. 

« Nous allons changer les choses là où ça ne va pas dans ce secteur », assure-t-il, comme le lui aurait confié le président de la République. Entouré de membres de son parti politique, mais aussi d’amis, venus en nombre pour le féliciter, aussitôt après la publication de la composition de la nouvelle équipe gouvernementale, au siège du parti, sis 12è Rue Limete, le 26 août, Augustin Kibassa a remercié Félix Antoine Tshisekedi pour la confiance qu’il a placée en lui, en lui confiant la charge d’État. À cette occasion, il a également remercié Sylvestre Ilunga Ilunkamba, le 1ER Ministre et chef du gouvernement, ainsi que les négociateurs de la plateforme politique CASH qui a soutenu la candidature de Félix Antoine Tshisekedi à la présidentielle de décembre 2018, et les militants de son parti. 

Qui ont scandé à l’unisson que le président de la République ne regrettera pas le choix porté sur Augustin Kibassa, et qu’ils vont l’accompagner dans la réalisation de son programme d’un Congo qui milite pour « le peuple d’abord ». Fidélité et loyauté sont à ce prix-là, afin d’être à la hauteur des responsabilités confiées à leur dirigeant.

Les missions du ministre

Augustin Kibassa Maliba ne compte pas se laisser mener à la baguette. Pragmatique dans le caractère, il promet de « travailler avec abnégation pour apporter le changement » dans ce secteur clé du développement du pays. « Je suis conscient du rôle de la poste et des télécommunications ainsi que des enjeux liés aux nouvelles technologies de l’information et de la communication », fait-il comprendre. Et d’ajouter : « Je vais me donner à fond pour apporter véritablement le changement dans ce secteur. » 

L’ordonnance n°17/025 du 10 juillet 2017 qui fixe les attributions des membres du gouvernement, indique que le ministres des PT&NTIC est en charge de « la mise en œuvre de la politique définie par les pouvoirs publics dans le domaine des télécommunications nationales et internationales, en ce qui concerne la séparation  et l’indépendance de la fonction de régulation du secteur des télécommunications et celle d’exploitation des réseaux ou de fourniture des services de télécommunication, les conditions d’une concurrence effective et loyale entre  exploitants et fournisseurs de services du secteur, l’égalité de  traitement des  usagers des services des télécommunications et l’interconnexion de tous les réseaux assurant les services publics des télécommunications ».

Il est aussi en charge de « l’élaboration et la mise en œuvre des études techniques, économiques et de planification des actions de développement dans le domaine  des postes, téléphones et télécommunications, y compris les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) pour améliorer le taux d’accessibilité auxdits services ; l’élaboration et la mise en œuvre des règlements d’administration et de police relatifs aux télécommunications et la fixation des taxes y afférentes, y compris les amendes transactionnelles ».

Il a également à sa charge « la définition et l’actualisation du cadre légal et réglementaire du secteur  des télécommunications, le renforcement des capacités de l’ARPTC (Autorité de régulation des postes et des télécommunications du Congo) ; les études techniques, économiques et de planification ; l’approbation et  la signature des licences d’exploitation et des cahiers des charges préparés par l’autorité de régulation ; l’assurance, la surveillance générale et la police du secteur  en collaboration avec les ministères et services de l’État ayant en charge la Justice, l’Intérieur, la Sécurité et la Défense nationale, conformément aux lois et règlements en vigueur ; la représentation des intérêts du pays auprès des organisations sous-régionales, régionales et internationales, et l’application des accords et traités internationaux dans le secteur des télécommunications, en collaboration avec le ministère ayant la coopération dans ses attributions ; la réglementation du transport de courrier et de l’émission des timbres et du secteur des messageries postale électronique ainsi que financière en collaboration avec le ministre ayant les finances dans ses attributions ; et enfin la réglementation et le développement des compte-chèques et mandats postaux ».