Ce qui reste de la FIKIN

Cet établissement public est aujourd’hui l’ombre de lui-même. Le manque d’infrastructures adéquates qui faisaient, jadis, sa beauté, est l’une des causes de sa chute. Comme à chaque édition foraine, le constat d’un site qui ne s’est jamais remis de deux pillages de 1991 et 1993, saute aux yeux de ceux qui ont vécu ses années de bonheur.  

La réhabilitation de la FIKIN reste un défi pour le gouvernement congolais. (Photo DR)
La réhabilitation de la FIKIN reste un défi pour le gouvernement congolais. (Photo DR)

La Foire internationale de Kinshasa (FIKIN) a ouvert ses portes le 12 juillet pour son édition nationale 2014. Plusieurs entreprises, aussi bien celles du Portefeuille de l’Etat que des privées y prennent part. Ne proposant plus grand-chose à ses visiteurs, elle perd, chaque année, l’engouement qui caractérisait ses années de gloire.

Pour diverses raisons, beaucoup d’entreprises ont décliné l’offre de participer à cette édition nationale. Parmi elles, une des plus grandes sociétés brassicoles de la place qui ne trouvent plus son compte en y versant des fonds ‘’exorbitants’’ sans un retour conséquent. La FIKIN ne compte plus que sur la participation massive des tenanciers de débits de boisson, restaurants de fortune, bistrots et gargotes qui se sont investis pour vendre les boissons locales, servies ou non avec de petits plats congolais, quelques sociétés de téléphonie mobile et des entreprises cosmétiques. Depuis une vingtaine d’années, c’est ce côté festif qui a pris le devant sur les activités scientifiques et les expositions qui cadrent avec le thème de l’édition.

Créée en 1969, la Fikin éprouve d’énormes difficultés pour retrouver son image d’antan. Cette structure publique n’existe presque plus que de nom aujourd’hui. En cause ? Les pillages des années 1990 qui ont emporté la plupart de ses infrastructures. Sa réhabilitation se fait toujours attendre, malgré les promesses du gouvernement. Lors de la cérémonie d’ouverture le 12 juillet, le ministre de l’Economie et Commerce avait effleuré cette question, en promettant un plaidoyer auprès du gouvernement pour la réhabilitation des infrastructures de cet établissement et sa modernisation afin de lui permettre de jouer pleinement son rôle de vitrine et de baromètre de l’économie congolaise.

La longue attente d’une réhabilitation

Remettre la Fikin aux standards internationaux couterait à l’Etat congolais autour de 15 millions de dollars, selon quelques estimations.

A défaut d’un financement du gouvernement, la FIKIN peut trouver une bonne partie de ces ressources dans le recouvrement de ses créances. Selon la direction générale qui a, en mai dernier, sollicité l’intervention du gouvernement pour procéder au recouvrement de ses créances qui s’élèvent à plusieurs millions de dollars. Elles sont constituées essentiellement d’une accumulation des dettes impayées depuis 2009 par des institutions publiques, certaines entreprises privées et des particuliers. Actuellement, la FIKIN traine « Trinity SPRL », une société spécialisée dans le contrôle technique des véhicules qui utilise l’un de ses pavillons, en procès pour insolvabilité.

A ces arriérés cumulés, s’ajoute la spoliation de sa superficie. La plupart de ses biens immobiliers ont été vendus à des particuliers et aux agents qui détenaient des créances sur l’entreprise. Sur cette affaire, quelques mandataires se sont servis également. La société a dû céder une portion de son terrain pour la construction des maisons, dans le cadre de l’érection des logements sociaux, dans un accord entre un groupe chinois et le ministère de l’Economie et Commerce.

La Foire internationale de Kinshasa qui se situe dans la commune de Limete, est une manifestation internationale à caractère commercial, industriel, agricole et artisanal. Toutes les années impaires, au mois de juillet, elle accueille des participants internationaux. Les années paires, il s’y tient une rencontre nationale. Elle est membre de l’Union des foires internationales (UFI) depuis 1973. En 1991, et ensuite en 1993, elle a été victime des pillages. Depuis, ses activités tournent au ralenti.

La première édition internationale s’est tenue du 30 juin au 14 juillet 1969. Plusieurs autres manifestations internationales y ont eu lieu. L’édition 2014 a pour thème : « Petites et moyennes entreprises, petites et moyennes industries, moteurs de développement en République démocratique du Congo ».

Citation : « la réhabilitation de la FIKIN, c’est un des défis que se doit de relever le gouvernement Matata Ponyo. » Ministre du Budget.

Les principaux objectifs de la FIKIN:

  • Offrir un cadre de promotion économique et de rencontres nationales,
  • Permettre l’échange d’expérience entre les partenaires potentiels tant nationaux qu’étrangers,
  • Assurer la promotion de la politique gouvernementale en matière économique et commerciale, permettre les rencontres entre vendeurs-acheteurs et producteurs-consommateurs,
  • Promouvoir la culture congolaise au travers de diverses activités culturelles et scientifiques,
  • Offrir un cadre de loisirs sains à la population pendant les grandes vacances