Construction d’une centrale hydroélectrique à Kinsuka

Le projet est porté par la firme Great Lake Energy, investisseur et développeur du projet Ruzizi. Les travaux pourraient démarrer dans deux ans si le protocole d’accord avec le gouvernement ainsi que le montage financier sont conclus cette année. 

 

D’ici 2020, une centrale hydroélectrique serait érigée à Kinsuka, banlieue ouest de la ville de  Kinshasa, à hauteur de l’île de Kwidi. Le projet est un partenariat public-privé (PPP). Côté finance et technologie, Great Lake Energy est en pourparlers avec un conglomérat industriel chinois, le kenyan Industrial Promotion Services IPS et le norvégien SN Power. Cependant, Great Lake Energy se fait déjà un souci : la sécurisation du site pendant sa construction et durant la période son exploitation.

Même si Great Lake Energy n’a pas indiqué sur quoi portent son inquiétude sur la sécurité, des observateurs supputent sur des considérations foncières autour de l’île de Kwidi. La confusion endémique qui gangrène les affaires foncières ne porte pas seulement sur la terre ferme. Quasiment, toutes les îles de la région de Kinshasa ont connu un lotissement pour la plupart ombrageux. Mais Great Lake Energy fait prévaloir son projet : la future centrale de Kinsuka aura une capacité installée de 200 mégawatts (MW), soit l’équivalent de la capacité énergétique que le complexe d’Inga I et II expédie à Kinshasa.

La centrale de Kinsuka serait donc plus puissante que celle de Zongo II (150 MW) dans la province du Kongo-Central, à moins de 250 km de Kinshasa. Cette centrale est censée résorber le déficit chronique sur le réseau interconnecté de la Société nationale d’électricité (SNEL SA), dans l’alimentation de Kinshasa et de sa périphérie. Les  premiers essais du nouveau barrage hydroélectrique de Zongo II se sont avérés concluants avec l’injection, début septembre 2017, de 37 MW sur le réseau de Kinshasa, renseigne le ministère de l’Énergie et des Ressources hydrauliques.

Interconnexion 

« Il n’y a plus de doute quant à l’inauguration de Zongo II au regard des travaux réalisés, des essais concluants et de la performance technologique de mise », avait alors affirmé le ministre de l’Énergie, Ingele Ifoto. D’après lui, les régions devant être desservies par l’électricité produite par la centrale de Zongo II, principalement Kinshasa et le Kongo-Central, verront s’améliorer non seulement la qualité de l’énergie leur fournie mais aussi, par ricochet, la production industrielle ou encore la sécurité de la population et de ses biens.

Les travaux sur les ouvrages de cette centrale comprenant le barrage avec trois groupes, la galerie d’amenée, le puits d’équilibre, la chambre des vannes, l’usine et le canal de restitution, ont été exécutés à près de 100 %. Les lignes d’alimentation du chantier et la liaison d’interconnexion Zongo I et II sont également réalisées à 100 %, en passant par la construction des 34 fondations des pylônes sur les 159 de la ligne Zongo II et Kinsuka à Kinshasa, longue de quelque 200 km.

Dans le cadre de ce projet, la SNEL SA fait état des travaux additionnels concernant notamment l’agrandissement du poste de Zongo II avec une usine secondaire en prévision de la construction de la ligne Zongo II-Inkisi (60 km), l’augmentation de la capacité de transit de la ligne Zongo II-Kinsuka de 225 à  400 MW, ainsi que l’agrandissement et la construction d’une salle de commande au poste de Zongo 1 (75 MW). Le projet Zongo a été financé à travers un accord de prêt de l’ordre de 360 millions de dollars entre la RDC et la chinoise Exim Bank. Près de six mois après, rien n’est venu.

Et concernant la future centrale de Kinsuka, les environnementalistes redoutent déjà que le projet n’entraîne davantage des dégâts écologiques dans une zone déjà en proie aux activités extractives de Carrigès et des petits exploitants des moellons.

Cependant, en vue du désenclavement de Kinsuka, le gouvernement a programmé, courant 2018, la réhabilitation de la route reliant le centre Pompage à la banlieue pour plus de 1 milliard de FC. Et dans le cadre du budget de transfert aux provinces, le gouvernement compte construire 10 morgues notamment à Kinsuka pour 2 milliards de FC.