Des départs en masse des citoyens européens du Royaume-Uni

Selon le compte qui y est fait, au total 122 000 ressortissants des pays membres de l’Union européenne installés au Royaume-Uni ont quitté ce pays entre avril 2016 et mars 2017. Un chiffre au plus haut en 9 ans, selon l’ONS.

 

L’émigration européenne s’est accélérée ces derniers mois: depuis un an, elle a augmenté de 37 % (+33 000 départs par rapport à 2016) selon les données publiées le 24 août par l’Office national des statistiques britannique (ONS). La hausse est particulièrement alimentée par les départs des citoyens roumains et bulgares (+100 %) et par ceux des ressortissants d’Europe de l’est (+58 % pour le groupe de pays regroupant Pologne, Estonie, Lettonie, Lituanie, Hongrie, République Tchèque, Slovaquie, Slovénie).

Dans le même temps, l’immigration européenne a reculé de 7 % (-19 000 arrivées). Le solde migratoire de citoyens européens au Royaume-Uni reste néanmoins positif sur la période, à +126 000 arrivées, mais accuse une forte baisse par rapport à 2016 (-29 %). Ces variations interviennent alors que les Britanniques ont voté en faveur de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne en juin 2016, après une campagne marquée par la question de la réduction de l’immigration.

Pour Jonathan Portes, professeur d’économie à l’université King’s College de Londres, ces résultats « confirment que le Brexit a un impact significatif sur les flux migratoires, même avant tout changement politique ou législatif ». « Les citoyens européens, ceux qui prévoient de venir au Royaume-Uni comme ceux qui sont déjà installés, sont inquiets pour leur futur statut dans le pays », juge-t-il sur Twitter. Pour Nicola White, directeur du service des migrations internationales à l’ONS, il est « trop tôt pour dire si ces chiffres sont l’indication d’une tendance de long terme ».

Un accord pour les aéroports

La question du statut des 3,2 millions d’Européens qui vivent outre-Manche et du million de Britanniques installés dans le reste de l’UE est au cœur des négociations de divorce entamées entre Londres et Bruxelles en juin dernier.  Des avions pourraient être immobilisés et l’économie britannique affectée faute d’une garantie d’accès au marché unique du transport aérien au-delà du Brexit. Les aéroports britanniques pourraient voir le nombre de passagers chuter jusqu’à 40 %, si Londres ne conclut pas un accord provisoire avec l’Union européenne d’ici octobre 2018, selon un rapport révélé par Reuters. L’étude menée pour le compte des aéroports britanniques, notamment les aéroports londoniens de Heathrow et Gatwick, rapporte que des avions pourraient être immobilisés et l’économie britannique affectée faute d’une garantie d’accès au marché unique du transport aérien au-delà du Brexit.

Limiter l’incertitude. Le Royaume-Uni quittera l’UE en mars 2019 mais de nombreux passagers réservent leurs vols des mois à l’avance et le gouvernement doit boucler un accord bien avant le Brexit, afin de limiter l’incertitude, peut-on lire dans le rapport. Le scénario le plus pessimiste prévoit une chute de 41 % du nombre de passagers dans les plus grands aéroports britanniques entre mars 2018 et mars 2019, avec un scénario central en cas d’incertitude sur le statut des vols post-Brexit à -11,5 %.

Enjeu de taille. « Le risque qu’il n’y ait pas d’accord crée de l’incertitude pour le secteur », lit-on dans le rapport. « Bien qu’un accord de la 11ème heure soit susceptible d’éviter d’avoir à immobiliser des avions, les dégâts pour l’industrie du transport aérien et l’économie britannique en général auront déjà été faits. » L’enjeu est de taille, et le rapport juge toutefois que le risque que le Royaume-Uni et l’UE ne parviennent pas à un accord est « minime ». Fitch menace les États-Unis ! « Les politiciens américains doivent faire face à deux échéances dans les prochaines semaines en ce qui concerne le financement du gouvernement et le plafond de la dette fédérale, ce qui démontrera leur capacité à élaborer une politique fiscale cohérente et à collaborer.

Si le plafond de la dette n’est pas augmenté en temps opportun, soit avant la date, dite date x, Fitch examinera la note souveraine américaine, avec des implications potentiellement négatives », affirme l’agence. Cette dernière a déjà indiqué par le passé que la priorité accordée aux paiements du service de la dette par rapport à d’autres obligations, si le plafond n’est pas augmenté, si cela est légalement et techniquement possible, pourrait ne pas être compatible avec le statut « AAA » de la note souveraine américaine.

De l’avis de Fitch, l’impact économique lié à l’arrêt d’autres dépenses pour prioriser le remboursement de la dette et les dommages potentiels sur la confiance des investisseurs dans la première économie mondiale, serait négatif pour la solvabilité américaine. Par ailleurs, alors que le Congrès doit s’entendre sur le niveau des dépenses pour l’année budgétaire 2018 pour empêcher une fermeture du gouvernement en octobre, Fitch affirme qu’une fermeture n’aurait pas un impact direct sur la note AAA mais elle illustrerait combien les divisions politiques menacent le processus budgétaire. Si Fitch et Moody’s attribuent toujours le fameux triple A aux États-Unis, S&P a depuis 2011 une note AA sur la première économie mondiale.