Deux firmes chinoises recollent la RN1 pour 55 millions de dollars

 Le gouvernement a convenu avec deux sociétés chinoises pour relier des tronçons de la route nationale n°1 de Banana à Kasumbalesa, entre le Bandundu, le Kasaï et le Katanga. 

 

Le ministre des Infrastructures, des Travaux publics et de la Reconstruction, Thomas Luhaka Losendjola, a entériné le 7 novembre, les contrats des travaux d’aménagement progressif de la route nationale  no1 (3 330 km), conclus entre la Cellule Infrastructures du ministère des ITPR et les entreprises chinoises de génie civil, China Geo-engeneering Corporation (CGC) et China Jiangxi. Pour la circonstance, le gouverneur de la province du Kasaï, Marc Manyanga Ndambo, a fait le déplacement de Kinshasa.  Selon des explications fournies par Thomas Luhaka, les travaux sont subdivisés en deux lots. Mais dans l’ensemble, ils portent sur plus de 500 km de routes dont le tiers en asphalte.

400 km de routes agricoles 

Le premier lot consiste à construire une route bitumée entre le pont métallique de Lovua et la cité minière de Tshikapa, sur une longueur de 56 km et à la réhabilitation de 100 km de pistes agricoles. Coût : 53 778 325 dollars. Ce marché, a indiqué le ministre des Infrastructures, des Travaux publics et de la Reconstruction, a été attribué à l’entreprise China Geo-engeneering Corporation. Des experts notent qu’il va falloir agir pour désenclaver la province du Kasaï qui est présentement sous la menace de la famine. Grâce à un financement du Royaume-Uni, de la Belgique et des États-Unis, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) s’est engagée dans deux projets dans la région, à savoir Réponse d’urgence en intrants agricoles en faveur de 5 000 ménages les plus vulnérables : déplacés internes, retournés, ménages des communautés hôtes victimes de la crise humanitaire au Kasaï-Central, Kasaï, Kasaï-Oriental et Assistance humanitaire d’urgence aux populations affectées par les conflits des milices armées intercommunautaires dans les provinces du Kasaï et Kasaï-Central, Kasaï-Oriental et Tanganyika.

Le second lot concerne le tronçon routier Tshikapa-Kamuesha (87 km) et la réhabilitation de 300 km de pistes rurales. Ce marché est à charge de l’entreprise China Jiangxi Corporation pour un montant de 65 373 dollars.

Les deux contrats ont été signés respectivement par Théophile Ntela, le coordonnateur de la Cellule Infrastructures du ministère des ITPR et le délégué commercial Hu Yancai pour le premier lot et par Bingo Chen, représentant de la société pour le second lot. Les travaux sont financés par la Banque africaine de développement (BAD) dont la durée d’exécution est de 24 mois pour chaque lot. La Cellule Infrastructures du ministère des ITPR, quant à elle, assure la fonction de maître d’ouvrage délégué.

1 milliard de dollars pour 1 000 km

Le ministre des ITPR a fait remarquer que les travaux d’aménagement  progressif de la RN1 s’inscrivent dans la vision du chef de l’État, Joseph Kabila, selon laquelle le développement socio-économique, le bien-être de la population et le développement durable du pays passent par la construction et la modernisation des infrastructures de base. Thomas Luhaka a, par ailleurs, remercié les partenaires financiers pour leur engagement continu dans le secteur routier avant de rappeler la signature par le gouvernement d’un grand contrat de l’ordre d’un milliard de dollars.

Il consiste à construire 1 082 km de route sur la RN1 entre Mbuji-Mayi (Kasaï-Oriental) et Nguba dans l’ancienne province du Katanga. Le gouverneur de la province du Kasaï, Marc ManyangaNdabo, a indiqué que cette entité territoriale présente des atouts pour son développement, notamment l’ouverture d’un grand corridor africain  Dekese-Tshikapa et Tshikapa- Kindiadi, qui assurent la liaison avec l’Angola, la Namibie et l’Afrique du Sud (Durban). Ce corridor, a-t-il dit, peut favoriser les échanges économiques avec l’extérieur sans transiter par Kinshasa ou les autres provinces. Il a fait remarquer que ce corridor est très actif en Angola par rapport à la RDC.

La province du Kasaï présente également des opportunités dans le secteur agricole dans les territoires de Dekese et Mweka, deux de cinq territoires qui composent la province.

Il a affirmé que sa préoccupation est de « remplacer le diamant par l’agriculture », en développant des plans sectoriels de progrès endogène. Outre le diamant, la province regorge du pétrole et du fer qui peuvent faire de cette province « un poumon économique de la RDC ».