Djokovic entre dans la légende en rapportant tous les Masters 1000

En remportant le seul Masters 1000 qui manquait encore à son palmarès, face au Suisse Roger Federer (6-4, 6-4) en finale du tournoi de Cincinnati dans l’Ohio aux États-Unis, le Serbe est entré dans l’histoire du tennis mondial.

DJOKO est de retour. Il a validé au tournoi de Cincinnati un niveau totalement retrouvé. En finale, Roger Federer pouvait profiter de l’occasion pour ne rester dominé que par l’Espagnol Rafael Nadal, dans tous les face-à-face en carrière face à ses illustres amis (15 victoires, 23 défaites). Mais non. Novak Djokovic, implacable en finale du Masters 1000 de Cincinnati (6-4, 6-4), mène désormais 24-22. 

Le Serbe, à fond dans sa seconde jeunesse, était au-dessus du début à la fin de cette finale. Si « Rodgeur » a commis un nombre d’erreurs inhabituelles, c’est avant tout son vis-à-vis qui l’a emmené sur ce chemin tortueux. Le n°10 mondial, qui a récupéré la 6è place du classement ATP (derrière Rafael Nadal, Roger Federer, Juan Martin Del Potro, Alexander Zverev et Kevin Anderson), devient le premier joueur de l’histoire à remporter tous les Masters 1000, depuis l’arrivée de ces tournois – ou assimilés – en 1990. Ce qu’on appelle le Golden Masters. 

Il restait sur cinq défaites à Cincinnati, trois face à Roger Federer (2009, 2012, 2015) et deux contre Andy Murray (2008, 2011). Dès le premier jeu, il s’est procuré deux balles de break. En 2012 et 2015, il n’en avait pas eu une seule lors des deux finales. « Merci de m’avoir laissé gagner une fois », sourit Novak Djokovic à la remise du trophée. « C’était un match difficile, il n’a pas sorti son meilleur tennis, il n’était pas dans un bon jour. » « Rodgeur » appréciera, mais le vainqueur du jour n’a pas tort: 39 fautes directes (16 pour Novak Djokovic) dont 20 en coup droit. 

Émotion vraie

Le protégé de Marian Vajda a été écrasant sur sa ligne de fond, presque impassable, et il n’a pas eu besoin de faire autrement: une seule montée au filet de tout le match, contre 14 pour son adversaire. Plus étonnant, mais tout aussi révélateur de difficultés du n°2 mondial, le Serbe a gagné plus de points derrière sa deuxième balle que derrière… sa première (78 % contre 71 %). Lors du premier break à 3-2 contre lui dans la première manche, Roger Federer restait sur 93 jeux de service de suite gagnés à Cincinnati. 

Mais les belles statistiques, c’était pour un seul homme, et ce n’était pas lui. Un mois après son retour au premier plan en gagnant Wimbledon, Novak Djokovic confirme qu’à 31 ans, il est à nouveau un des plus grands joueurs mondiaux. Rendez-vous à l’US Open.

« Un honneur dont je serai fier pour le restant de mes jours », a lâché Djokovic. Désormais le seul joueur à avoir remporté chacun des neuf tournois Masters 1000 du circuit ATP. Il a aussi souligné qu’il accorde beaucoup d’importance à cet exploit : « C’est sans aucun doute un des moments les plus spéciaux de ma carrière. Réaliser des exploits, écrire l’histoire du sport que j’aime vraiment, tout cela est un privilège et un honneur dont je serai fier pour le restant de mes jours ». Il l’avait déjà mentionné, la perspective de remporter ce trophée. 

Cela l’a beaucoup motivé. Mais en même temps il essayait de ne pas trop y penser, pour éviter de se mettre trop de pression sur les épaules, a-t-il dit. « Car j’avais déjà manqué le coche plusieurs fois, notamment il y a trois ans contre Roger. Et en arrivant sur le court aujourd’hui, j’avais conscience d’avoir toujours perdu contre lui sur ce court. Mais en même temps, je croyais en mes chances parce que mon niveau est allé en s’améliorant au fil des matches. »

Quoi de plus normal, le sentiment d’avoir réussi son meilleur match de la quinzaine sur dur américain. « Oui, absolument, même si Roger n’a pas joué à son meilleur niveau. Il a manqué beaucoup de retours, et ne se déplaçait pas si bien que ça. Je pense qu’il n’a pas joué aussi bien que lors de ses matchs précédents (cette semaine). 

Mais j’ai su de mon côté être solide et l’empêcher de développer son tennis d’attaque », a encore déclaré Djoko. Qui a ajouté : « Mais tout cela est plus facile à dire qu’à faire. Et je suis vraiment content de la manière dont j’ai su contrôler mes nerfs sur la fin ».

Eh oui, c’est encore un beau trophée à sa collection. Il va le conserver dans une salle particulière consacrée à sa collection de trophées. « Mais elle est plus petite que celle de Roger ou de Rafa. Ou de Jimmy Connors (rires). Mais bien sûr, je prends bien soin de mes trophées. La plupart d’entre eux sont en Serbie. 

Mes parents, et en particulier mon père, sont très fiers et les gardent précieusement. Nous avons un club de tennis à Belgrade, où nous avons une salle consacrée aux trophées. »