Ensemble pour gérer l’avenir de l’un des écosystèmes les plus vitaux du monde

Le 20 mars dernier, le monde a célébré la Journée internationale des forêts, autour du thème « Les forêts et l’éducation ». L’objectif est de mieux faire comprendre dans quelle mesure gérer les forêts de manière durable, car elles sont cruciales pour de nombreuses communautés sur notre planète, en particulier dans les pays du bassin du Congo.

DANS les pays en développement, beaucoup de personnes dépendent des cultures, de l’exploitation forestière et d’autres sources de revenus issus des forêts pour leur subsistance. Le dernier rapport sur l’Avenir de l’environnement mondial publié le 4 mars souligne que l’humanité est d’ores et déjà « gravement touchée » par les changements écologiques systémiques en cours, tels que les changements climatiques et les changements d’affectation des sols, en particulier la déforestation.

Dans la perspective d’une gestion durable des forêts du bassin du Congo, un programme de conservation ambitieux a été annoncé lors de l’Assemblée des Nations unies pour l’environnement et du One Planet Summit. Rassemblant six pays (Cameroun, République centrafricaine, République démocratique du Congo, Guinée équatoriale, Gabon et République du Congo) pour assurer l’avenir de l’un des écosystèmes les plus vitaux du monde, ce programme est doté d’un financement de 63 millions de dollars des États-Unis. Objectif : stabiliser la couverture forestière, les tourbières et les populations d’espèces sauvages dans l’ensemble du bassin du Congo.

Alors que les dirigeants d’Afrique et du monde entier s’étaient réunis à Nairobi au Kenya pour définir le programme environnemental mondial à l’occasion de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement et du One Planet Summit, Naoko Ishii, la directrice générale du Fonds pour l’environnement mondial, a saisi cette occasion pour annoncer le futur partenariat : « Programme pour des paysages durables dans le bassin du Congo », une initiative démarrée par six pays visant à lutter contre la dégradation de l’environnement dans le bassin.

« Le bassin du Congo est un biome d’importance mondiale, nous ne pouvons le perdre. Il n’y a absolument aucun doute sur l’engagement international, en particulier sur l’engagement des dirigeants africains, en faveur de la préservation de ces forêts. J’espère que nous pourrons aborder les facteurs fondamentaux de la dégradation de l’environnement par le biais de ce programme fort, c’est vraiment notre rêve », a déclaré Naoko Ishii.

Le cœur sauvage de l’Afrique

S’étendant du golfe de Guinée à l’Ouest à la vallée du Rift à l’Est, le bassin du Congo est le cœur de la biodiversité africaine. Couvrant 530 millions d’hectares répartis dans six pays, le bassin abrite environ 70 % du couvert forestier du continent et abrite un cinquième de toutes les espèces vivant sur notre planète. Abritant le plus vaste éventail de plantes et d’animaux d’Afrique, les forêts du bassin sont l’habitat de la plus grande population d’éléphants de forêt en voie de disparition et représentent la quasi-totalité de l’aire de répartition du gorille des plaines de l’Ouest, l’ensemble de l’aire de répartition du Bonobo et une grande partie de l’aire de répartition des chimpanzés.

Les forêts sont également essentielles pour atténuer les effets du changement climatique. Des estimations récentes suggèrent que le bassin du Congo séquestre plus de 60 milliards de tonnes de carbone, plus que toutes les forêts tropicales de l’Amazonie et de l’Asie réunies. Alors que le rythme de développement limité dans la région a protégé « passivement » les écosystèmes du bassin du Congo par le passé, les politiques nationales visant l’émergence économique dans les années à venir, une forte dépendance à l’égard de l’exploitation des ressources naturelles et une population en augmentation menacent la durabilité actuelle des 300 millions d’hectares de forêts de la région.

Gouvernance forestière

Mis en œuvre par l’ONU Environnement, l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN), le Fonds mondial pour la nature (WWF), la Banque mondiale et les gouvernements du Cameroun, de la République centrafricaine, de la République démocratique du Congo, de la Guinée équatoriale, du Gabon, de la République du Congo et des États-Unis, avec le soutien financier du Fonds pour l’environnement mondial, le Programme pour des paysages durables dans bassin du Congo, d’une durée de six ans, abordera les causes de la perte et de la dégradation des forêts dans la région. 

Il vise à créer un environnement plus propice à la gouvernance forestière, à soutenir l’aménagement du territoire, à renforcer la gestion et le financement des aires protégées et à réduire les conséquences de l’utilisation des ressources naturelles par les communautés locales et le secteur privé. Le programme Paysages durables du bassin du Congo fait partie du programme Impact sur la gestion durable des forêts du Fonds pour l’environnement, dont le but est de transformer le cours du développement et produire de multiples avantages pour la biodiversité, enrayer les changements climatiques et la dégradation des sols en défendant la santé à long terme de trois grands biomes de priorité : paysages des terres arides, de l’Amazone et du bassin du Congo.