Entreprendre et investir dans l’agriculture

L’édition 2017 de la FAIKIN qui s’est tenue du 18 au 27 août à l’Académie des beaux-arts, appartient désormais à l’histoire. À l’heure du bilan, les organisateurs s’attendaient à une forte participation pour l’exposition des produits et à une grande affluence des visiteurs.

C’est le ministère provincial de l’Agriculture et du Développement rural, Magloire Kabemba Okandja, a ouvert officiellement la 2è édition de la Foire agricole internationale de Kinshasa (FAIKIN), samedi 19 août à l’Académie des beaux-arts de Kinshasa. Comme l’édition précédente, la 2è édition aura été un rendez-vous de la promotion des produits de l’agriculture et des échanges entre exposants et visiteurs venus des horizons différents.

Le gouverneur de la ville de Kinshasa, André Kimbuta Yango, a déclaré dans son mot de circonstance à l’ouverture de l’événement que la FAIKIN a été conçue comme étant « un outil stratégique au service de la promotion des investissements agricoles » non seulement pour la ville de Kinshasa mais aussi pour la République démocratique du Congo, et en vue de « revaloriser les producteurs agricoles congolais » et de « faire la promotion des nouvelles techniques agricoles ». Pour le gouverneur de la ville de Kinshasa, le but poursuivi est de « renforcer le partenariat public-privé, attirer les investisseurs, présenter et faire découvrir les innovations du secteur agricole congolais afin de le rendre plus compétitif sur le plan international ».

FPI et ANAPI en vedette

Au cours de la 2è édition de la FAIKIN, trois journées de forum et d’échanges étaient prévues au programme des organisateurs. Lors de la première journée axée sur le thème de l’entreprenariat, les communications et les échanges ont été supervisés par le Fonds de promotion de l’industrie (FPI) et de l’Agence nationale de promotion des investissements (ANAPI). Au cours de la deuxième journée dont le thème portait sur les innovations, les communications et les échanges ont été placés sous la direction du ministère de l’Industrie et du FPI. Enfin, les communications et les échanges de la troisième journée ont porté sur les questions relatives aux investissements, sous la supervision du FPI et de l’ANAPI.

Cette année, il y a eu encore l’exposition des animaux domestiques (vaches, lapins, chevaux, palmipèdes, etc.). Tout comme les exposants ont fait étalage dans leurs stands des produits et services visant l’autosuffisance alimentaire. À l’ouverture, le gouverneur de la ville de Kinshasa a invité les Kinois à venir visiter les stands de la foire.

Des ateliers de formation ont été prévus justement pour apprendre aux visiteurs comment faire un potager, un jardin familial à domicile, ainsi que d’autres activités liées à l’agriculture, l’élevage et la pêche. La 2è édition de la FAIKIN a été également l’occasion de facilitation des échanges entre les agriculteurs et les fermiers locaux avec leurs collègues venus de l’étranger. Certains maraîchers de Kinshasa, qui exercent dans les quartiers périphériques de la capitale, tels les sites agricoles de Tshuenge, N’Djili Brasserie, Kingabwa, Masina Mapela, Maluku, ou encore au Plateau des Bateke, regrettent de ne pas avoir pris part à cette foire pour présenter leurs produits.

Placée sous le thème: « Entreprendre, innover et investir », la 2è édition de la FAIKIN a réuni plusieurs opérateurs du secteur agricole, investisseurs et banquiers. En effet, elle a été voulue par les organisateurs comme « une vitrine des potentialités agricoles de la capitale et d’autres provinces de la RDC, ainsi que des innovations et des résultats de recherches dans ce domaine agricole.

Les activités de la 2è édition de la FAIKIN ont été organisées dans deux zones spécifiques: la zone dédiée au Fonds de promotion de l’industrie et réservée aux opérateurs agricoles qui ont bénéficié de financements de cet établissement public, et la zone dédiée à l’Agence nationale de promotion des investissements.

Certains participants et visiteurs ont laissé entendre que la deuxième édition de la foire agricole internationale de Kinshasa leur a donné l’opportunité de « déterminer les outils nécessaires pour revaloriser les producteurs locaux et stimuler une croissance annuelle dans le secteur agricole ». Le thème de la manifestation, « Entreprendre, innover et investir » était en soi les objectifs à atteindre. Étant donné que les acteurs, les professionnels agricoles avaient à leur disposition un cadre de partager de leur savoir pour développer au mieux ce secteur et lutter contre l’insécurité alimentaire.

Commentant l’organisation de la 2è édition de la FAIKIN, Abraham  Hamuli,   un expert congolais en agro-business évoluant à Nairobi au Kenya, a laissé entendre que les organisateurs doivent doubler les efforts pour faire de cette initiative une manifestation internationale digne de ce nom. Directeur général d’Agrigold Farms, une firme kenyane spécialisée dans l’agro-business, Abraham Hamuli  a expliqué que son entreprise est déterminée à apporter un plus dans ce domaine en RDC. Ainsi, elle propose divers services, entre autres, le traitement  du sol, la livraison des pesticides et des nutriments, l’installation des serres (abris clos à parois translucides destinés à protéger les végétaux). Agrigold Farms fournit aussi de  pesticides pour lutter contre les insectes, principalement  les criquets, qui ravagent les cultures. Dans le territoire de Feshi, dans la province du Kwango, ces insectes ont récemment détruit des champs de manioc, maïs et arachides…

Agrigold Farm compte bientôt ouvrir une branche à Kinshasa, a assuré Abraham Hamuli. Et de cette manière, elle pourra participer de la formation de la jeunesse congolaise, qui se détourne de plus en plus de l’agriculture, pourtant un domaine très important de la vie nationale. Abraham Hamuli exhorte donc les jeunes à s’intéresser à l’agriculture et à s’imprégner totalement de ses avantages pour le développement de la RDC.

Organisée par la ville de Kinshasa en partenariat avec l’agence Black Box du groupe CMCT, la FAIKIN tient a gagné son pari. Celui d’apporter une autonomie alimentaire, redynamiser le secteur agricole, réduire la pauvreté et la malnutrition, créer de l’emploi et surtout permettre aux acteurs de disposer des moyens nécessaires dans leur activité, a commenté Marina Odia, community manager du groupe CMCT pour la foire.

La FAIKIN dans la perspective du Plan 2013-2020

Les organisateurs de la Foire agricole internationale de Kinshasa ont une seule préoccupation. C’est rassembler des acteurs-clés du secteur agricole pour une synergie d’actions en vue d’assurer l’indépendance alimentaire de la RDC, a fait savoir le ministre provincial de l’Agriculture et du Développement rural, Magloire Kabemba Okandja. L’événement voulu désormais annuel a connu, pour sa deuxième édition, non seulement la participation des agriculteurs, fermiers, maraîchères, PME agricoles, mais aussi des chercheurs venus d’instituts de recherche agricole, de grandes sociétés agricoles et agro-industrielles et des partenaires techniques et financiers de la RDC. Selon les organisateurs, la FAIKIN s’inscrit dans la perspective de booster l’agriculture, en lui redonnant sa splendeur d’antan, c’est-à-dire refaire de la RDC exportatrice de produits agricoles. Elle est le lieu qui donne l’opportunité aux uns et aux autres de découvrir de nouveaux marchés et les dernières innovations dans le domaine agricole, tout en mettant en valeur les produits agricoles des communautés et les techniques ancestrales qui ont fait leur preuve.

La FAIKIN est également une expression de la volonté politique du gouvernement provincial de Kinshasa, engagé dans la réalisation de grands projets, notamment dans le cadre du Plan national d’investissement agricole 2013-2020. Le plan vise à stimuler une croissance annuelle soutenue du secteur agricole et de générer durablement des emplois et des revenus.

C’est aussi une réponse aux recommandations du Forum sur la sécurisation des sites agricoles de la ville de Kinshasa, organisé en juillet 2016 à la Maison de France à Kinshasa. Ces assises ont souligné la nécessité de sécuriser ces sites, qui sont le principal préalable à la relance des activités agricoles dans la capitale. Il est prévu, par exemple, avec le concours des partenaires techniques et financiers, un programme de crédit-bail destiné à livrer des machines et des équipements agricoles aux producteurs à travers des mécanismes de location- vente et par l’implantation des plateformes multiservices appelées à abriter le parc de machines et engins (lourds et légers), destinés aux travaux culturaux, ainsi que des unités de conservation, de traitement, de transformation et de conditionnement de produits agricoles. Ce qui pourrait garantir une agriculture performante, durable et respectueuse de l’environnement. Suite au franc succès de la première édition, le ministère provincial de l’Agriculture et du Développement rural avait annoncé, le 14 juin dernier, la tenue de la deuxième édition de la Foire agricole internationale de Kinshasa.

C’était à l’occasion d’un cocktail à l’intention des entreprises et organismes intéressés par cet événement forain, au cours duquel il a dévoilé les contours de l’organisation de cette deuxième édition (exposition et rencontres).

En instituant la Foire agricole internationale de Kinshasa en un événement forain majeur de la ville de Kinshasa, le gouvernement provincial n’a qu’un seul objectif : « l’émergence d’une économie forte, dynamique et compétitive à partir du secteur agricole ».