La Banque Centrale maintient son taux directeur à 2%

Le siège de la Banque Centrale du Congo à Kinshasa-Gombe
Le siège de la Banque Centrale du Congo à Kinshasa-Gombe

Au regard du bon comportement de tous les objectifs de la politique monétaire, à savoir le taux d’inflation, la base monétaire au sens strict et la masse monétaire hors provisions et dépôts en devises, le Comité de Politique Monétaire (CPM) de la Banque Centrale du Congo a décidé de maintenir inchangé le dispositif de la politique monétaire. A savoir le taux directeur à 2% et le coefficient de la réserve obligatoire sur les dépôts à vue à 8% et sur les dépôts à terme à 7% ; peut-on ainsi lire dans le communiqué de presse signé Deogratias Mutombo Mwana Nyembo, Gouverneur de la Banque Centrale.

Ce communiqué, daté du 7 février 2014, sanctionnait la toute première réunion ordinaire de l’année du CPM. Il ressort de ce document que les échanges, au cours de cette réunion, ont globalement porté sur l’analyse de la conjoncture économique internationale et nationale, des mesures de politique monétaire et de change à mettre en place ainsi que des perspectives pour le reste de l’année.

A cet effet, il convient de retenir, au plan international, que contrairement à l’année 2013 qui a été caractérisé par une reprise timide de l’activité mondiale, l’année 2014 augure des perspectives plus encourageantes. En effet, selon les dernières perspectives du FMI sur l’économie mondiale publiées en janvier, la croissance mondiale devrait s’accélérer en 2014 à 3,7% avant d’atteindre 3,9% en 2015, principalement sous l’effet de la reprise des économies avancées dont la croissance est projetée à 2,2% contre 1,3% en 2013. Dans les pays émergents, la croissance économique devrait monter à 5,1% revenant de 4,4%.

Quant à l’Afrique subsaharienne, la croissance passerait de 5,1% à 6,1%. Le FMI estime que les risques qui pèsent sur l’économie mondiale, à savoir la fuite des capitaux dans les pays émergents et la chute des prix dans la zone euro, ne menaceront pas l’Afrique. Les effets de l’embellie de la croissance mondiale seront ressentis au niveau du commerce international dont le volume devrait presque doubler, s’établissant à 4,5 points en 2014 contre 2,7 points en 2013.

Concernant l’inflation, elle devrait évoluer à la hausse dans les économies avancées pour atteindre 1,7% en 2014 contre 1,4% en 2013. Toutefois, les indications du mois de janvier de cette année laissent apparaître la poursuite du ralentissement du rythme de formation des prix dans la zone euro, où le taux d’inflation s’est établi à 0,7% en glissement annuel contre 0,8% un mois auparavant, laissant ainsi craindre le risque de déflation. Les pays émergents et en développement devraient connaître un recul de l’inflation à 5,6% en 2014 contre 6,1% une année plus tôt.

Au plan national

En 2014, l’économie congolaise poursuivra son sentier de croissance. La croissance économique attendue est de 8,7% contre une réalisation de 8,5% en 2013 tirée principalement par le dynamisme du secteur minier. Aussi, le baromètre de conjoncture du mois de janvier 2014 indique un solde brut d’opinions des chefs d’entreprises de 21,9% contre 20,3% en décembre 2013.

Par ailleurs, l’accalmie se poursuit sur les différents marchés. Au niveau du marché des biens et services, une poursuite de la stabilité du niveau général des prix a été observée en janvier. Le taux d’inflation mensuel s’est établi à 0,11% à fin janvier 2014 contre 0,07% en janvier 2013. En rythme annuel, le taux d’inflation serait de 1,15% et 1,11% en glissement annuel contre un objectif annuel de 3,7%.

Au niveau du marché des changes, la situation est demeurée également stable sur les différents segments. En effet, au 31 janvier 2014, le cours indicatif est resté relativement stable par rapport à décembre 2013. Le cours de change s’est situé à 926,74 CDF le dollar américain contre 925,50 CDF à fin décembre 2013. Quant aux réserves internationales, elles se sont établies à 1.774,8 millions de USD, représentant 8,5 semaines d’importation des biens et services après s’être accrues de 47,8 millions de USD au cours du mois précédent. Il importe de relever que la BCC est intervenue sur le marché de change par les achats des devises de 26,0 millions de USD.

Au niveau du marché monétaire, il est noté, en 2014, un certain dynamisme dans les transactions sur les facilités permanentes. En effet, le volume des opérations s’est établi à 46,6 milliards de CDF, représentant 85% du niveau réalisé durant toute l’année 2013. Sur le marché interbancaire, par contre, une baisse du volume des opérations a été observée en janvier. Les transactions se sont établies à 54,0 milliards de CDF, au taux moyen pondéré de 1,74% contre 64,30 milliards en décembre 2013.

S’agissant du marché de BTR, l’encours s’est établi à 152,2 milliards de CDF, dégageant ainsi une injection annuelle de liquidité de 12,11 milliards, justifiée par la nécessité de mettre à la disposition du système bancaire de la liquidité, eu égard aux besoins ressentis du fait de l’application de la mesure relative aux paiements de tous les droits et taxes en monnaie nationale dès janvier 2014.

Enfin, le CPM encourage la poursuite d’une parfaite coordination des politiques en vue de préserver et consolider la stabilité du cadre macroéconomique, condition sine qua non à la bonne poursuite des activités économiques. A une question de la presse, le N°1 de la BCC a saisi l’opportunité pour lancer un appel au Gouvernement et au Parlement pour la diligence que requiert un certain nombre de lois que l’Institut d’émission leur a transmis. Notamment le projet de loi sur les avantages liés au Code d’investissement à travers les banques.