La mission de convaincre les communautés locales

L’ICCN veut convaincre les habitants de cette réserve pour la réussite de ce projet. (Photo Radio Okapi)
L’ICCN veut convaincre les habitants de cette réserve pour la réussite de ce projet. (Photo Radio Okapi)

C’est depuis 2010 que l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) s’évertue à finaliser son projet de création du parc de Lomami, dans le territoire de Kailo, au Maniema, à cheval entre la Province Orientale et le Kasaï –Oriental. Le parc de Lomami, qui présente diverses activités touristiques, s’étend sur une superficie de 2.556 km2, et est habité par de nombreux groupements et chefferies, dont certains refusent catégoriquement de tendre la main à l’ICCN. Ils craignent de n’avoir plus accès à leur forêt, unique source  de leur survie, où ils s’adonnent aux travaux des champs et à la chasse. C’est le cas de la chefferie de Bolanga, qui a naguère récusé le tracé de la cartographie effectuée par les experts de l’ICCN. La chefferie aurait finalement accepté le dialogue lui proposé. L’ICCN a indiqué, début septembre, que la situation s’est améliorée, car ses représentants sont parvenus à persuader les chefs de groupements et les gardiens de coutume de cette contrée, en les impliquant dans le développement du projet. Les communautés locales ont donné leur aval dans l’élaboration de la cartographie du parc, à travers une méthodologie participative. De plus, les chefs des terres ont accepté d’échanger avec leurs homologues qui sont dans les périmètres des aires protégées, gérées par l’ICCN. Les experts de l’ICCN ont saisi cette opportunité pour informer leurs hôtes que les habitants du village Yawanda-Lolo, dans la localité d’Obengo, en Province Orientale, qui n’étaient pas favorables au projet, ont trouvé satisfaction à leur requête consistant notamment à la construction des infrastructures hospitalières, scolaires et routières, pour relier leur localité à Kindu. Un anthropologue soutient que, malgré les dispositions qu’on peut prendre, le processus de relocaliser un peuple demeure long et ardu. Il encourage un dialogue qui ouvre une brèche à l’aspect psychologique. Il faut proposer à cette population, la substitution de nouvelles activités lucratives et rémunératrices. Cette prise en charge peut contribuer à leur sédentarisation.

INFO BOX

  • La RDC compte une dizaine de parcs dont cinq sont retenus comme patrimoine mondial de l’Unesco. 
  • Il s’agit des parcs nationaux de Garamba (Province Orientale), Kahuzi-Biega (Sud-Kivu), Maïko (Maniema et Province Orientale), Salonga (Equateur, Bandundu et les deux Kasaï) et Virunga (Nord-Kivu).