La RDC pourrait tirer profit de l’interconnexion Congo-Gabon

Annoncée plusieurs fois et autant repoussée, la cérémonie d’inauguration officielle de l’interconnexion par fibre optique entre le Congo et le Gabon aura finalement lieu le 23 mars. Il y a des avantages à cela pour la RDC, soulignent des experts.

 

L’interconnexion par fibre optique entre les deux pays sera donc opérationnelle, dans le cadre du projet Central african Backbone, qui est en cours depuis 2015. Ainsi, le Gabon aura le Cab4 tandis que la République du Congo aura le Cab3. C’est la matérialisation de la première phase de ce projet commun, qui a consisté à poser environ 504 km de fibre optique à cheval entre les deux pays, pour un coût évalué à près de 15 milliards de FCFA, financé par la Banque mondiale et aussi par les deux États concernés. Le projet porte sur la construction d’une dorsale optique de 521 km entre Pointe-Noire au Congo et Mbinda, vers la frontière du Gabon.

Cette dorsale sera reliée avec une autre, également en cours de construction du côté du Gabon, précisément entre Libreville et Lekoko, longue de 1075 km. De manière concrète, avec l’interconnexion des deux pays via le CAB qui vise à connecter tous les pays de l’Afrique centrale, le Gabon et la République du Congo connaîtront une amélioration significative du débit Internet, ainsi que la couverture des zones enclavées, qui ne sont pas toujours couvertes par les opérateurs télécoms, faute de rentabilité. Aussi, d’un point de vue purement économique, l’interconnexion entre les deux pays entraînera avec elle une baisse des coûts des services Internet et télécoms. Au final, le projet devrait également promouvoir les technologies de l’information et de la communication et la création d’un environnement favorable au développement de l’économie numérique en Afrique centrale.

L’interconnexion entre le Gabon et le Congo devrait également être profitable à la RDC qui s’est raccordée au Congo d’en face par fibre optique. Pour ce faire la Société congolaise des postes et des télécommunications (SCPT) a soutenu que la capacité de transmission de la fibre, naguère de 10 gigabits, sera portée à 100 gigabits.

Mais depuis, les concessionnaires GSM qui se servent des capacités de transmission de la SCTP n‘ont guère obtenu grande satisfaction du service leur offert par l’opérateur public. Avis d’experts : la gestion de la fibre est si confuse que la RDC s’est dotée d’un second opérateur public sans que la loi en la matière soit au préalable amendée.

Il s’agit de la Société congolaise de fibre optique (SOCOF) qui a repris le projet CAB 5 portant notamment sur l’interconnexion avec Brazzaville.

Le plan global du réseau CAB5 repose, en pratique, sur trois pôles. Le pôle ouest couvre l’axe 1, Kinshasa-Muanda en redondance à la SCPT jusqu’à Muanda avec une interconnexion avec le Congo-Brazzaville et l’Angola. Le pôle est porte sur l’axe 4, faisant une liaison entre Kalemie-Bukavu et Beni en suivant les nationales n°2 et n°5 pour aboutir à une interconnexion avec le Rwanda, le Burundi et l’Ouganda sur quelque 990 km. Le pôle sud s’étend sur l’axe 6 qui part de la liaison devant être établie entre Lubumbashi, Bukama et Kalemie, d’abord le long du chemin de fer jusqu’à Bukama, ensuite en longeant la nationale n°33 pour réaliser une interconnexion avec la Zambie et l’Angola sur 1 026 km.